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Actu-Environnement

Pollution de l'air : l'épisode pourrait se poursuivre la semaine prochaine

Après Paris, la circulation alternée va être mise en place à Lyon et Villeurbanne. Mais alors que l'épisode de pollution particulaire risque de se poursuivre la semaine prochaine, des questions se posent sur les mesures mises en place et leur suivi.

Risques  |    |  S. Fabrégat

Après Paris, c'est au tour de Lyon et Villeurbanne (Rhône) de mettre en place la circulation alternée ce vendredi 8 décembre, pour la première fois. Depuis le 5 décembre, l'agglomération lyonnaise connaît des niveaux élevés de particules fines. Bien que les quatre jours consécutifs de dépassement des seuils d'alerte n'aient pas encore été atteints, le Préfet a décidé jeudi 7 décembre "par anticipation" de limiter la circulation automobile, "compte tenu des prévisions qui indiquent que le seuil de 80 µg/m³ est susceptible d'être de nouveau dépassé le 8 décembre". Mais le représentant de l'Etat rappelle qu'il s'agit d'un "épisode de pollution lié à la combustion. Les industriels sont [donc] invités à réduire leurs émissions. Le Préfet invite également les opérateurs et les particuliers à réduire les sources de chauffage par combustion".

Dans la capitale, l'épisode de pollution aux particules fines a démarré le 30 novembre, mais la préfecture a attendu le 6 décembre pour mettre en place la circulation alternée. Auparavant, la vitesse a été réduite de 20 km/h sur les grands axes routiers. Le Préfet a également décidé en amont d'une interdiction du chauffage au bois individuel, des pratiques de brûlage tant pour les particuliers que pour les professionnels et d'un plafond de température dans les bâtiments et habitations de 18°C.

Ce pic de particules est dû à "une accumulation de la pollution dans les zones urbaines du fait de conditions anticycloniques très stables, sur une partie de l'Europe, qui plaque la pollution au sol et limite sa dispersion comme autant de couvercles au-dessus des métropoles", souligne Airparif.

Un épisode rare par sa durée

"Cet épisode se démarque par des niveaux soutenus de par leur intensité et leur durée, indique AirParif. Une concentration maximale de 146 µg/m3 de particules a été enregistrée en moyenne sur la journée [du 1er décembre] dans l'agglomération parisienne. Un tel niveau correspond à un des épisodes hivernaux les plus importants de ces dix dernières années, les précédents remontant à janvier 2009 et décembre 2007". A certains moments, les niveaux de particules ont atteint des "records", jusqu'à 259 µg/m3.

Une analyse partagée par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), coordinateur de la plate-forme Prev'air (1) et membre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA). Si cet épisode correspond "au profil classique des pics hivernaux de pollution particulaire", il est marquant par sa durée et sa persistance, analyse l'institut. Celles-ci sont dues aux températures basses, à une situation anticyclonique stable et à des vents faibles sur l'Est du pays qui empêchent la dispersion atmosphérique des polluants émis localement.

Résultat : "L'épisode de pollution aux particules d'ampleur nationale commencé la semaine dernière se poursuit, en affectant toujours la moitié du pays située à l'est d'une ligne allant de la Normandie à Auvergne-Rhône-Alpes. Des concentrations en PM10 élevées à très élevées affectent l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, le Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie. Des dépassements du seuil d'information sont à prévoir sur ces régions, voire localement aussi des dépassements du seuil d'alerte".

Si une amélioration est attendue ce week-end, liée à des perturbations annoncées par Météo France, "la vigilance reste toutefois de mise avec un possible renforcement des conditions anticycloniques en début de semaine prochaine", annonce l'Ineris.

Des mesures pas assez efficaces ?

Mais alors que des mesures d'urgence ont été décidées, à Paris ou à Lyon, de nombreux acteurs regrettent le manque de moyens pour contrôler leur mise en œuvre effective. A l'instar de Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, qui pointe du doigt le "manque de moyens financiers, de personnels et d'organisation".

AirParif a souligné, en effet, que "le 6 décembre 2016, deux fois moins de véhicules ont respecté [la circulation alternée] par rapport à mars 2014. Conséquence : une baisse de -18% des émissions dûes au trafic routier en mars 2014 contre une baisse entre -5 à -10% pour la journée du 6 décembre 2016. Son impact a donc été très limité par rapport aux bénéfices observés les fois précédentes".

Ces mesures d'urgence montrent donc leurs limites. La mise en place de zones de circulation restreinte permettra-t-elle de limiter la pollution de fond et donc l'ampleur de ces pics ? A Paris, à partir du 15 janvier 2017, les véhicules les plus polluants seront interdits de circulation entre 8h et 20h, hors périphérique et bois. Cela concerne les deux-roues immatriculés avant septembre 2000, les camionnettes immatriculées avant octobre 1997 et les poids-lourds, autocars et autobus immatriculés avant le 1er octobre 2001. A Grenoble (Isère), un dispositif de restriction de circulation est entré en vigueur le 1er novembre 2016. Il ne concerne cependant que les périodes de pics de pollution alors que le dispositif parisien est applicable toute l'année.

En revanche, concernant les autres sources de pollution (agriculture, chauffage…), des actions de prévention saisonnières des pics de pollution avaient été envisagées en 2015, mais n'ont toujours pas été présentées… "Le plan national de réduction des émissions atmosphériques (Prepa) est en cours d'élaboration, précise le ministère de l'Environnement. Il définira les mesures sectorielles de réduction d'émissions. Il s'inscrit dans une démarche globale au-delà du seul secteur des transports, d'amélioration de la qualité de l'air, en prenant en compte ses enjeux sanitaires et économiques".

1. Consulter la plate-forme Prev'Air
http://www2.prevair.org

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