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Actu-Environnement

Radiographie industrielle : une augmentation préoccupante des incidents selon l'ASN

Face à la mauvaise prise en compte des risques par les opérateurs de radiographie industrielle, l'ASN vient d'adresser une circulaire de rappel de la réglementation. L'enjeu sanitaire est important.

Risques  |    |  L. Radisson

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) estime préoccupante l'augmentation du nombre d'incidents de radiographie industrielle constatés ces dernières années. "Cette augmentation révèle le manque de culture de radioprotection et de prise en compte des risques par les opérateurs", alerte le gendarme du nucléaire. D'où l'envoi d'une lettre circulaire à l'ensemble des professionnels concernés.

Enjeu prioritaire en matière de radioprotection

Gammagraphe

Un appareil de gammagraphie est composé de trois éléments, explique l'ASN : un projecteur de source, servant de container de stockage quand la source n'est pas utilisée, et permettant son transport ; une gaine d'éjection et une télécommande destinées à déplacer la source entre le projecteur et l'objet à radiographier, tout en assurant la protection de l'opérateur qui se tient à distance de la source ; une source radioactive insérée dans un porte-source. Le contrôle gammagraphique utilise notamment des sources d'iridium 192 et de cobalt 60, dont l'activité ne dépasse pas une vingtaine de térabecquerels.
<!-- La radiographie industrielle, ou gammagraphie, permet, par l'émission de rayons X, de détecter les éventuels défauts des pièces industrielles et de certains ouvrages, en particulier des cordons de soudure, lors de leur fabrication ou lors d'opération de maintenance. Elle est employée dans des secteurs industriels variés : chaudronnerie, pétrochimie, aéronautique, installations nucléaires, travaux publics, armement…

"La radiographie industrielle constitue un enjeu prioritaire en matière de radioprotection" explique l'ASN, "au regard des risques liés aux procédés utilisés, des conditions difficiles d'intervention sur les chantiers où une mauvaise manipulation des appareils est susceptible de conduire à des conséquences sanitaires importantes pour les travailleurs".

Prépondérance des facteurs organisationnels et humains

Or, le nombre d'incidents récents constitue "un signal d'alerte" pour l'ASN. "Ces incidents ont fréquemment pour origine le blocage de la source radioactive dans la gaine d'éjection. Cette position de la source en dehors de sa position de sécurité interdit toute intervention humaine directe compte tenu des débits de doses ambiants importants à proximité de l'appareil", explique Jean-Christophe Niel, directeur général de l'ASN.

Que révèle l'analyse de ces incidents ? Elle montre la prépondérance des facteurs organisationnels et humains pour assurer la radioprotection des travailleurs et du public, indique l'autorité de contrôle qui pointe "une mauvaise préparation des chantiers, (…) une culture de radioprotection insuffisante et (…) un manque de préparation à la gestion de situations incidentelles".

Mettre en sécurité les travailleurs, le public et l'environnement

Par conséquent, le directeur de l'ASN rappelle, en annexe de la circulaire, les principales dispositions réglementaires de radioprotection applicables à la gammagraphie. Il insiste aussi sur les dispositions à mettre en place en cas de perte de contrôle de la source radioactive. Dans un tel cas, l'opérateur n'est pas autorisé à manipuler le gammagraphe. Il doit informer le fournisseur de l'appareil de la "situation incidentelle", ce dernier devant lui apporter son assistance technique en vue de sa remise en état, et mettre en sécurité les travailleurs, le public et l'environnement par une zone d'interdiction d'accès et un balisage adaptés.

Chaque établissement doit aussi élaborer un plan d'urgence interne (PUI) qui précise la conduite à tenir en cas d'incident. L'ASN va prochainement diffuser un guide à ce sujet. Les opérateurs doivent bénéficier d'une formation à la radioprotection leur permettant de maîtriser ces aspects.

Dans le cadre de la préparation des chantiers, Jean-Christophe Niel attire l'attention des opérateurs "sur la nécessité d'anticiper les éventuelles situations de blocage de source en écartant tout objet présent inutile pouvant soit perturber les tirs (chute d'objets sur l'appareil ou la gaine, gaine excessivement courbée, etc.), soit rendre difficile l'accès des moyens robotisés ou déportés lors des interventions de secours".

Etudier les méthodes de substitution

L'Autorité rappelle également que des méthodes de substitution existent et doivent être étudiées par les donneurs d'ordre et leurs prestataires. Le code de la santé publique prévoit en effet que les industriels doivent "justifier l'absence de possibilité d'employer une technique alternative". Dans le cas du recours à des gammagraphes avec une source d'Iridium, ils sont tenus de "justifier l'impossibilité de recourir à un gammagraphe utilisant du Sélénium" et, dans le cas de la réalisation de tirs en dehors de casemates spécialement conçues, ils doivent justifier l'impossibilité de réaliser les tirs autrement.

Enfin, le gendarme du nucléaire prévient qu'il "engage des réflexions en vue d'un renforcement réglementaire et d'une obligation, pour les opérateurs, d'assurer la disponibilité de solutions techniques préétablies permettant de neutraliser rapidement les sources radioactives de gammagraphie dont le contrôle aurait été perdu".

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