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La Région Alsace a décerné ses deuxièmes prix Energivie à deux élèves architecte de l'INSA de Strasbourg

Sylviana Guillou et Alexandre Braboszcz, deux étudiants de l'INSA de Strasbourg, ont reçu les prix Energivie de la Région Alsace pour leur projet de fin d'étude d'architecte intégrant les énergies renouvelables.

Bâtiment  |    |  F. Roussel
   
La Région Alsace a décerné ses deuxièmes prix Energivie à deux élèves architecte de l'INSA de Strasbourg
Vue de l'espace tampon du projet de S.GUILLOU
   
Dans le cadre du Programme Energivie pour la promotion des énergies renouvelables en Alsace, la région a mis en place avec l'INSA de Strasbourg, école qui forme entre autres, des ingénieurs spécialistes du génie climatique et des architectes, un concours récompensant le meilleur projet de fin d'étude intégrant des énergies renouvelables.

Pour l'édition 2006, Le 1er prix Energivie a été décerné à Sylviana Guillou, pour un projet fictif portant sur la reconversion d'une friche industrielle de la ville d'llkirch-Graffenstaden en Alsace. L'étudiante a travaillé sur le site de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM) qui produisait de l'énergie mécanique et électrique à partir de centrales hydroélectrique et thermique fonctionnant au fioul et au charbon. Démantelée peu à peu depuis les années 60, la zone industrielle dont fait partie la SACM fait l'objet depuis 1994 d'une renouvellement urbain pour transformer cet ancien centre industriel en centre-ville culturel. Le complexe énergétique désoccupé est aujourd'hui entouré d'usines encore en fonctionnement mais aussi de salle de spectacles, médiathèque, immeubles de logement, centre commercial… Situé entre les deux bras de la rivière traversant la ville, l'Ill, le site est remarquable et sépare le nouveau centre ville de la forêt. C'est pourquoi, la jeune architecte propose de reconvertir ce site charnière en lieu de passage de rencontre, de réunion autour d'un même thème : les énergies renouvelables, comme un renouveau de l'énergie émanant de ses vieux murs, et un contrepied à la pollution engendrée par cette usine. Le projet de Sylviana Guillou prévoit donc de créer un centre de séminaires, de formation et de promotion des énergies renouvelables ouvert à tous les publics : enfants comme adultes, initiés comme novices, locaux comme touristes, associés à un restaurant et à un hôtel.

Actuellement, l'installation est composée de trois bâtiments : la centrale hydraulique qui fonctionne encore, la centrale électrique et la centrale thermique accompagnée d'une grande cheminée bien connue des habitants de la ville. Malgré un état général résultant d'un abandon de près de 15 ans (fissures, vitres cassées, saleté, végétation), les bâtiments ont gardé leurs qualités architecturales. C'est pourquoi, Sylviana propose une simple reconversion en réhabilitant les différents volumes en fonction de l'usage voulu et du public prévu : espace d'exposition, de formation, bureaux, restaurant et hôtel.
Résultats : dans le bâtiment de l'ancienne centrale électrique, Sylviana propose d'installer des plaques suspendues à l'ancien pont roulant, à différentes hauteurs afin de profiter au maximum du volume disponible. Ces plaques pourraient être le support de l'exposition permanente du musée, tandis que le niveau inférieur serait laissé libre à toute manifestation ou exposition temporaire.
Concernant le bâtiment de la centrale thermique, la jeune architecte propose de maintenir l'ambiance particulière que donne la végétation grimpant sur la pierre vieillie en optant pour la mise en place d'une nouvelle construction à l'intérieur de l'enveloppe existante. Construite en ossature bois et totalement vitrée cette enveloppe interne serait subdivisée en plusieurs volumes et plusieurs étages pour accueillir un auditorium, le pôle formation, un restaurant... L'espace tampon créé entre les deux structures participerait à la régulation thermique de l'ensemble. Il serait couvert, non chauffé mais aménagé de végétation et d'un bassin d'agrément permettant un confort hygrométrique naturel. Il pourrait accueillir les escaliers et serait également appropriable par les usagers selon les saisons par l'aménagement de balcon entre les deux structures.
Dans les planchers de la structure intérieure passerait un système de chauffage basse température réversible, alimenté en hiver par une chaudière bois de 1,1 MW et en été par une pompe à chaleur utilisant la fraîcheur de l'eau du bassin d'agrément et complété par un puits canadien. Le stock de granulés de bois de 50m3, réapprovisionné toutes les 2 ou 3 semaines, se trouverait en sous-sol, à l'emplacement de l'ancienne salle des pompes qui était enterrée de 1,60 m.
Ce bâtiment accueillera également une salle de réception installée dans une structure en verre déjà existante sur le toit du bâtiment. La toiture de cette salle intègrerait des capteurs solaires photovoltaïques.
Seul l'Hôtel nécessite la construction d'un nouveau bâtiment à proximité du bâtiment de la centrale thermique et reliés à ce dernier par des passerelles. Selon le projet de Sylviana, l'hôtel pourrait intégrer une unité de méthanisation des déchets organiques et des eaux vannes pour produire du biogaz utilisé pour les cuisinières du restaurant, des toitures terrasses végétalisées stockant l'eau de pluie et la filtrant pour qu'elle soit réutilisée dans le système d'eau non potable et 90 m2 de panneaux solaires thermiques assurant une grande partie de l'eau chaude sanitaire.
Ainsi, ce complexe intègrerait toutes les énergies renouvelables en fonctionnement et visitables par le public. Pour Sylviana, son objectif était clair : faire participer l'architecture existante à la nouvelle fonction du bâtiment et faire de l'ancienne usine un support pédagogique.

Le 2nd prix a été décerné à Alexandre BRABOSZCZ, également étudiant à l'INSA de Strasbourg, pour un projet fictif portant sur la construction d'une tour écologique à Rennes. Dans son projet, l'étudiant s'est intéressé particulièrement à la structure de la tour pour la modernité qu'elle incarne et la réponse qu'elle apporte à l'étalement urbain. Il s'est donc tourné vers la ville de Rennes qui abrite le premier IGH (Immeuble de Grande Hauteur) d'habitation de France pour proposer une tour plus respectueuse de son environnement proche, économe en énergie et accueillant diverses activités : logements, centre culturel, bureaux, hôtel, restaurants, bibliothèque… Après de nombreuses étapes de conception, Alexandre a abouti à une composition intégrant deux tours : une principale d'une hauteur de 115m et une secondaire plus petite d'une hauteur de 45m, situées au abord de la gare TGV de la ville et à proximité des commodités de transport (train, métro, boulevard urbain).
Dans un souci d'économies d'énergie et d'utilisation de la lumière, l'étudiant a opté pour une tour elliptique avec le noyau central décalé vers le Nord afin de laisser le maximum d'espace libre coté Sud. Les façades exposées profiteraient pleinement de la lumière naturelle, donnant des espaces de travail agréables avec peu de lumière artificielle. Les espaces techniques ou de stockage sont plus opaques et bénéficieraient d'une isolation renforcée puisqu'ils se situeraient en façade Nord. La forme de la tour est également guidée par l'économie d'énergie car dans une tour à façade continue, on peut ventiler naturellement les étages indépendamment les uns des autres, explique Alexandre BRABOSZCZ. La variation de pression sur la façade est continue et les courants d'airs seront maîtrisés par un façade double peau qui permet de ventiler entièrement l'intérieur et de créer un tampon thermique non négligeable, ajoute-t-il. Des ouvrants contrôlés électroniquement ajusteraient l'entrée d'air en fonction du vent et de la température extérieure. En cas de vent trop faible, un système d'extraction prendrait le relais et forcerait la ventilation. Si la température extérieure est trop faible ou trop forte, alors le système fonctionne en interne avec un apport d'air réchauffé ou refroidi par des PAC réversibles particulièrement adaptées au climat océanique doux de Rennes.

Concernant les activités, les logements seraient installés sur les mêmes niveaux que les bureaux. Les logements seraient placés de l'Est au Sud, les bureaux seraient plutôt orientés à l'Ouest et les espaces de réserves des bureaux occuperaient la partie Nord de la tour. L'intérêt de cette mixité se trouve au niveau thermique : les bureaux sont généralement des locaux excédentaires en énergie (activité, ordinateurs, luminaires) alors que les logements sont plutôt déficitaires (déperditions). Un simple système d'échangeur thermique local pourrait donc permettre d'importantes économies d'énergies en mi-saison.
Mais l'utilisation d'une double façade est inconcevable pour les logements. C'est pourquoi, Alexandre BRABOSZCZ a proposé un système de loggia, permettant, quand la température est clémente, d'apporter de l'air neuf directement par des ouvrants automatisés et autorégulés. Une partie de l'air vicié peut être également traité en interne dans la loggia par un système de phytorestoration, limitant ainsi le renouvellement d'air nécessaire et donc les déperditions.
Par ailleurs, au sommet de la tour, l'étudiant a intégré des éoliennes à axes verticaux : cette tour peut être l'occasion de mettre en application des systèmes éoliens en milieu urbain, en terminant esthétiquement le sommet, précise le jeune architecte. Capable de produire 20% de l'énergie électrique consommée par l'immeuble, elles pourraient servir à alimenter le système d'aération naturel.

Ces deux projets tels qu'ils ont été présentés ne sont pas encore d'actualité malgré tout l'intérêt qu'ils présentent en termes d'innovation, d'économie d'énergie ou de démonstration. Ils reflètent toutefois la progressive prise de conscience du monde de l'architecture envers les problématiques énergétiques et environnementales et laissent entrevoir un avenir architectural prometteur.

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