"Alors que l'Auvergne concentre, cet hiver, un effectif exceptionnel de milans royaux, venus de toute l'Europe, des cadavres continuent d'être découverts sur des communes qui pratiquent des campagnes de traitements à la bromadiolone", s'indigne la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui demande à l'Etat de prendre des mesures urgentes pour éviter de voir se reproduire l'hécatombe constatée en 2011.
Qurante-quatre rapaces (28 milans royaux et 16 buses variables) ont été retrouvés morts depuis trois mois dans cette région, sans doute empoisonnés par ce puissant toxique, précise l'association. "Combien d'autres auraient succombé si le préfet (1) n'avait pas suspendu, au moins provisoirement, les traitements, à la demande de la LPO ?", s'interroge-t-elle.
Début janvier, des dizaines de salariés et de bénévoles de l'association se sont mobilisés pour effectuer un comptage, qui a permis de dénombrer près de 1.500 milans royaux en Auvergne. "Ces chiffres montrent le lien très étroit existant entre la hausse des populations de campagnols et les effectifs de rapaces, notamment de milans royaux. Ils mettent aussi en évidence le rôle majeur, pour l'hivernage du milan royal, de l'Auvergne, qui abrite près d'un tiers de l'effectif hivernant français", souligne la ligue.
L'association craint que de nouvelles campagnes de traitement soient organisées dès la levée de l'interdiction préfectorale qui n'est valable que jusqu'au 29 février prochain et ne porte que sur 22 communes du Puy-de-Dôme. La LPO déplore aussi que le retrait du renard et des mustélidés de la liste des nuisibles, bien qu'annoncé par le préfet, ne soit pas encore effectif.