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Actu-Environnement

Pétrole guyanais : ouverture d'une enquête publique avant de nouveaux forages exploratoires

La préfecture de Guyane annonce que l'enquête publique concernant les cinq forages exploratoires que prévoit de réaliser Total aura lieu cet été. Ces travaux viennent clôturer une série de forages réalisés depuis 2011.

Energie  |    |  P. Collet

La préfecture de Guyane annonce que l'enquête publique (1) préalable à la campagne de cinq forages en mer envisagée par Total dans le cadre de son permis de recherche d'hydrocarbure "Guyane Maritime" se tiendra du lundi 16 juillet au jeudi 23 août inclus. L'enquête est ouverte dans quinze communes guyanaises (2) . Le permis "Guyane Maritime", d'une superficie de 24.100 km2, concerne une zone située entre 150 et 200 km des côtes guyanaises dans des eaux allant jusqu'à 3.000 mètres de profondeur. Initialement, il avait été accordé en 2001 à Shell (45% du projet), Tullow Oil (27,5%) et Total (25%) et prolongé à trois reprises en 2007, 2011 et 2017.

Premier forage prévu début 2019

Les premières annonces de découverte de pétrole au large de la Guyane remontent à septembre 2011. A l'époque, les trois partenaires espèrent des milliards de barils de réserves. En comparaison, les réserves prouvées françaises représentent 100 millions de barils. Toutefois un deuxième forage réalisé en juillet 2012 refroidit les espoirs : seules des traces de pétrole sont découvertes. La reprise des travaux au printemps, à l'été et à l'automne 2013 confirme cet échec. Shell semble faire marche arrière et retire alors une demande d'ouverture d'un autre permis de recherche (permis "Fregata").

En septembre 2017, le permis Guyane Maritime est repris par Total et prolongé jusqu'au 1er juin 2019. L'entreprise dépose une nouvelle demande de travaux portant sur la réalisation d'un forage d'exploration et d'un test de production si les résultats d'exploration détectent des réservoirs suffisamment prometteurs. Si ce test est concluant, Total envisage ensuite de réaliser quatre autres puits dits "d'appréciation". Le premier forage d'exploration est programmé au premier trimestre 2019.

Malgré la loi de décembre 2018 interdisant la production d'hydrocarbures d'ici 2040, Total pourrait exploiter ce gisement si la collectivité territoriale de Guyane lui accorde une concession. Pour cela, l'entreprise doit remettre une demande avant le 1er juin 2019.

Quid des milieux marins

En mai 2018, l'Autorité environnementale (Ae) a estimé que le dossier présenté par Total pour cette campagne de forage présente certaines lacunes. Elle note notamment que le niveau de connaissance des milieux marins est lacunaire, tout en reconnaissant que le dossier de Total "témoigne d'une réelle volonté d'améliorer l'état des connaissances". Ce point est au cœur d'une polémique entre Greenpeace et l'entreprise pétrolière. L'association écologiste explique que le récif corallien qu'elle a découvert au large du Brésil s'étend jusqu'en Guyane. Pour sa part, Total fait état d'un plateau rocheux, "présentant des peuplements biologiques épars".

En outre, l'Ae note que l'application de la séquence "éviter, réduire, compenser" est "très partielle". L'Autorité critique aussi "la faiblesse (…) particulièrement préoccupante" de l'évaluation de certains risques, ainsi que leur analyse "nettement incomplète". Enfin, elle estime qu'il faudrait élargir l'étude d'impact à l'ensemble des opérations couvertes par le projet et concevoir un dispositif de suivi pour améliorer la connaissance des milieux marins.

Partage des revenus pétroliers

Le permis guyanais s'est aussi fait connaître pour des problèmes liés à ses retombées économiques. Le 14 juin 2012, les ministères de l'Ecologie et du Redressement productif du gouvernement Ayrault suspendent le permis évoquant un "code minier inadapté et obsolète [qui] prive le pays et ses collectivités des ressources significatives". Ce point reprenait les reproches formulés par Christiane Taubira, ancienne députée PRG de Guyane et alors garde des Sceaux, qui réclamait la création d'une redevance spécifique pour les concessions pétrolières en mer. Dix jours plus tard, le 25 juin 2012, un accord sur le partage des revenus ouvre la voie à la reprise des forages au large de la Guyane.

Plus récemment, la loi de finances rectificative pour 2017 crée une taxe annuelle sur l'exploration des hydrocarbures due par les titulaires de permis de recherche et proportionnelle à la surface de chaque permis. Le produit de la taxe est perçu au profit de la collectivité territoriale de Guyane, lorsque le périmètre du permis est sur son territoire.

1. Accéder au dossier sur le site de la préfecture de Guyane
http://www.guyane.developpement-durable.gouv.fr/total-enquete-publique-ouverte-du-16-juillet-au-23-a2381.html
2. Il s'agit de Saint-Laurent-du-Maroni, Awala-Yalimapo, Mana, Iracoubo, Sinnamary, Kourou, Tonate-Macouria, Montsinèry-Tonnégrande, Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Roura, Régina, Ouanary et sa mairie annexe, et Saint-Georges de l'Oyapock.

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