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Comment la France s'est préparée à gérer un après accident nucléaire

Au pays le plus nucléarisé au monde, le risque d'accident majeur n'est plus considéré comme inévitable à l'instar de la mise en place depuis 2005, du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle nucléaire ou d'urgence radiologique.

Risques  |    |  C. Saïsset
   
Comment la France s'est préparée à gérer un après accident nucléaire
   

La crise nippone rappelle le risque inhérent d'une filière électronucléaire et entraîne des décisions politiques immédiates chez certains : arrêt du programme de renouvellement des centrales en Suisse, lancement d'un programme de vérification de la sécurité des centrales en Inde, suspension du prolongement de la durée de vie de ses 17 réacteurs en Allemagne, demande d'une évaluation de la sûreté des centrales européennes en Italie (programme électronucléaire arrêté suite à la catastrophe de Tchernobyl) et en Autriche (programme électronucléaire arrêté depuis 30 ans). En France, pays le plus nucléarisé au monde où tous nous habitons à moins de 200 km d'une centrale, nulle décision n'a encore été prise, pas même celle d'arrêter la centrale de Fessenheim située sur une zone sismique, mise en service en 1978. Le fait de ne pas avoir vécu d'accident nucléaire majeur nous donnerait-il le luxe de ne pas avoir à regarder les risques droit dans les yeux ?

Gestion de crise post-accidentelle nucléaire

Pourtant, depuis les attentats du 11 septembre 2001, le risque d'accident nucléaire majeur n'est plus considéré comme « inévitable », tandis que le programme électronucléaire s'est construit dans les années 70 dans un climat de confiance liée à la force de frappe et de dissuasion française. Suite à l'adoption de la loi sur la Transparence et la sécurité en matière nucléaire du 13 juin 2006 (dite loi sur le TSN) et à la directive interministérielle du 7 avril 2005 sur l'action des pouvoirs publics en cas d'évènement entraînant une situation d'urgence radiologique, l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a mis en place un Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle nucléaire ou d'urgence radiologique (CODIR-PA). Depuis lors, plus d'une centaine de personnes (représentants de CLI, d'associations de défense de l'environnement, d'instituts scientifiques, etc.) se sont attelées à construire une « doctrine » ad-hoc pour faire face à la nouvelle société susceptible d'émerger après une telle crise.

Actuellement, le CODIR-PA est justement en train de rendre les dernières recommandations de ses groupes de travail : levée des actions d'urgence de protection des populations et réduction de la contamination en milieu bâti ; vie dans les territoires ruraux contaminés, agriculture et eau (guide d'aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d'accident nucléaire accessible sur le site du ministère en charge de l'agriculture) ; évaluation des conséquences radiologiques et dosimétriques ; suivi sanitaire des populations (guide national d'intervention médicale en cas d'évènement nucléaire ou radiologique accessible sur le site de l'ASN) ; indemnisation (et non pas seulement de l'impact sur la production agricole) ; gestion des déchets, produits contaminés et terres contaminées ; organisation des pouvoirs publics et implication des « parties prenantes » (associations, entreprises, etc.) ; impact et gestion de la ressource en eau ; choix des hypothèses retenues pour les évaluations des conséquences radiologiques et dosimétriques.

Cette doctrine a été élaborée en se basant sur le retour d'expérience de la catastrophe de Tchernobyl, notamment en Biélorussie où un quart du territoire est souillé et transformé en « déchet », avec des zones interdites pour des centaines d'années. Elle se base aussi sur une gestion de crise stabilisée, avec arrêt de dispersion du panache et retombées effectives sur le sol, après un accident de niveau 3-4 sur l'échelle INES. La crise au Japon va-t-elle entraîner la décision de donner les moyens de poursuivre ce travail prévu pour se terminer à la fin de l'année dernière et de le décliner au niveau local sur l'ensemble du territoire français, en envisageant un scénario pire encore ? Après tout, la centrale de Gravelines, la plus importante d'Europe, ou le site de retraitement nucléaire de La Hague se trouvent eux aussi en bord de mer...

Réactions5 réactions à cet article

Nous ne sommes plus à l'ére du charbon, des Hommes pour nous chauffer sont tombés au fond des Mines; noyade,grisou. les grandes catastrophes miniéres causaient beaucoup d'émotion et tristesses mais celà se résumait à quelques centaines d'Hommes; beaucoup trop...Les incendies des puits pétroliers et des plates formes d'extractions ont causé eux aussi des pertes humaines. Le nucléaire, c'est différent, c'est à un autre niveau, l'Homme joue avec la dérniére allumette. Nucléaire civile ou militaire. Nous pouvons effectivement tirer profit de cette source énergétique fabuleuse mais sans risque car si risques et négligences il peut y avoir, c'est un environnement (Hommes,animaux,flores,faunes,sols) gigantesque détruit à jamais. Les dégats sont proportionnels à sa puissance. L'Homme consomme la planéte, il la consommera jusqu'à son épuisement total...tout sera consumé, rien n'existera plus. L'augmentation de la démographie, la communication et le "copié-collé" des proces de production aux quatres coins de la planéte sont autant d'accélérateurs de progrés qui nous approche du "stock zéro". Notre responsabilité est d'autant plus grande que nous prenons conscience de notre fragilité liée aux réserves "finies" et non "infinies". L'argent ne doit plus dominer le monde mais seule la valeur de l'Homme; alors nous devons nous efforcer de gérer les choses aux moindres risques.

IL DOIT Y AVOIR UN RISQUE "0" | 17 mars 2011 à 09h33 Signaler un contenu inapproprié

Des matériaux irradiés, issus de l'entretien des installations nucléaires ont obtenu l'autorisation de "réutilisation" : tout va être IRRADIÉ ! A chacun de se balader avec son compteur Geiger !
Républicain lorrain du 17/03/2011 : "dans les pharmacies lorraines, les comprimés d'iode destinés à se protéger d'un éventuel nuage radioactif sont périmés depuis presque 4 ans " Et avec de telles informations : faites nous confiance, dormez en paix !! La sécurité et l'information de la population est le DERNIER SOUCIS des industriels du nucléaire, c'est exactement le même processus que pour la finance : FAIRE LE MAXIMUM DE POGNON. Une seule question : que feront-ils quand il n'y aura plus d'acheteurs pour leurs produits ? ?

Rémifasol57 | 17 mars 2011 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié

En réaction à votre conclusion sur les enseignements de la crise du Japon en ce qui concerne la sécurité de nos équipements nucléaires en bord de mer, permettez moi de vous rappeler que le site de la Hague est à plus de 160m d’altitude, bien qu’étant certes non loin de la mer. On voit donc mal la pertinence du parallèle avec la catastrophe actuelle.

Sylvain | 17 mars 2011 à 13h42 Signaler un contenu inapproprié

Aujourd'hui, grâce aux avancées technologiques, on peut choisir comment faire de l'électricité. L'énergie est tellement importante pour notre société qu'elle impose le type de gouvernance. Ce nucléaire hyper centralisateur, extrèmement dangereux, juteux pour les grandes entreprises de la finance, a donc créé une société très centralisée, et hypercontrolée. Il a mis sur nos têtes une épée de Damoclès. Il faut sortir de ce système qui génère la peur d'autant plus que cela est techniquement tout à fait réalisable, n'en déplaise aux nucléocroyants. Pour une société décentralisée et apaisée, il faut exiger de changer progressivement d'énergie. Et même si le risque zéro n'existe pas, on aura quand même bien moins de conséquences dramatiques en cas de "fuites" ou d'explosion dans une entreprise photovoltaïque ou éolienne.
Personne ne dit que le renouvelable est idéal; on dit simplement que c'est mieux, et donc on pose la question en terme de choix de société.
Alors commençons à prendre une voie énergétique plus sereine et tout à fait réaliste comme le prouvent les plans proposés par une équipe de chercheurs et ingénieurs, souvent transfuges éclairés venant de l’industrie nucléaire : negawatt.org

Une autre route | 24 mars 2011 à 21h11 Signaler un contenu inapproprié

Oui nous consumons tout.
mais qui est "nous".
l’humanité ? c'est un peu rapide, une partie.
Qui décide ?
Nous ?
non pas nous.
En 1981, en France promesse du PS arrêter le nucléaire.
Il a continué comme de rien.

Auparavant Mr Messmer (et la droite au pouvoir) niant toute dangerosité a signé le lancement massif du nucléaire. Alors qu'il ne pouvait ignorer les dégâts des essais réels des bombes françaises.
Ensuite le nucléaire est devenu un critère pour tout les anti dehors qqs soient les postes, des pestiférés. Aujourd'hui, on voit que l'accident, que dis-je la catastrophe est possible dans un pays hyper-technologique et champion de technologie (Tokyo a résisté extraordinairement bien à un séisme épouvantable) les arguments tombent un à un.
- indépendance énergétique
- cout
- sureté
- nécessité

Que reste-t-il pour continuer ce poison ?
Oui j'oubliais, pour le remplacer ce sera long et cher !

Mais il ne faut pas le remplacer, il faut vivre autrement.
Toutes les courbes démographie, ressources, énergies, richesse monétaire ne peuvent plus durer.
Même le Système capitaliste peut s'auto-détruire !

Est-il encore temps de changer ?
non je pense que c'est trop tard.
Comme pour le nucléaire, seules des catastrophes parviendront à détruire le Système capitaliste mondialisé et néo-libéral.
Dans ce Système l'homme devient une fripouille
marche ou crève
travailler plus pour gagner plus !
le slogan de l'asservissement.

mouton fou | 27 mars 2011 à 22h17 Signaler un contenu inapproprié

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