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Nucléaire : le personnel EDF inquiet devant les travaux à venir pour prolonger les réacteurs français

Risques  |    |  P. Collet

Le personnel d'EDF est "inquiet devant les échéances prochaines et préoccupé par sa capacité à intégrer les nouvelles générations". Telle est l'une des conclusions du rapport (1) de l'inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection (IGSN) d'EDF pour l'année 2013. En France, le rapport évoque clairement l'échéance du "grand carénage", c'est-à-dire les travaux de sûreté à réaliser sur le parc nucléaire d'EDF pour étendre sa durée de vie à 60 ans.

Publié en catimini sur le site d'EDF, le document a fait surface la semaine dernière après que le quotidien Les Echos (2) l'ait mis en lumière à l'occasion de l'audition de Jean Tadonnet, l'inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection d'EDF, dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire.

L'inspecteur général pour la sûreté nucléaire d'EDF "déplore" tout particulièrement "les accidents du travail qui ont conduit cette année à trois décès" (deux à la centrale de Cattenom et un à la centrale de Chinon), "[des] résultats de sécurité du travail beaucoup trop éloignés des meilleures pratiques internationales" ainsi que "le nombre très élevé d'événements significatifs pour la sûreté associés aux non-qualités de maintenance".

EDF et ASN sur la même longueur d'onde

S'agissant du grand carénage, il juge que cette perspective "accroît la mise sous tension des divisions opérationnelles". Il appelle à "reconquérir les fondamentaux des métiers de la maintenance". Il s'agit là d'"une des conditions majeures et urgentes pour réussir à réduire les non-qualités de maintenance et maîtriser la durée des arrêts de tranche".

Ces commentaires font écho aux propos tenus mi-février par Pierre-Franck Chevet, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Auditionné à l'Assemblée nationale, il avait estimé qu'EDF est "débordée" par les travaux de maintenance, une situation liée à "un problème d'organisation des travaux qui met en cause la qualité de la réalisation, avec un risque potentiel pour la sûreté des installations".

Il avait par ailleurs précisé que "plus de la moitié des quelque 700 événements significatifs pour la sûreté déclarés par EDF en 2013 sont liés à des problèmes dans la qualité de la maintenance".

1. Télécharger le rapport de l'IGSN
http://energie.edf.com/fichiers/fckeditor/Commun/En_Direct_Centrales/Nucleaire/Rapport_IGSN%202013.pdf
2. Lire l'article des Echos
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203354250764-surete-nucleaire-les-points-faibles-d-edf-654814.php

Réactions8 réactions à cet article

EDF utilise beaucoup de sous traitants qui eux mêmes en emploient d'autres. A tel point que récemment on a interdit plus de 3 Niveaux de sous traitance. C'est évidemment inquiétant et pourrait bien expliquer les problèmes signalés. Prolonger la vie des centrales pour la DOUBLER est une trés mauvaise décision. Lors de la conception on a pris des "coefficients de sécurité" comme il est d'usage partout. Mais il n'est pas possible que l'on ait prévu 60 ANS de fonctionnement.
Lors du "Grand Carènage" (sic) on ne pourra pas changer certaines pièces maitresse du réacteur proprement dit. La radioactivité modifie le métal et lui change ses propriétés mécaniques (et chimiques) La tenue à la corrosion est aussi impactée. La solution la plus sûre est de construire de nouvelles centrales en essayant de faire mieux que pour le premier EPR et surtout en n'employant plus des étrangers (non francophones!!)
D'ailleur quand on sait combien coutera l'électricite EPR on regrette qu'il ne soit pas prévu de reconstruire les centrales conventionnelles qui fournissent pour bien moins cher le même service.

ami9327 | 12 mars 2014 à 18h03 Signaler un contenu inapproprié

9327
Mais bien sur la fuite en avant(et au prix fort), on reproduit les mêmes c*******, et que fait on des anciennes centrales, des musés.
Il faut sortir du nucléaire(production nucléaire), le plus rapidement possible et avant qu'un gros problème n'arrive, pour une éradication totale de cette s******** ça sera nettement plus compliqué(déconstruction, déchets)

lio | 13 mars 2014 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

Dire qu'au même moment, EDF se vante d'avoir mis en place des unités d'élite pour intervenir efficacement sur tout type d'interventions nucléaires... On a pas fini d'être pris pour des imbéciles.

https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-base-force-action-rapide-edf-bugey-centrale-accident-21042.php4#reactions-form

Zugzwang | 13 mars 2014 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié

Etre contre l'énergie nucléaire signifie que l'on considère le problème des émissions de Gaz carbonique comme moins préoccupant que le risque d'une catastrophe nucléaire. On peut trés bien voir ainsi les choses.
C'est aussi être disposé a payer de plus en plus cher les importations de combustibles fossiles ou dans certains pays (allemagne...) pousser a fond l'exploitation du charbon.
En réalite la vraie solution réside dans les ECONOMIES d'énergies: on a fait déjà beaucoup et il reste encore beaucoup à faire. Naturellement il faut que la population ralentisse sa croissance pour que nous ayons encore aujourd'hui le choix de renoncer a une des sources d'énergie.

ami9327 | 14 mars 2014 à 12h32 Signaler un contenu inapproprié

J'ai compris pourquoi on pouvait être contre l'énergie nucléaire et pour les énergies d'origines fossiles: l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère est un problème global, partagé entre tous les terriens, alors qu'un accident nucléaire est un problème local impactant les populations au "voisinage" d'une installation nucléaire. (voisinage entre guillemets parce que la distance et la surface dépendent de la météo)

Bon, en vérité la solution est d'abord au niveau des économies d'énergie part tous les moyens...

ami9327 | 06 avril 2014 à 11h01 Signaler un contenu inapproprié

"D'ailleur quand on sait combien coutera l'électricite EPR on regrette qu'il ne soit pas prévu de reconstruire les centrales conventionnelles qui fournissent pour bien moins cher le même service."

Il faut tout de même relativiser et ne pas oublier que l'électronucléaire est cher en investissement, donc en capital de départ, MAIS, et c'est la tout la force de cette technologie, le cout du combustible ne représente presque rien dans le prix du KWh. Contrairement aux combustibles fossiles pour les centrales "conventionnelles" comme vous dites. Combustibles fossiles dont le prix est ENCORE PLUS imprévisible que celui du cout de construction des EPRs.
Les ONG et les antinucléaires nous serinent quotidiennement sur des soit-disant couts cachés que la cour des comptes a pourtant calculés et rejetés en 2012.
Les centrales conventionelles ne fournissent PAS DU TOUT le même service. Elles servent d'appoint qaund le réseau est déséquilibré brutalement et font donc de la production de pointe. De plus, elles rejettent des quantités massives de CO2 et de NOx dans l'atmosphère qui sont aussi des gaz aux effets IMPRÉVISIBLES a long terme sur le climat planétaire.
Les énergies fossiles servent aussi a remanier les cartes géopolitiques comme en Ukraine par exemple. Mais aussi en Asie...

Ami9327, vous vous trompez lourdement en confondant la production dite de base ou semi-base avec la production de pointe.
Et vous trompez abusivement (volontairement ?) ceux qui vous lisent !

Atomicboy44 | 13 mai 2014 à 21h03 Signaler un contenu inapproprié

@Ami9327 : Je ne suis pas d'accord avec votre point de vue :

"alors qu'un accident nucléaire est un problème local impactant les populations au "voisinage" d'une installation nucléaire."

La Terre est un écosystème fermé, l'air de notre atmosphère circule sur tout le globe, l'eau du Pacifique circule également suivant les courants marins et phénomènes d'évaporation/pluies (voir le cycle de l'eau), la radioactivité se diffuse sur tout le globe, dans les eaux, dans l'atmosphère, dans les terres (en particulier les terres arables), dans l'ensemble des espèces végétales et animales que l'on retrouvera dans les différentes chaînes alimentaires... Les Etats-Unis (par exemple) ont vu, il y a quelques mois, la radioactivité de leurs côtes fortement augmenter en raison des courants qui viennent du Japon et les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl ne se sont pas arrêtées à la frontière Française comme n'ont cessé de le rabâcher les médias.
Nous sommes une unité, il n'y a pas l'homme d'un coté et la planète de l'autre, il n'y a pas le Japon d'un coté, l'Ukraine de l'autre et moi au milieu, nous consommons le même oxygène, la même eau, les mêmes viandes, fruits, légumes... Nous ne pouvons pas occulter la planète se serait-ce qu'un temps ni vivre seul. Nous sommes dans le même bateau et le nucléaire n'est pas un problème local, pas plus ni moins que les énergies fossiles.

Zugzwang | 14 mai 2014 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié

@ atomic boy Comment pouvez vous ne pas être d'accord quand j'écris qu'il est préférable d'avoir une centrale conventionnelle, qui a fait ses preuves et qui produit pas cher plutot qu'un nouveau modèle qui a connu des difficultés et des retards plus que préoccupants et qui n'est toujours pas opérationnel avec pour couronner le tout un prix de l'électricité beaucoup plus cher?
@zugzwang vous avez raison de voir de façon globale le problème, mais combien de personnes sont comme vous? En réalité pour la majorité, même si ce n'est JAMAIS exprimé c'est comme je l'ai écrit: refiler le problème au plus grand nombre via la pollution au CO2 des centrales thermiques.

ami9327 | 11 juin 2014 à 00h02 Signaler un contenu inapproprié

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