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Actu-Environnement

Projet Climator : adapter les systèmes agricoles à l'impact du changement climatique

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
L'Institut national de recherche agronomique (Inra) a présenté le 18 juin dans un ''livre vert'' les résultats du projet Climator, qui vise à adapter les systèmes agricoles et forestiers à l'impact du changement climatique. Ce projet, d'une durée de trois ans, a été financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR), dans le cadre du programme Vulnérabilité, milieux et climat (VMC). Il a réuni 17 équipes de 7 instituts et organismes (climatologie, agronomie, écophysiologie, bioclimatologie, science du sol).

Les chercheurs ont analysé 13 sites répartis sur l'ensemble du territoire français (Avignon, Bordeaux, Clermont-Ferrand (Theix), Colmar, Dijon, Mirecourt, Mons, Lusignan, Rennes, St Etienne, Toulouse, Versailles, et la Guadeloupe) pour lesquels des séries climatiques trentenaires (1970-2000) sont disponibles. Après avoir ''enchaîné des simulations climatiques'', les scientifiques montrent que l'augmentation de la température et de la concentration en CO2, et la diminution des précipitations auront une influence sur plusieurs facteurs déterminants pour les cultures, les forêts et l'environnement (alimentation des nappes phréatiques en particulier).

D'après les modèles utilisés par l'Inra, le changement climatique se traduira par une augmentation de la température de 1,6 à 3 degrés et par une diminution des précipitations, surtout au printemps et dans le Sud-Ouest. Ces tendances ont été obtenues par modélisation en partant du scénario moyen du Giec qui prévoit une forte croissance économique et un pic démographique en 2050. Les résultats soulignent ''une grande spécificité des sites et/ou des cultures dans leur réponse au climat''. Mais, ''différents facteurs qui ont une incidence certaine sur ces cultures seront sensiblement modifiés : bouleversement des stades de croissance de la plante, disponibilité des ressources en eau, disponibilité thermique accrue, santé des plantes''.

Des évolutions déjà perceptibles

Ces évolutions sont ''déjà perceptibles'' dans les calendriers agricoles : anticipation des dates de floraison des arbres fruitiers et des vendanges, ce qui explique la stagnation des rendements du blé, a indiqué l'Inra. Globalement, les rendements du blé et des prairies pourraient augmenter grâce à une fertilisation carbonée de l'atmosphère plus importante. Ce qui pourra ''à terme compenser les effets néfastes'' notamment de stress hydrique (pénurie d'eau).

Aucune évolution de rendements n'est cependant prévue pour le colza ou le tournesol. ''Cela est en partie lié au fait que pour ces cultures il y a une compensation entre les effets bénéfiques du CO2 et les effets préjudiciables du stress hydrique'', explique l'Inra. Certaines cultures comme le maïs ou le sorgho devraient également voir leur niveau de production baisser. Le maïs irrigué dans le Sud-Ouest, même avec une augmentation de l'irrigation, verra ainsi ''son rendement diminuer à cause du raccourcissement de son cycle''. La qualité du raisin va aussi ''diminuer'', liée à des températures nocturnes prévues en hausse et des teneurs en sucre importants.

Malgré ''les incertitudes'', le projet Climator ''met en évidence des tendances des effets du changement climatique à venir dont on peut déjà tenir compte pour adapter les systèmes agricoles'', souligne l'Inra. Les agriculteurs et les décideurs ''disposent de moyens pour infléchir l'impact du changement climatique, à la fois à l'échelle locale par les choix de précocité variétale ou l'affectation des sols mais aussi à l'échelle nationale par des déplacements de culture''.

Réactions1 réaction à cet article

Le sorgho peut-il en partie remplacer le maïs ?

Moins gourmand en eau que le maïs, le sorgho est-il une solution à la crise annoncée pour le maïs dans le Sud-Ouest? A-t-on fait des estimations de production comparée de ces deux céréales avec les prévisions du GIEC dans les prochaines décennies?

Michel Khalanski | 27 juin 2010 à 18h36 Signaler un contenu inapproprié

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