L'annonce, vendredi 9 septembre par les groupes Total et Shell, de la découverte de pétrole au large de la Guyane a suscité de nombreuses réactions. La compagnie Tullow Oil, qui a réalisé le forage et détient 27,5 % du projet (contre 45 % pour Shell et 25 % pour Total), espère des milliards de barils de réserves.
Un ''potentiel économique majeur'' si le gisement est exploitable
Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Besson et Marie-Luce Penchard, respectivement ministres en charge de l'écologie, de l'énergie et de l'outre-mer, ont déclaré dans un communiqué de presse commun que cette découverte ''pouvait à terme représenter un potentiel économique majeur''. Ils restent néanmoins prudents : ''Si la présence d'hydrocarbures a effectivement été détectée, cela ne signifie pas encore l'existence d'un réservoir exploitable. (…) Il est nécessaire de poursuivre les recherches''.
Ainsi, selon eux, le forage en cours devra être mené à son terme d'ici fin 2011 et un ou plusieurs autres forages d'explorations devront être lancés pour confirmer l'existence d'un réservoir exploitable. Il faudra également ''envisager l'installation d'une exploitation, si ces forages de recherche sont positifs, ce qui ne pourra se faire avant plusieurs années''. Les ministres rappellent que ''comme c'est le cas pour le forage en cours, sous l'égide du Préfet de la Guyane et des services de l'Etat, toutes les garanties de sécurité, notamment environnementales, devront être réunies pour la poursuite de cette exploration''.
Un risque pour l'écosystème local
Pourtant, la députée divers gauche Christine Taubira dénonce l'absence de plan spécifique de protection chez Tullow Oil. Et selon elle, le meilleur dispositif public ne permet les premières interventions qu'au bout de 36 heures. La député de Guyane a d'ailleurs interrogé la ministre de l'Ecologie en juin dernier sur l'encadrement de ces travaux de forages par l'Etat.
Pour Europe Ecologie Les Verts (EELV) : ''Permettre l'exploitation de ces ressources pétrolières ferait courir un risque intolérable au patrimoine écologique exceptionnel de la Guyane, sans aucune valeur ajoutée pour les populations locales", déclare l'eurodéputée Sandrine Bélier. Le littoral guyanais abrite une partie de la plus grande barrière de mangroves au monde, un écosystème fragile.
Quant aux répercussions sur la population locale, les ministres ont précisé dans leur communiqué que ''si une exploitation d'hydrocarbures s'avère possible, l'Etat veillera tout particulièrement à ce que les collectivités, les entreprises locales et plus généralement la population de la Guyane bénéficient des retombées économiques. (..) Cette découverte importante imposera également une évolution de la législation et de la réglementation''.