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Actu-Environnement

Dix fois moins d'anguilles en 30 ans !

Face au déclin de la population d'anguilles, la France a mis en place un plan de gestion pour la sauvegarde de l'espèce. Reportage dans le site de Soustons, l'un des lieux de surveillance privilégié par l'Onema.

Reportage vidéo  |  Biodiversité  |    |  M. Sader

L'anguille est classée depuis 2009 "espèce en danger critique d'extinction". Depuis quelques dizaines d'années la population de ce poisson a fortement régressé à l'échelle européenne. Face à ce constat alarmant, l'Europe a demandé aux Etats membres d'élaborer un plan de gestion de l'anguille. En France, il est en vigueur depuis 2010 et a pour objectifs essentiels le rétablissement des stocks en luttant contre le braconnage, la pêche illégale, la pollution et les obstacles à la circulation de l'anguille. Les ouvrages sur les cours d'eaux tels que les installations hydrauliques sont en effet une des principales causes de mortalité de ce poisson migrateur qui effectue dès sa naissance un voyage périlleux entre la mer et l'eau douce.

A Soustons, un des sites index pour la surveillance de l'anguille dans les Landes, l'Onema contribue avec un réseau d'acteurs à l'application de ce plan. Mesures biométriques pour le traçage de la population, négociation avec les élus pour aménager les ouvrages, autant d'actions pour améliorer la connaissance de l'espèce et œuvrer pour sa sauvegarde.

Toutefois, la Fédération Nationale de Pêche a toujours dénoncé l'insuffisance de ce plan qui n'agirait pas réellement sur l'exploitation de l'anguille. La France avait fixé pour 2012 une réduction de 30% de la mortalité par pêche. Or selon la Fédération cet objectif est loin d'avoir été atteint tout comme l'aménagement des ouvrages dont seul un quart aurait été mis en conformité en 2012. La Fédération Nationale de Pêche a déposé un recours contre le plan de gestion français auprès du Conseil d'Etat. Elle demande un moratoire sur la pêche de l'anguille, unique mesure qui pourra selon elle rétablir les stocks de poissons.

Réactions4 réactions à cet article

La régression est spectaculaire (et bioindicatrice) y compris dans des régions où il n'y a pas eu de progression de l'hydroélectricité et même dans les zones où il n'y a pas eu de fragmentation supplémentaire et même (comme pour d'autres espèces) là où la situation physique des cours d'eau s'est améliorée et où il y a moins de barrages ou moins de barrage fermés qu'il y a 50 ou 60 ans (où d'ailleurs les civelles savaient fort bien passer des obstacles qui nous semblent difficiles jusqu'à il y a quelques décennies. Et l'anguille adulte savait circuler dans le paysage via les fossés jusqu'à des mares et étangs assez éloignées du réseau des cours d'eau. Ces cas montrent que la « fragmentation » des cours d’eau n’est pas le problème majeur. « Outre un moratoire sur les prélèvements et un meilleur contrôle du braconnage, des études plus fines écoépidémiologiques seraient bienvenues. Peut-être serait il également utile de manipuler les groupes d'anguilles avec plus de précaution qu’on ne le voit dans la vidéo, en limitant leur promiscuité et de ne pas diffuser le parasite Anguillicola Crassus (ou d’autres) partout (car les études génétiques récentes du parasite laissent penser qu'il y a eu de "multiples événements d'introduction". http://www.kmae-journal.org/articles/kmae/abs/2005/04/kmae2005378p087/kmae2005378p087.html

La pollution des sédiments (pesticides & perturbateurs endocriniens..) peut affecter la civelle et son immunité. Une approche plus écosystémique s'impose.

civel | 04 juillet 2013 à 09h18 Signaler un contenu inapproprié

Très bien résumé le problème des anguilles de la part de "civel" et j'y ajouterais l'autorisation de la pêche des civelles ou pibales en bateau à partir de l'année 1968 qui a complètement anéanti le processus de migration. D'ailleurs j'ai pu constater moi-même dans les années 1970 une quasi disparition des prises d'anguilles adultes dans les rivières des bassins versants, là ou une dizaine d'années auparavant les belles prises étaient courantes. Je rappelle pour les soi-disant "experts" qu'a cette époque la pollution chimique et médicamenteuse était inexistante, les barrages étaient bien présents et que la pêche en estuaire se faisait à pied.

GASPARD | 04 juillet 2013 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

A Gaspard et civel.
Comme l'a expliqué l'intervenant principal, la fragmentation des cours d'eau par les obstacles n'est qu'un problème parmi d'autres. Cela étant, vous évoquez la sempiternelle ritournelle des pro barrage: " autrefois, il y en avait plein qui remontaient, elle rampaient dans l'herbe, etc". Oui, c'était vrai autrefois quand des millions de civelles et anguillettes se presentaient devant les obstacles. Quelques pourcent arrivaient à passer, mais sur des millions, ça représentait beaucoup. Aujourd'hui, probablement quelques individus franchissent encore, mais en relation avec le faible stock (pollution, surpêche, anguillicola,...), c'est trop peu !
Quant à la manipulation des anguilles sur la vidéo, trouvez un protocole qui arrive à capturer un effectif suffisant pour une étude sérieuse sans, à un moment donné, ne pas en transporter plusieurs dans une bassine. Si vous trouvez, avertissez les fédés... Si je jouais au jeu du"ah mais autrefois...", je vous dirai qu' autrefois justement, les pêcheurs d'anguilles jaunes ou argentées se moquaient pas mal de la façon de les manipuler et lesdites anguilles étaient bien dynamiques, même aprés quelques heures au "sec", si une erreur leur permettait de repartir à l'eau !
En résumé, même si hurler avec les loups est bien plus confortable, pour une fois que des actes ont remplacé les éternelles réunions, soyons plus réservés...

rationnel | 08 août 2013 à 12h20 Signaler un contenu inapproprié

existe t-il des études sérieuses sur la raison de la disparition dramatique des anguilles depuis 30 ans? On parle de pêche intensive, des obstacles à l'écoulement qui perturbent les migrations mais peu de pollution. J'ai lu a plusieurs reprises que beaucoup d'anguilles mourraient dans l'océan en route vers leur lieu de reproduction en mer des sargasses parce que les pesticides et métaux lourds qu'elles ont accumulés dans nos rivières les empêchaient de synthétiser la graisse accumulées en prévision du voyage... il est plus facile de stigmatiser les propriétaires de vannage et les pêcheurs (même si abus dans les estuaires) que les responsables du déversement de pesticides... les investissements considérables pour la restauration de la continuité écologique pour créer des rivières de contournement parce que les échelles a poisson ne sont plus considérées comme efficaces ne seraient ils pas plus utiles pour aider les agriculteurs (abreuvement sauvage du bétail en rivière, épandages de produits nocifs dans les prairies etc). En cette période de disette budgétaire il faudrait gérer les priorités.

carelaj | 04 septembre 2014 à 09h53 Signaler un contenu inapproprié

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