L'association Générations Futures dénonce ce mardi 20 mai le non-respect du règlement sur les pesticides par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et la Direction générale de la santé et des consommateurs (DG Sanco) de la Commission européenne.
Cette dernière n'a toujours pas publié les critères scientifiques permettant de définir les perturbateurs endocriniens (PE), alors qu'elle aurait dû le faire pour décembre 2013, s'indigne l'ONG. Cette dernière estime que ces instances européennes vont encore plus loin en optant pour "une évaluation du risque… non légale".
"Alors que le règlement européen prévoit clairement que les pesticides PE doivent être exclus a priori, c'est-à-dire uniquement sur les critères de danger de ces substances, le Comité permanent de l'EFSA pousse clairement pour que ces pesticides PE soient autorisés comme les autres produits chimiques après une évaluation du risque", dénonce Générations Futures. Pour cela, la DG Sanco ferait appel à la notion d'"exposition négligeable" prévue par le règlement. Mais, selon l'ONG, il s'agit d'une interprétation abusive de cette notion qui ne renvoie pas une évaluation du risque de la substance.
Générations Futures relaie et partage les inquiétudes de la Suède sur ce point. "Nous avons maintenant l'impression qu'il y a une discussion sur l'exposition négligeable comme un moyen de déroger à la procédure basée sur la notion de danger, pour en introduire une autre, d'avantage basée sur la notion de risque, a réagi l'Agence suédoise des produits chimiques dans un courrier dévoilé par l'ONG. Dans la pratique, une telle approche viderait de leur sens les critères d'exclusion en tant que tels et, finalement, mettrait en péril le niveau élevé de protection de la santé humaine et l'environnement fixés par la réglementation."