En effet, 35% de la production mondiale de nourriture résulte de la production de cultures dépendant des pollinisateurs. Parmi ces cultures, trois sont principalement concernées. Les fruits et les légumes, avec une valeur estimée à 50 milliards d'euros chacun, suivis par les oléagineux avec 39 milliards. L'impact sur les stimulants (café, cacao...), les fruits à coque et les épices seraient néanmoins de moindre ampleur.
La recherche a également permis de mettre en évidence que la valeur moyenne des cultures dépendantes des pollinisateurs était très supérieure (760 € par tonne) à celle des cultures non dépendantes comme les céréales ou la canne à sucre (150 € la tonne).
Les résultats montrent aussi qu'en cas de disparition totale des pollinisateurs, les équilibres alimentaires mondiaux seraient sensiblement modifiés concernant les cultures dépendantes de la polonisation.
Selon l'INRA, cette étude ne constitue cependant pas une prévision puisque les calculs simulent une disparition complète des pollinisateurs et non un déclin graduel. Loin de conduire à la chute catastrophique de l'agriculture mondiale, la disparition de ces insectes, en particulier celle des abeilles domestiques et sauvages qui constituent les principaux pollinisateurs des cultures, entraînerait cependant des pertes économiques substantielles. Ces chiffres n'incluant que les cultures directement impliquées dans l'alimentation humaine.
Enfin, concernant l'impact sur la flore sauvage, et tous les services écosystémiques qu'elle fournit à l'agriculture et à l'ensemble de la société, il n'a pas été pris en compte dans cette étude, indique l'INRA.
Une bonne raison, s'il en fallait une, pour s'efforcer de préserver les abeilles.