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La Communauté d'Agglomération du Choletais se dote d'une station d'épuration de type végétal

Dans le cadre de la modernisation de ses équipements de traitement d'eaux usées, la communauté d'agglomérations de Cholet dans le Maine-et-Loire a opté pour les roseaux et les bambous. La station est en eau depuis décembre dernier.

Eau  |    |  F. Roussel
   
La Communauté d'Agglomération du Choletais se dote d'une station d'épuration de type végétal
Station végétale de Vézins
   
Avec 13 communes regroupant un peu moins de 80.000 habitants, la communauté d'agglomérations de Cholet possède 17 stations d'épuration (Step). Construites entre 1965 et la fin des années 70, la plupart d'entre elles nécessitaient d'être rénovées pour répondre aux évolutions normatives et démographiques. En 2001, la Communauté d'Agglomération du Choletais a donc lancé un vaste program¬me d'investissement destiné à rénover, d'ici fin 2011 et pour un budget d'environ 18 millions d'euros, l'ensemble des stations d'épuration du territoire. Outre une amélioration du raccordement et la rénovation des équipements existants, la collectivité a été amenée à construire neuf nouvelles installations dont celle de Vézins qui présente la particularité de se baser sur un traitement végétal.

Dimensionnée pour pouvoir accueillir une charge de pollution estimée à 2.280 équivalent-habitant (EH) à l'horizon 2020, cette nouvelle station a été mise en eau en décembre 2007, un peu plus d'un an après le début des travaux. Elle intègre une filière de traitement composée de trois concepts épuratoires successifs permettant de rejeter une eau conforme à la réglementation en vigueur.
À l'arrivée à la station, les eaux usées sont acheminées vers trois bassins filtrants plantés de roseaux de 960 m2 chacun qui sont chargés d'épurer la majeure partie des effluents répartis sur la surface. Les roseaux, de part leur système racinaire, ainsi que le substrat de sable et gravier créent un milieu favorable à l'activité biologique et au développement des micro-organismes épurateurs.
L'eau est ensuite dirigée vers trois lagunes de 4.000 m2 chacune assurant un traitement complémentaire sur les paramètres azote et phosphore. Cette étape permettra à elle seule un abattement de 70 % d'azote et 60 % de phosphore en moyenne annuelle.
Avant d'être rejetée dans le milieu naturel, l'eau est enfin dirigée vers une bambouseraie d'environ 11.000 m2 qui assure le traitement tertiaire pour le phosphore restant. Cette technologie utilise les capacités épuratrices du bambou géant. Plante particulièrement bien adaptée à l'épuration des eaux usées, le bambou a un système souterrain de rhizomes et de racines qui forme un maillage dense et favorise le développement de bactéries capables de dégrader les polluants contenus par les effluents en leur apportant l'oxygène dont elles ont besoin. Les matières minéralisées sont prélevées par les bambous pour leur croissance et leur développement. Une fois sortis de terre, les bambous atteignent leur taille adulte en deux mois, soit jusqu'à douze mètres de hauteur pour les espèces utilisées à Vezins. Afin de maintenir une efficacité maximale de traitement, les bambous de la station seront coupés à l'âge de quatre ans lorsqu'ils auront atteint leur pic de croissance et de consommation des minéraux. Ils seront ensuite valorisés dans différentes filières : fabrication de meubles, d'objets de décoration, réalisation de lames de parquets, utilisation en bois énergie. Selon PHYTOREM, les développeurs de cette technique, le bambou participe du stockage de carbone dans des proportions très importantes : de 20 à 40 tonnes de CO2 par hectare de bambouseraie et par an.
Au final, le temps de séjour de l'eau est estimé à 20 jours.

Pour la ville de Cholet les avantages de cette station sont nombreux : le dispositif d'assainissement s'intègre parfaitement dans le paysage, il est peu consommateur d'énergie et n'utilise pas de réactif chimique et les boues sont minéralisées directement sur les filtres plantés de roseaux pendant une dizaine d'années avant d'être valorisées en compostage avec des déchets verts ou en épan¬dage sur les terres agricoles.

Afin de vérifier l'efficacité de ce mode de traitement qui reste assez rare en France, un protocole de suivi technique a été élaboré avec l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne. Ce protocole doit permettre d'évaluer le rôle respectif et les performances de chacune des trois étapes de traitement pour les différents paramètres de pollution. Une parcelle de bambou « test » a notamment été isolée physiquement et est équipée de points de mesure de débit et de prises d'échantillons d'eau. L'agence participe au financement du projet à hauteur de 41% avec le Conseil Général de Maine-et-Loire (15%) pour un coût total d'1,3 millions d'euros.

D'autres initiatives dans le domaine du traitement de l'eau cherchent à intégrer au mieux les installations traditionnelles. C'est le cas par exemple en Seine-et-Marne à Chartrettes où l'Agence Ruba ALABED Architectes a imaginé une STEP de 9.800 EH au cœur de l'Espace Naturel Sensible du « Parc de Livry ». Conçue selon la démarche HQE®, la station intègre des façades en bois, une toiture végétalisée qui récupère les eaux de pluie, une terrasse pour les visites du public, un équipement de traitement de l'air pour limiter les nuisances olfactives ou encore des nichoirs à hirondelles et des abris pour chauve-souris pour favoriser la biodiversité du site, le tout entouré de jardin faisant écho au paysage environnant.


Projet de Vézins :
Maîtrise d'œuvre : PÖYRY Environnement, S.I.N.T
Constructeurs : SOGEA Atlantique et PHYTOREM

Réactions1 réaction à cet article

Possibilités pour les pays sous-developpés

Bonjour j'aimerais faire part de mes impressions quant à cette perspective naturelle d'épuration:
C'est à la télévision que j'ai entendu parlé de cela pour la première fois!et j'étais très surpris, selon vous quels seraient les possibilités pour un pays comme le miens Madagascar, où tous les recoins de la ville subissent les refoulements des dalles? En sachant que nous avons du bambous qui poussent chez nous!
Je suie en architecture à Madagascar et je vais bientôt finir mes études...Y aurait-il des possibilités de partenariat pour un développement durable de ce genre de technique pour mon pays? merci

Ricco | 26 novembre 2008 à 12h22 Signaler un contenu inapproprié

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