L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) a annoncé, vendredi 15 octobre, avoir saisi le Conseil d'Etat d'une demande en annulation de la décision prise par le ministre de l'agriculture, Bruno Lemaire, de refuser l'abrogation de l'autorisation de mise sur le marché de l'insecticide Protéus, accordée le 15 août 2009, à la société Bayer Cropscience France.
L'Unaf considère que l'autorisation a été accordée au pesticide grâce à une ''supercherie'' basée sur des études non adaptées. Les apiculteurs reprochent au gouvernement d'avoir autorisé la commercialisation du pesticide suite à un avis favorable de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) basé sur ''quatre études produites par le fabricant et conduites curieusement sur des cultures sans aucun intérêt pour l’abeille.'' Or, le Protéus est autorisé pour un usage sur les cultures de colza qui ''sont d’un intérêt essentiel pour l’abeille et pour l’apiculture'', en particulier le colza d'hiver qui fleurit au printemps, période de forte activité apicole.
Selon l'Unaf, ''trois études sur quatre ont été réalisées sur des cultures de blé évidemment sans intérêt pour l’abeille, tandis que la quatrième étude qui est l’unique étude sur le colza, a été effectuée sur le un colza fleurissant à l’automne, c'est-à-dire à une période d’activité apicole insignifiante."