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Actu-Environnement

Un Français sur cinq se sent exposé aux inondations

Selon une récente enquête de l'IFEN, les Français connaissent assez bien leur exposition aux inondations là où ils résident. Mais les dispositifs de gestion et d'information sur ces risques naturels demeurent encore peu connus des habitants exposés.

Risques  |    |  R. Boughriet
Durant la période 1998-2004, l'Europe a subi plus de cent inondations majeures causant environ 700 décès, le déplacement d'environ 500.000 personnes et au moins 25 milliards d'euros de pertes économiques. L'inondation constitue le premier risque naturel en France, avec 54.672 événements répertoriés sur 24.269 communes depuis 20 ans.
46 % des communes françaises sont concernées par le risque majeur d'inondation, selon l'Institut français de l'environnement (IFEN). Une part des habitants de ces communes, soit 5 millions de personnes résident en zone inondable, ce qui représente 8 % de la population française.

Alors que le dispositif Vigilance ''pluie-inondation'' a été lancé en décembre dernier afin de prévenir les précipitations et les inondations et informer les populations, l'IFEN publie une enquête qui analyse le sentiment d'exposition des Français à ce risque naturel. Cette enquête a été réalisée en 2007 auprès de 3.676 personnes vivant dans une commune exposée aux inondations. Parmi elles, 903 personnes résident dans les zones inondables de la Loire moyenne.

D'après l'étude, les Français interrogés connaissent assez bien leur exposition aux inondations là où ils résident puisqu'une personne sur cinq déclare connaître le risque auquel il est exposé. Aussi, parmi ces 20 % de personnes qui se sentent exposées, un individu sur dix considère le risque d'inondation ''très important'', un tiers ''assez important'' et près de la moitié ''peu important''. Cependant, souligne l'enquête, les habitants de l'agglomération parisienne sont un peu moins nombreux à percevoir ce risque que l'ensemble de la population (15 % contre 20 %). Quand ils se sentent exposés, ils sont également moins nombreux à estimer ce risque important (41 % contre 47 %). L'environnement fortement urbanisé de l'Île-de-France semble atténuer la conscience du risque dans une zone pourtant très vulnérable face au risque d'inondation, précise l'IFEN.

Le sentiment d'exposition au risque d'inondation dépend avant tout de la situation de la commune de résidence. Si 14 % des personnes résidant dans les communes qui ne sont pas touchées par ce risque se sentent quand même exposées, elles sont 23 % dans les communes classées à risque majeur d'inondation à se déclarer exposées. La conscience du risque est encore plus forte chez les personnes résidant dans les zones inondables comme celles de la Loire moyenne où plus de deux tiers (68 %) des individus se sentent exposés.

Ainsi, le sentiment d'exposition augmente avec la part de la population exposée et avec le nombre d'inondations subies par la commune, explique l'IFEN. Les habitants des communes ayant connu 7 inondations et plus sont ainsi 26 % à se sentir exposés alors qu'ils sont 18 % dans les communes ayant été touchées par moins de 3 événements. L'intensité des inondations influe également le sentiment d'exposition des habitants à ce risque. Un tiers des personnes résidant dans la région méditerranéenne (Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur) affirme ainsi être exposé aux inondations, contre 20 % en moyenne au niveau national. Elles sont également 61 % à estimer ce risque important contre 48 % des personnes se disant exposées en moyenne.

Par ailleurs, si les Français se sentent exposés à ce risque naturel, les dispositifs de gestion et d'information sur les inondations comme le Plan de prévention des risques (PPR), le Document d'Information Communal (Dicrim) ou Départemental (DDRM) sur les Risques Majeurs ou repères de crues restent moins connus des habitants. L'information au moment de l'acquisition et de la location est connue par 4 personnes sur 10, viennent ensuite les PPR (36 %), les repères de crues (31 %), les plans communaux de secours (28 %) et les Dicrim (22 %). Dans les communes concernées par les inondations, seuls 13 % des personnes déclarent avoir reçu des informations sur ce risque. Néanmoins, souligne l'enquête, à mesure que le niveau d'exposition s'élève, la part de la population touchée par l'information augmente. Ils sont par exemple 35 % à affirmer en avoir reçu dans le secteur de la Loire moyenne. Lorsque le risque augmente, les pouvoirs publics informeraient plus les populations, ce qui renforcerait la prise de conscience. Ou, inversement, les personnes qui sont les plus sensibles au risque seraient aussi plus attentives aux informations produites sur le risque d'inondation qui les concerne, explique l'IFEN. Ainsi, 28 % des personnes qui résident dans une commune dotée d'un plan de prévention du risque inondation (PPRI) ont conscience d'être exposées à ce risque contre 20 % en moyenne.

Si là où ils habitent, les Français ont une vision de leur situation d'exposition aux inondations, cela ne signifie pas pour autant qu'ils témoignent d'attitudes adéquates pour se protéger en cas d'évènements, observe l'IFEN. Ainsi, 20 % des personnes interrogées ne savent pas quelles mesures de prévention doivent être adoptées en cas d'inondations.

Rappelons que l'année 2007 a connu une forte augmentation du nombre d'inondations dans le monde, avec plus de 164 millions de personnes touchées, selon la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR), une agence de l'ONU qui rappelle la nécessité d'investir dans les mesures de prévention. Aussi, la directive européenne relative à la gestion des inondations, entrée en vigueur le 26 novembre 2007, demande aux États membres d'identifier d'ici fin 2011 et de cartographier les bassins hydrographiques et les zones côtières à risque d'ici 2013. Les Etats membres devront également établir des plans de gestion au plus tard en décembre 2015.

Selon l'Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE), les risques d'inondations pourraient, en raison des changements climatiques et de l'urbanisation, menacer près de 150 millions d'habitants des grandes villes côtières dans les années 2070, contre 40 millions aujourd'hui. L'impact financier passerait quant à lui à 35.000 milliards de dollars d'ici 2070, contre 3.000 milliards aujourd'hui.

Réactions1 réaction à cet article

Elargissons le dispositif

Alors qu'on parle de réchauffement climatique donc de montée du niveau des océans, de pluies abondantes et de tempêtes plus fréquentes, le risque inondation s'étend au littoral, comme l'a démontré la dernière tempête.
La conjoncture grande marée, forte dépression habituelle doit maintenant prendre en compte l'élévation du niveau des océans. Les zones à risque sont nombreuses : îles, falaises crayeuses, côtes très basses, dunes.

René-Pierre | 03 avril 2008 à 12h43 Signaler un contenu inapproprié

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