Une étude, visant à déterminer si cette contamination est dangereuse pour la santé, a été menée par des chercheurs de Bordeaux (CNRS, INSERM) auprès de souris. Il s'agissait d'introduire dans leur alimentation du poisson contaminé. Ainsi, les chercheurs leur ont administré, via leur régime alimentaire, une dose de 1 ng de méthylmercure (MeHg) par jour par gramme de masse corporelle, soit la dose ingérée par les Wayanas au quotidien. En parallèle deux autres groupes de souris ont été soumises à un régime à base de poissons sans mercure organique ou pauvre en méthylmercure.
Sur les souris nourries au premier régime, les chercheurs ont observé une bioaccumulation de mercure très nette dans tous les tissus dès le premier mois et stable entre un et sept mois., avec une reprise de l'augmentation de la concentration en mercure au quatorzième mois. Le rein concentrait le plus de mercure (100 ng Hg/g de un à sept mois, 500 à quatorze mois), suivi par le foie (de 7 à 11 ng Hg/g sur la première période, 77 à 14 mois). Dès trois mois, les chercheurs ont observé une déméthylation du méthylmercure dans le rein et le foie (30 %) avec une augmentation de 40 % de la teneur en métallothionéine** dans les reins. Dès trois mois, des désordres dans les reins, le foie, le muscle et le cerveau ont été constatés.
L'étude comportementale a montré une chute de la prise de boisson chez les souris contaminées ainsi qu'une détérioration accélérée de la mémoire de travail quand l'exigence cognitive de la tâche augmentait.
Cette étude a permis de constater que les perturbations étaient plus importantes à 3 mois de contamination, alors que les doses de MeHg accumulées dans les tissus sont très faibles. L'originalité de cette étude tient dans le fait que les souris ont été nourries à base d'un régime contenant du poisson contaminé et non pas avec du MeHg pur.
* suppression de radicaux méthyle dans un composé
** protéine qui joue un rôle protecteur pour nos cellules contre les élément-traces métalliques