Un excès de risque significatif
Cette nouvelle étude, synthèse des rapports publiés en 2006 et 2008, couvre des données recueillies entre 2000 et 2004 (la période de la canicule du 1er au 20 août 2003 ayant été exclue) pour la mortalité et entre 1998 et 2003 pour les hospitalisations. L'étude montre, quel que soit l'âge ou la maladie, que le risque de mortalité augmente quand le niveau de pollution augmente. Les excès de risque relatif combinés associés à une augmentation de 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3) des différents indicateurs de pollution PM10, NO2 et O3 sont respectivement de 1,4%, 1,3% et 0,9% , note l'étude.
Le risque de décès toutes causes ou pour causes cardiovasculaires et cardiaque est significativement associé à l'ensemble des indicateurs de pollution étudiés. Pour la mortalité cardiovasculaire et cardiaque, l'augmentation du risque de décès associée à une augmentation des PM10 et du NO2 est jusqu'à deux fois plus élevée que pour la mortalité toutes causes, notamment pour les 65 ans et plus. Les hospitalisations pour causes cardiovasculaires sont aussi significativement associées aux niveaux de NO2 et de PM10 mais pas à l'ozone. Cette étude contribue à l'amélioration des connaissances sur l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine, notamment par la prise en compte de la pollution particulaire qui constitue aujourd'hui l'un des composants majeurs de la pollution atmosphérique urbaine, commentent les auteurs de l'étude.
Émises par les installations de combustions industrielles (30%), le chauffage domestique (27%), l'agriculture (30%) et les transports routiers (11%), les particules fines ont des effets sur la santé à cause de leur faible granulométrie qui leur permet de pénétrer profondément dans les poumons. Peuvent également intervenir des produits toxiques comme les métaux ce qui amplifie leurs impacts sanitaires. Les particules agissent principalement sur les appareils respiratoire et cardiovasculaire mais on leur connaît également des effets cutanés et notamment sur les yeux.
Rappelons que la France doit mettre en place un « plan particules » qui sera intégré à la seconde version du Plan National Santé Environnement (PNSE 2). En cours d'élaboration ce plan d'action se veut plus ambitieux que la réglementation européenne en accord avec les conclusions du Grenelle de l'environnement. Il prévoit de réduire de 30% les émissions de PM 2,5 et de 25% les PM 10. Reste qu'il se fait toujours attendre !
* Liens à court terme entre la mortalité et les admissions à l'hôpital et les niveaux de pollution atmosphérique dans neuf villes françaises : Laurence Pascal, Myriam Blanchard, Pascal Fabre, Sophie Larrieu, David Borrelli, Sabine Host, Benoit Chardon,Edouard Chatignoux, Hélène Prouvost, Jean-François Jusot, Vérène Wagner, Christophe Declercq, Sylvia Medina, Agnès Lefranc