Jeudi 28 mars, Bruno Sido (sénateur de la Haute Marne, UMP), président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opesct), et Jean-Yves Le Déaut (député de Meurthe-et-Moselle, SRC), premier vice-président de l'Office, "ont décidé de saisir le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) des conditions de transparence de la production [des] données" relatives au coût d'un accident nucléaire en France. Objectif ? "Eventuellement proposer les améliorations qui (…) paraitraient pertinentes" en matière de transparence.
Cette demande intervient après que les membres de l'Opesct aient "pris connaissance des évaluations de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur le coût d'un accident nucléaire et entendu le directeur général de cet Institut".
De 430 jusqu'à 5.800 milliards d'euros
En février, l'IRSN rendait publique une étude réalisée en 2011 et évaluant à quelque 430 milliards d'euros, soit environ 20% du PIB français, le coût médian d'un accident nucléaire majeur sur le territoire français.
Le 10 mars, le Journal du Dimanche publiait un article (1) faisant état d'une étude réalisée par l'IRSN en 2007 et évaluant "jusqu'à 5.800 milliards", soit trois années de PIB, le coût de ce même accident. Ce scénario se basait sur une catastrophe qui interviendrait à la centrale de Dampierre. Un scénario moins noir entraînerait un coût de 760 milliards d'euros.
Interrogé par nos confrères, Jacques Repussard directeur général de l'IRSN, reconnaissait qu'"il est difficile de publier de tels chiffres" et précisé que cette première évaluation avait été réalisée afin de contredire celles d'EDF. L'entreprise "sous-estimait très sérieusement le coût des incidents", rapporte Jacques Repussard.
Le 27 mars, l'IRSN publiait l'étude de 2007. "A cette époque, les résultats des expertises de l'IRSN ne faisaient en règle générale pas l'objet d'une information publique", justifie l'Institut qui ajoute que "toutefois, afin d'éclairer le mieux possible cette problématique, et conformément au principe de transparence, l'IRSN met à disposition sur son site internet le texte intégral de cette étude (2) ".