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Exposition sur l'habitat éco-responsable en ville : 8 projets architecturaux « utopiques » dévoilés

Du 28 avril au 18 octobre 2009, la Cité de l'architecture à Paris accueillera une exposition sur l'habitat écolo et urbain. Pour l'occasion, huit architectes ont imaginé et dévoilé leur vision de l'immeuble vert de demain. Utopies ou réalités ?

Aménagement  |    |  M. Duchesne
   
Exposition sur l'habitat éco-responsable en ville : 8 projets architecturaux « utopiques » dévoilés
En haut :
Projet Brochet-Lajus-Pueyo
En bas :
Projet Lipsky-Rollet
   
Du lierre photovoltaïque, comme celui que fabriquent aujourd'hui les Américains et qui nous a été présenté tout à l'heure, recouvrira j'espère la façade extérieure de la Cité pendant toute la durée de l'exposition l'an prochain !, confiait la Commissaire générale Dominique Gauzin-Müller, vendredi 31 octobre, au terme de la journée de présentation des huit projets architecturaux qui enrichiront, d'avril à octobre 2009, l'exposition intitulée «Éco-logiques, Quel habitat pour une ville durable » à la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris.

Venues d'Italie, d'Autriche, de Finlande, d'Allemagne et de France, les équipes participantes ont toutes répondu à un appel à idée intitulé « Pour un habitat éco-responsable densifié », lancé et coordonné depuis six mois par l'architecte francilienne Marie Schweitzer. La bouillonnante entrepreneuse précise : Ce n'était ni un concours ni une compétition. Pour une fois, les architectes ont eu l'occasion d'exprimer librement leur sensibilité et leurs convictions. Ce faisant, ils devaient rédiger une sorte de manifeste. Un outil de réflexion utile pour lutter contre l'habitat pavillonnaire qui mite nos paysages, dépareille nos entrées de ville et entraîne une débauche de transport individuel.

Objectif ? Mélanger espaces privés et publics dans un même immeuble passif

Le défi ? Sur une parcelle de 17 mètres de large (475 m2) actuellement en chantier, située face à un jardin municipal dans un quartier de Boulogne-Billancourt (92), les différentes équipes devaient imaginer deux maisons mitoyennes, de 100 à 130 m2 chacune, conçues pour deux familles et pouvant se transformer, au gré de leur cycle de vie, en fonction de l'évolution des familles, en de multiples F2, F3 ou studios. Pure fiction mais l'idée était de créer un habitat « évolutif et flexible », dont la consommation énergétique primaire ne dépasse pas 50 kWh/m2/an, facile d'accès pour les handicapés et, surtout, facilitant les solidarités entre générations grâce à des espaces partagés…

Dans les projets qui ont été présenté, ces « sphères semi publiques-semi privées », encore appelées « unités de voisinage » ou « unités participatives », mêlent souvent le « dehors » et le « dedans ». Parfois très inspirées de la culture anglo-saxonne, elles ont suscité un certain engouement au sein des huit équipes. Plus que de simples locaux à vélos au RDC, certains architectes ont aussi proposé la mise en commun : de balcons ou de serres à chaque étage, de patios ou d'atriums, de potagers ou volières, de buanderies en sous-sol pour laver et sécher son linge ou encore d'espaces de vie aux étages : salle de jeux pour enfants, atelier d'artiste ou de bricolage, bureau, salle de musique ou café associatif républicain…Plus surprenant encore ! Des architectes ont suggéré le partage de chambres d'amis aux étages, la création de petits saunas secs ou même la construction sur le toit, dans un immeuble ne disposant que de douches, d'un grand bain collectif alimenté en eaux pluviales épurées permettant aux habitants de se baigner de temps à autre, en hiver comme en été.

L'italien Mario Cuccinella, dont l'immeuble R+5 se présente comme un gigantesque jeu de carte, coûterait 2400€/m2 à la construction et sa consommation primaire finale serait de 6kWh/m2/an. Plus que des chiffres, l'architecte veut surtout expliquer la philosophie de sa démarche, largement partagée par ses confrères: Aujourd'hui, nous savons faire des prototypes de maisons passives. Toutefois la technique et la science, comme à l'époque des hygiénistes, ne suffisent pas. Intégrer une dimension humaine, en faisant preuve de créativité, par exemple avec ces espaces de vie en commun respectueux de l'environnement, était donc un préalable indispensable pour que nous acceptions cette année de rédiger un manifeste.

Pour quel budget ? Pour la construction chaque architecte devait tabler, hors foncier, sur une dépense de 3.000 euros HT/m2 maximum, contre seulement 1.400 à 1.700 €/m2 en général. Si certaines équipes ont présenté des projets très coûteux d'autres, au contraire, ont toutefois essayé de limiter leurs dépenses pour tenter de coller au marché de l'immobilier…

Des options technologiques écologiques

Pour être éco-respectueux, les cabinets d'architectes devaient tous respecter les exigences des labels PassivHaus ou Effinergie en proposant des immeubles autosuffisants en énergie, économes en eau, dépourvus de climatisation et bâtis avec des matériaux nécessitant un minimum d'énergie grise. Résultat ? Les huit bâtiments proposés ont une consommation primaire comprise en moyenne entre 6kWh/m2/an (A++) et 30 kWh/m2/an.

Ce bilan positif fut possible grâce à une armada de procédés technologiques propres et d'astuces en tout genre. Pour l'isolation de ses modules en acier, le français Philippe Madec a par exemple pensé à un isolant, matelassé et léger, fabriqué par l'association Emmaus. Celui-ci est fabriqué grâce au recyclage de vieux pantalons en jean. Une initiative originale mêlant business et solidarité… D'autres candidats ont utilisé des volets mobiles munis de petits panneaux photovoltaïques ou des chaudières à bois pour chauffer l'eau sanitaire. D'autres encore ont imaginé la présence, dans les appartements, de celliers (non chauffés et isolés) pour entreposer au frais le frigo et diminuer ainsi les pertes de chaleur à l'ouverture de la porte…

La structure ? Pour être plus flexibles, les équipes ont souvent eu recours au préfabriqué et ont privilégié l'utilisation du bois, de l'acier et de la terre cuite. Certains, comme le français Lipky & Rollet, ont même choisi, pour diminuer les transports de matière première et donc les émissions de CO2, de recycler le stock de pierre (calcaire) présent sur le chantier. L'énergie grise nécessaire à la construction de cet édifice ne serait du coup que de 32 kWhep/m2Shab.an selon Antoine Neto-Berenguer, Chargé de projet au sein de ce même cabinet d'architecte. L'intéressé ajoute : Nous voulions proposer un bilan énergétique largement positif au sens global du terme (…) sans se contenter de parler uniquement du bilan d'énergie primaire car de plus amples économies d'énergies sont possibles...

Résultat, ? En prenant en compte à la fois l'énergie grise nécessaire à la construction du bâtiment mais aussi la consommation électrique de confort (lampes, ordis, éléctro-ménager), sur laquelle l'architecte veut influer, le cabinet Lipky & Rollet affiche pour cet immeuble des chiffres ambitieux. Leur sur-toiture photovoltaïque produisant 152kWhep/m2Shab.an, la consommation énergétique globale du site serait de seulement 57,09kWhep/m2Shab.an… Un type de projet que cette équipe d'architectes essaie justement de concrétiser cette année dans la Zac de Lyon Confluence avec un projet d'immeuble à énergie positive de… 62 logements !

L'économie du secteur immobilier et les parkings dans les constructions neuves font débat…

L'habitat écologique pourrait se développer davantage si les maîtres d'ouvrage faisaient leur mutation en rognant un peu sur leurs marges. C'est l'avis de nombreux architectes participants, dont Philippe Madec. Les coûts de construction flambent (2.500 à 3.000 € HT/m2 habitables hors foncier) ; Les gros promoteurs noyautent tout et verrouillent le marché, en France comme en Europe ; Ils surévaluent le coût de construction des bâtiments environnementaux (+15%) et bâtissent à la chaîne en plantant de fausses toundras sur les toitures parce qu'ils ne veulent pas lâcher un sou . La solution ? L'intéressé croit dans une construction industrialisée modulaire (1.000 € HT/m2 habitables BBC en base foncier). Les représentants du cabinet Lajus-Brochet-Pueyo, eux, en appellent de leurs vœux au développement de partenariats public privé (mini-crèches…) et à celui des APAC : Ces coopératives immobilières autogérées, comme celle qui existe près de Grenoble, permettent à des particuliers de construire eux-mêmes leur immeuble en consacrant 350 heures de leur temps et un capital raisonnable.

Pour Florence lipsky, on commence à voir fleurir les Bâtiments Basse Consommation, voire Zéro Energie mais le chiffre mythique de 50 kWh/m2/an d'énergie primaire maximale n'est aujourd'hui atteint que par quelques constructions neuves. Le parc de logements français se renouvelle très lentement et compte une majorité d'habitats anciens qu'il faut impérativement remettre à niveau. Le chemin à parcourir est donc encore long et exige une mobilisation de tous les acteurs.... Pour conclure, l'architecte lance avec une petite pique à sa collègue du cabinet Hérault & Arnod, dont le projet comporte un mur de lierre photovoltaïque qui fait sensation : selon moi, la présence de parkings dans les sous-sols d'un habitat collectif éco-responsable en ville n'est pas une bonne idée. En tant qu'architecte, nous avons nous aussi une responsabilité politique et devons assumer nos choix sans tomber dans la demi-mesure…

Réactions1 réaction à cet article

Encore un peu d'APAC ?

Pouvez-vous en dire plus sur les APAC, avantages et inconvénients, et sur d'autres formules immobilières collectives que l'indivision et la SCI s'il en existe ?

Merci de contribuer à un projet qui nous tient à coeur !

Sylvie

Sylvie | 07 novembre 2008 à 01h18 Signaler un contenu inapproprié

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