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Le projet EPICA de carottage glaciaire en Antarctique reçoit le Prix Descartes de l'UE

Le programme européen EPICA, qui a permis d'extraire une carotte glaciaire à 3.260 m de profondeur en Antarctique révélant le climat des 800.000 dernières années, a reçu le Prix Descartes de l'UE qui récompense les résultats scientifiques du projet.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
   
Le projet EPICA de carottage glaciaire en Antarctique reçoit le Prix Descartes de l'UE
   
Le programme européen EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica) de carottage glaciaire en Antarctique a reçu le 12 mars le Prix Descartes pour la recherche, décerné par l'Union Européenne qui récompense les résultats scientifiques du projet.

Depuis les années 1960, les forages dans les calottes polaires permettent d'accéder aux archives climatiques accumulées dans la glace depuis des millénaires. La composition isotopique de la glace et notamment la teneur en deutérium et en oxygène 18 (deux isotopes remarquables respectivement de l'Hydrogène et de l'Oxygène) permet de reconstruire quantitativement les variations passées de température. Les bulles d'air emprisonnées dans la glace préservent des échantillons de l'atmosphère de chaque époque tandis que les poussières et les aérosols témoignent de l'activité des sources comme les volcans et de l'intensité de la circulation atmosphérique.

Ces forages permettent d'étudier ces régions du globe pour mieux comprendre le climat, les gaz à effet de serre ou le trou d'ozone et ainsi connaître l'évolution de la planète.

Le forage de 3623 m de profondeur de Vostok en Antarctique de l'Est, fruit d'une collaboration Russie/USA/France, avait notamment permis en 1999 d'accéder pour la première fois à des enregistrements couvrant 420.000 ans d'histoire du climat.

Lancé en 1995, le programme européen EPICA, placé sous l'égide de la Fondation Européenne de la Science (ESF), s'est tourné vers deux autres sites diamétralement opposés en Antarctique : l'un à Dôme C où se situe la station franco-italienne de recherche permanente Concordia, l'autre à Dronning Maud Land.

L'objectif visé par le projet EPICA, auquel ont participé des équipes de dix pays européens*, était d'explorer la relation entre la chimie de l'atmosphère et les changements climatiques dans le passé, en particulier les effets du dioxyde de carbone et du méthane.

C'est en juillet 2007 que l'équipe de scientifiques, dont certains du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE/CNRS) de Grenoble, a publié l'ensemble des résultats obtenus au Dôme C dans le magazine ''Science'', après plus de 10 ans de forage et plus de 6.000 analyses de carottes et échantillons de glace.

Le forage EPICA a ainsi permis d'extraire une carotte glaciaire à 3.260 mètres de profondeur révélant le climat des 800.000 dernières années. Il s'agit de la plus ancienne reconstitution climatique à partir de carottes glaciaires, qui est deux fois plus ancienne que celles obtenues sur les forages de Vostok (420.000 ans en 1999) et de Dôme Fuji (350.000 ans en 2003).

Le forage de plus de 3.000 m de profondeur pratiqué dans la région de Dronning Maud Land a, de son côté, permis d'étudier de façon extrêmement détaillée le couplage entre les climats des hémisphères Sud et Nord.

Ces carottages ont ainsi donné accès à l'évolution au cours du temps de divers paramètres : la température, l'accumulation de neige, la composition des aérosols atmosphériques, la concentration de l'atmosphère en gaz à effet de serre, l'activité solaire et l'intensité du champ magnétique, ainsi que le flux de matériaux d'origine extra-terrestre, a souligné le LGGE.

Le Prix Descartes pour la recherche, d'un montant total de 1,36 million d'euros, est attribué chaque année à des projets ayant conduit dans le cadre d'une collaboration européenne à des résultats scientifiques ou technologiques exceptionnels dans tous les domaines des sciences naturelles ou des sciences humaines. Seule une collaboration étroite entre toutes les équipes européennes impliquées a rendu possible le succès de ce projet, très ambitieux sur les plans aussi bien logistique et technologique que scientifique, a déclaré Hubertus Fischer, glaciologue allemand ayant coordonné le dossier de candidature de ce projet.

En France, le Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement de Grenoble, le Laboratoire des Sciences du Climat et l'Environnement (LSCE) et le Centre de Spectrométrie Nucléaire et de Spectrométrie de Masse (CSNSM) participent à ce projet, avec un soutien logistique de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV).


* Allemagne, Belgique, Danemark, Italie, France, Norvège, Pays - Bas, Royaume - Uni, Suède et Suisse.

Réactions1 réaction à cet article

reflexions?

peut-on communiquer la courbe des parametres "temperature"(800.000 ans)!
-concordances constatees avec les autres
variables mesurees? ainsi,qu'avec les
variations climatiques connues et deja
datees?

francois | 28 septembre 2009 à 12h27 Signaler un contenu inapproprié

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