"Les mélanges de pesticides induisent des modifications physiologiques chez les femmes enceintes", rapporte l'association Générations Futures, citant les résultats publiés dans la revue scientifique Plos One (1) par une équipe de chercheurs dirigée par Sylvaine Cordier (2) .
"L'étude suggère que l'exposition à des mélanges complexes de pesticides induit des modifications de l'empreinte métabolique", conclut l'équipe de recherche française, ajoutant qu'"il est possible d'émettre l'hypothèse (…) selon laquelle le mélange de pesticides pourrait augmenter le stress oxydatif et perturber le métabolisme énergétique". L'étude apporte ici des pistes sur des mécanismes susceptibles d'expliquer les effets constatés de certains pesticides sur le déroulement de la grossesse et la croissance intra-utérine.
Un complément de l'étude Pélagie
Ces nouveaux travaux s'appuient sur les résultats d'analyses urinaires réalisées auprès de 83 femmes enceintes au cours du premier trimestre de grossesse. Celles-ci ont été regroupées en trois groupes selon la présence plus ou moins importante de cultures céréalières sur leur commune.
Les femmes retenues par l'équipe de Sylvaine Cordier participaient à une étude longitudinale plus vaste portant sur les perturbateurs endocriniens et les anomalies de la grossesse, l'infertilité et l'enfance (étude Pélagie) qui a réuni 3.400 femmes bretonnes entre 2002 et 2006. Celle-ci a établi que la présence marquée d'atrazine, un pesticide interdit en Europe depuis 2003, dans les urines était accompagnée d'une diminution du poids de naissance et du périmètre crânien. Une quantité élevée de pesticides dans l'air peut également avoir un impact sur la croissance intra-utérine.