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Actu-Environnement

La qualité des eaux de baignade en hausse en Europe

Le rapport 2011 sur la qualité des eaux de baignade montre une petite amélioration par rapport à 2010. A partir de la saison estivale 2012, les Etats membres devront respecter les critères de la nouvelle directive pour leurs comptes-rendus.

Eau  |    |  D. Laperche

Rendez-vous annonciateur de la période estivale, la Commission européenne ainsi que l'Agence européenne pour l'environnement ont publié le 23 mai leur rapport annuel sur la qualité des eaux de baignade. Et bonne nouvelle : le document constate une amélioration de 0,6% de la qualité des eaux par rapport à l'année précédente. Le nombre de sites qui présentent une eau d'excellente qualité ou conforme aux valeurs les plus contraignantes atteint désormais 77,1% : il a augmenté de 3,5 points de pourcentage par rapport à 2010. Le petit bémol : la part des eaux de baignade non conformes s'élève à 1,8 %. Elle a progressé de 0,1% depuis 2010. 207 zones ont été interdites ou fermées, soit 57 de plus que durant l'année précédente.

D'une façon plus générale, 92,1% des sites étaient conformes aux normes minimales de qualité de l'eau en 2011.

Eaux de baignade : une directive plus exigeante

Les exigences de la nouvelle directive sur les eaux de baignades (2006/7/CE) sont revues à la hausse par rapport à la législation de 1975. La première différence concerne la détection : les témoins de la contamination des eaux sont réduits et ciblés sur les entérocoques intestinaux et E. Coli. Le seuil de concentration en bactéries est abaissé. La qualité des eaux côtières est déclarée insuffisante lorsque la numération des bactéries Escherichia Coli dépasse 500 sur 100 ml (contre 2000 sur 100 ml auparavant). Le classement des plages devient également plus précis. Aux trois anciennes catégories (excellente, bonne, mauvaise) s'ajoute l'appréciation « suffisante ». Chaque site devra ainsi élaborer son profil qui sera réexaminé tous les deux à quatre ans selon sa catégorie. Celui-ci comprend une description des caractéristiques physiques, géographiques et hydrologiques des eaux de baignade ainsi qu'une identification et une évaluation des sources de pollution. Des estimations du potentiel de prolifération des cyanobactéries et des macroalgues et/ou du phytoplancton devront également être réalisées. En cas de pollution, celle-ci sera renseignée : nature, fréquence et durée prévisibles à court terme mais également mesures de gestion prises et calendrier prévu pour leur élimination. Désormais le contrôle de la qualité de l'eau s'effectuera avant le début de la saison estivale et ensuite au moins quatre fois durant l'été. Les plaisanciers devront être régulièrement informés de l'état des eaux de baignade (données actualisées affichées sur les plages ou sur des sites Internet).

Ce bilan repose sur une compilation des résultats des prélèvements d'échantillons réalisés par les Etats membres. En attendant, la mise en oeuvre totale (prévue en décembre 2014) de la directive 2006/7/CE sur qualité des eaux de baignade, cette communication peut être transmise selon trois possibilités : en respectant les critères de la législation de 1975, d'après la nouvelle directive ou selon des règles de transition. Celles-ci, comme en 2010, autorisent un intervalle maximal de 41 jours entre deux prélèvements alors qu'il est d'un mois normalement. En 2011, la République tchèque, la Roumanie et le Royaume-Uni ont été évalués selon les critères de l'ancienne directive. Onze pays ont choisi d'utiliser des règles de la période de transition.

En respectant le délai d'un mois, la proportion d'eaux de baignade en Europe conforme aux normes minimales de qualité de l'eau fixées par les directives sur les eaux de baignade chute à 79,7 % . A partir de la saison balnéaire 2012, les Etats membres devront rendre un compte-rendu qui répond à la nouvelle législation.

Autre élément à noter : le nombre de sites pris en compte s'avère légèrement revu à la baisse par rapport à l'année précédente. En 2011, les 27 États membres de l'Union européenne ont fait état de 21.031 zones de baignade (dont 69% en eaux côtières) contre 21.063 en 2010 (dont 70% en eaux côtières).

En 2010, l'association Surfrider Foundation Europe s'était penchée sur la radiation des plages des listes officielles durant la période 1997-2007 pour douze pays européens (1) . Ils ont ainsi observé une disparition de 1.280 plages en dix ans. Les pays les plus touchés ? L'Italie (127 plages dé-listées en 1999) et la France (49 la même année). Pour l'association, comme la zone de baignade n'apparait plus dans les listes, elles échappent aux réglementations en vigueurs et cette pratique permet de "masquer artificiellement un certain nombre de problèmes relatifs à la qualité des eaux littorales".

Plus de 22.000 zones de baignade

Au total, les pays concernés (2) comptent plus de 22.000 zones de baignade. Sur les sites déclarés, plus d'un quart se trouvent en Italie (5.549) et 16% (3.333) en France.

Les pays comportant le plus de zones de baignade en eaux côtières sont l'Italie (34%) et la Grèce (15%). Concernant les zones de baignade en eaux intérieures, 30% se situent en Allemagne et 20 % en France. Aucun site de baignade en eaux intérieures n'a été signalé à Chypre, à Malte, au Monténégro et en Roumanie. Moins de 10 sites de baignade en eaux intérieures ont été communiqué en Bulgarie, Grèce, Irlande, et Croatie.

En regardant les résultats par pays, le rapport montre que onze pays respectent à plus de 80% les valeurs les plus contraignantes ou d'excellente qualité : Chypre (99,1%), Malte (97,7%), la Grèce (94,1%), l'Allemagne (87,8%), la Roumanie (87,8%), le Portugal (84,0%), l'Autriche (83,5%), l'Irlande (83,0%), le Royaume-Uni (82,8%) et l'Italie (82,3%).

À Malte, en Roumanie, en Slovénie et en Croatie, toutes les eaux de baignade étaient conformes aux valeurs minimales de la qualité des eaux de baignade.

Les mauvais élèves sont les Pays-Bas (plus de 10 % des eaux ont été jugées de qualité insuffisante ou non conformes) la Bulgarie, la Lettonie, le Luxembourg et la Belgique. Ils comportent des proportions faibles de sites conformes aux valeurs les plus contraignantes. La Suisse détient le record de près de 60% de sites dont les échantillonnages sont insuffisants ou absents, le reste de ses points de baignades sont conformes aux valeurs minimales.

Concernant la France, près de 60 % des sites sont conformes aux valeurs les plus contraignantes ou de qualité excellente et pratiquement 90 % aux valeurs impératives.

 

 

 

 

1. Belgique, Espagne, France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède, Allemagne, Royaume-Uni, Danemark et Grèce2. 27 États membres plus la Croatie, le Monténégro et la Suisse

Réactions1 réaction à cet article

Si la qualité s'améliore, est-elle "en hausse"? Il me semble que le corps du texte nuance sérieusement la titraille...

Albatros | 24 mai 2012 à 21h43 Signaler un contenu inapproprié

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