Mardi 1er juillet, l'Observatoire du nucléaire, association anti-nucléaire, a déposé une plainte au pénal contre une voiture électrique, la Bluecub, pour publicité mensongère, rapporte l'AFP. La Bluecub du groupe Bolloré est une voiture électrique en libre-service à Bordeaux.
Dans un avis publié le 2 avril 2014 (1) , le Jury de déontologie publicitaire (JDP) jugeait fondée une plainte contre la société Bluecub. Celle-ci utilise, sur son site internet, le terme "écologique" pour décrire son véhicule. Le Jury relevait que "l'utilisation des véhicules électriques, si elle apparaît moins polluante que celle de véhicules conventionnels, l'est davantage que d'autres modes de transport compte tenu notamment des sources d'énergie nécessaires à leur fonctionnement". Or, il n'est pas établi que l'électricité consommée par la Bluecar soit issue de sources renouvelables.
Mais selon l'annonceur, "aucune confusion n'est créée dans l'esprit du consommateur", car conduire un véhicule électrique est "un geste qui contribue à préserver l'environnement et, par suite, un geste écologique". Pour le groupe Bolloré, le caractère électrique d'une voiture suffit à la rendre "écologique", quand bien même l'énergie employée serait d'origine nucléaire.
Cette décision du JLD n'ayant pas été suivie d'effets, l'Observatoire du nucléaire, association dirigée par Stéphane Lhomme, s'est tournée vers le Tribunal de grande instance de Bordeaux.
Cette affaire n'est pas isolée puisque d'autres réseaux d'autopartage ont fait l'objet d'un avis du JDP concluant à l'utilisation abusive du terme "écologique". Dans un avis relatif aux Autolib parisiennes, le jury relevait que "l'utilisation de ce service induit nécessairement certains effets négatifs sur l'environnement, notamment les pièces d'usure des véhicules utilisés et l'électricité nécessaire à leur rechargement, dont il n'est pas établi qu'elle serait intégralement issue de sources renouvelables".