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AccueilRaphaël KiefferBâtiment et RT2012 : bien mais peut mieux faire !

Bâtiment et RT2012 : bien mais peut mieux faire !

Raphaël Kieffer, directeur de Schöck France, fait le point sur la façon dont le secteur du bâtiment s'approprie la RT2012… quelquefois en ne réalisant pas tout le potentiel d'économies d'énergie que les techniques autorisent aujourd'hui.

Publié le 17/03/2013

Plus d'un an après la mise en application de la RT2012, et à l'heure de la généralisation à l'ensemble des permis de construire, il convient de dresser un premier bilan du traitement des ponts thermiques dans les bâtiments.

1 - Si de véritables changements se sont opérés en termes d'approche constructive afin d'assurer la conformité des projets de construction à la réglementation, l'esprit de la RT 2012 a souvent pu être dénaturé par souci économique ou par manque de connaissances techniques.

2 - Garantir l'isolation homogène de l'enveloppe, ne peut être faite que par un traitement complet et continu des ponts thermiques sans laisser de « trous » dans l'isolation qui deviendraient de véritables points faibles dans l'enveloppe.

La RT2012 est une véritable avancée

La RT2012 est apparue comme une véritable avancée car elle a su mettre l'accent sur la performance d'isolation de l'enveloppe du bâtiment et introduire une obligation de moyen quant au traitement des ponts thermiques. Pour rappel, la somme des déperditions des ponts thermiques doit être inférieure à 0,28 W/(m²SHONRT.K). Les ponts thermiques des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs extérieurs ne doivent pas excéder 0,6 W/(ml.K).

Pas de garantie sur l'homogénéité de l'isolation

Aujourd'hui, malgré l'esprit de la RT2012 qui place l'enveloppe au cœur du dispositif de performance énergétique, il est malheureusement possible de satisfaire aux conditions de la réglementation tout en laissant des ponts thermiques résiduels.

Et pourtant, avec l'amélioration de la performance de l'ensemble des produits isolants, la question de l'homogénéité de l'enveloppe devient primordiale et doit passer avant la conformité réglementaire : plus les isolants sont performants, plus l'absence d'homogénéité engendre de la condensation et une fragilisation accrue du bâti au niveau des ponts thermiques résiduels, entrainant moisissures et microfissures.

Mieux concevoir pour éviter toute déconvenue

Pour éviter de tels scénarios, architectes et thermiciens doivent travailler ensemble en amont des projets, avant même les APD (avant-projet détaillé), afin d'étudier un maximum d'hypothèses et trouver les solutions les plus pertinentes au regard de l'objectif poursuivi. Il est impératif que les discussions permettent de dépasser le strict cadre réglementaire pour se concentrer sur la suppression totale des ponts thermiques.

De l'utilité des rupteur de pont thermique

Il important de rappeler que le rupteur est le seul moyen de traiter efficacement et durablement le pont thermique en ITI et ITE. C'est la raison pour laquelle, l'architecte doit veiller à ce que la conception retenue ne soit pas modifiée par des variantes, proposées en phase d'exécution, qui, si elles sont conformes dans la théorie, peuvent se révéler néfastes dans la pratique : une attention particulière doit être portée au respect des normes sismiques ou anti-incendie (IT249), à la pérennité de la structure du bâti et à l'hygiène et au confort aux occupants.

Rappelons d'ailleurs que le coût du traitement des ponts thermiques est très relatif si on le compare aux économies d'énergie occasionnées. Et de plus, ce coût peut être optimisé grâce à une réflexion en amont du projet entre architectes et bureaux d'études en structure et thermique.

En conclusion, il n'y a pas de mal à bien faire !

Appelons à ce que la RT2012 soit respectée dans son texte et dans son esprit qui est de garantir une performance de l'enveloppe sans faille. Jouer avec la souplesse réglementaire, la plupart du temps pour des raisons économiques ou de manque de connaissances, engendre des risques sérieux pour la pérennité structurelle du bâtiment et la sécurité de ses occupants.

Toutes les conditions sont aujourd'hui réunies pour faire qu'en travaillant de manière coordonnée et en poursuivant un objectif commun, l'esprit de la RT2012 tendant à une enveloppe performante et homogène soit respecté, plus que sa lettre.

Avis d'expert proposé par Raphaël Kieffer, directeur de Schöck France

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2 Commentaires

EnercoConseils

Le 19/03/2013 à 9h58

Avant d'être expert, on sent bien que le monsieur est vendeur de rupteur de ponts thermiques, enfin bon...

Mais effectivement, cette RT2012 signe le retour des enveloppes "à isolation hétérogène", pas simplement parce qu'elle laisse des ponts thermiques (sur ce point, elle est meilleure que ces prédécesseurs) mais parce qu'elle autorise à ne pas isoler des surfaces entières, puisqu'il n'y a plus de gardes-fous. Cette liberté n'est pas une mauvaise idée en soi mais elle laisse courir de gros risques d'inconfort et de mise en péril des ouvrages.

Quant aux rupteurs de ponts thermiques, c'est toujours mieux que rien mais c'est une technologie qui n'a pas la préférence de nos voisins qui font de la très-basse-énergie depuis longtemps parce qu'on obtient des valeurs qui restent non négligeables. Elle ne s'y est donc pas généralisé mais apporte de l'aide au cas par cas.

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Degolarson

Le 04/04/2013 à 11h46

bonjour
n'étant pas expert je cherche des réponses aux questions suivantes :
la RT2012 prend-elle en compte l'énergie grise des matériaux utilisés ?
est il vrai qu la RT2012 impose d'avoir un système de chauffage (quelqu'il soit) ?
merci

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