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Actu-Environnement

Les perturbateurs endocriniens impliqués dans l'obésité et le diabète

Les substances chimiques perturbatrices du système endocrinien seraient "un facteur explicatif complémentaire" à une alimentation trop riche et à une sédentarité accrue de l'épidémie d'obésité et de diabète, démontre le RES dans un rapport.

Risques  |    |  R. Boughriet

Le rapport intitulé ECOD (1) , publié mercredi 14 mars par le Réseau environnement santé (RES), dresse un panorama des données scientifiques disponibles qui mettent en évidence l'action diabétogène et obésogène sur le métabolisme glucido-lipidique des polluants organiques de type perturbateur endocrinien (PE). "Le tissu adipeux ne peut plus être considéré comme un simple lieu de stockage de réserve calorique, mais doit être également considéré comme un organe sous contrôle hormonal. A ce titre, il est donc susceptible d'être aussi la cible des perturbateurs endocriniens", explique Gilles Nalbone, directeur de recherche émérite à l'Inserm et membre du RES.

Les PE, un facteur explicatif complémentaire

Parmi les perturbateurs endocriniens pointés dans le rapport figurent les substances organochlorées de 1ère génération qui sont des Polluants Organiques Persistants (POP) "du fait de leur grande stabilité et leur affinité pour les tissus adipeux". La plupart ont été développées dans des usages de type pesticides, comme le DDT, ou d'agents ignifugeants comme les PCB. Bien qu'interdites désormais d'utilisation, "ces molécules se retrouvent aujourd'hui encore dans l'environnement avec leurs produits de dégradation comme les dioxines". Figurent aussi les retardateurs de flamme polybromés ou encore les perfluorés (PFOA), utilisés comme anti-adhésifs, qui sont également des POP en voie d'interdiction. Sont également pointés les impacts d'autres PE, notamment du Bisphénol A (BPA) et des phtalates, utilisés de manière "massive" comme additifs de plastiques ou ingrédients de produits de consommation mais aussi de pesticides comme certains organophosphorés et l'atrazine.

Epidémie de maladies métaboliques

L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'il y aura d'ici 2015 quelque 700 millions de personnes obèses, soit 75% de plus en dix ans. En France, selon l'étude ObEpi (2009), 32% des plus de 18 ans sont en surpoids, représentant 14 millions de personnes. 14,5% sont obèses (6,5 millions), soit deux fois plus en 2009 qu'en 1997.
Le diabète est "une des conséquences majeures de l'obésité, mais a aussi ses causes propres", souligne le RES. Son incidence a presque doublé entre 2000 et 2008 et atteint près de 1,8 millions de personnes.

Des données expérimentales "de plus en plus nombreuses démontrent que le BPA et les phtalates ainsi que les composés organoétains, génèrent à faible dose une obésité chez les animaux exposés in utero ou pendant la lactation. La résistance à l'insuline, annonciatrice du diabète, est également augmentée suite à l'exposition aux faibles doses de ces substances", cite le rapport. D'autres données in vitro et in vivo suggèreraient également que les métaux comme le cadmium, le mercure ou l'arsenic et les particules fines atmosphériques (PM2,5) perturbent le métabolisme glucido-lipidique via un mécanisme principalement de stress oxydant. Les études épidémiologiques réalisées dans le cadre de grands programmes nationaux, notamment les enquêtes NHANES (National Health and Nutritional Examination Survey) 2003-2008 aux Etats-Unis ont par ailleurs permis de "mettre en évidence un excès de diabète au niveau d'imprégnation de la population générale pour les polluants dont les PCB, le BPA, les phtalates", ajoute le RES.

Même s'il est encore "nécessaire" de développer la recherche en ce domaine, les données "sont cependant suffisantes pour prendre en considération la pollution chimique comme un axe complémentaire aux deux axes classiquement retenus (alimentation et sédentarité) dans la compréhension de l'épidémie d'obésité et de diabète. Un important effort de recherche est à développer pour mieux caractériser les polluants et en connaître leur physiopathologie'', estime le réseau.

"La prévention doit aussi porter sur l'exposition chimique"

Ce rapport ''est aussi une pierre de plus dans le jardin des législateurs français et européens pour agir globalement sur les perturbateurs endocriniens", déclare André Cicolella porte-parole du réseau.

Le RES demande ainsi que la pollution chimique par les perturbateurs endocriniens soit, "dans les délais les plus brefs", examinée de façon commune dans les plans nationaux Santé Environnement (PNSE), Nutrition Santé (PNNS), Plan Obésité et Plan Alimentation, qui, à ce jour,'' ne la prennent pas en considération.'' D'autant que fin septembre 2011, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait déjà publié deux rapports mettant en évidence des effets sanitaires du BPA avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme de diabète mais aussi de fertilité féminine et ce, ''même à de faibles niveaux d'exposition''.

Le réseau souhaite que la Haute autorité de santé fasse des recommandations "complémentaires aux mesures hygiéno-diététiques classiques" et que "le futur gouvernement adopte un plan de santé publique visant une exposition humaine nulle aux perturbateurs endocriniens". Aux Etats-Unis, un tel plan "fait l'objet d'un projet de loi déposé devant le Sénat américain par le sénateur John Kerry".

A l'échelle européenne, le RES demande en outre l'établissement de critères pour l'identification des PE et la reconnaissance d'une catégorie PE "à part entière dans les réglementations REACH, pesticides et biocides, devant conduire à leur interdiction progressive".

1. Télécharger le rapport du RES
http://reseau-environnement-sante.fr/wp-content/uploads/2012/03/Rapport_ECOD_VF1.pdf

Réactions5 réactions à cet article

Pourquoi toujours citer les rapports de RES, qui n'est qu'un réseau militant incompétent scientifiquement ?

Laurent Berthod | 19 mars 2012 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent berthod : RES "incompétent scientifiquement " ? Pouvez-vous argumenter svp ? Cela m'intéresse. Merci

Peman | 22 mars 2012 à 09h12 Signaler un contenu inapproprié

Il ne faut surtout pas confondre scientifiques payés par l'industrie et scientifiques indépendants. Malheureusement notre presse "perroquet" (c'est-à-dire ceux qui sont rétribués pour relayer ce que les politiques veulent que l'on croie) ne fait pas la distinction. On peut encore trouvé la vérité, chez des journalistes d'investigation. Ils sont rare, mais seuls eux méritent confiance et respect. Pour en citer une : Marie-Monique Robin, elle n'est pas seule heureusement. Nos hommes politiques n'écoutent pas les scientifques indépendants, car cela gène l'industrie et l'industrie les "gâte". C'est à nous de faire les bons choix de consommation si nous désirons que nos enfants ne naissent pas avec un tas de tares.

claudine | 10 mai 2012 à 11h55 Signaler un contenu inapproprié

Marie-Monique Robin n'est indépendante que selon ses propres affirmations car elle est très dépendante du marché de la peur qui la fait vivre. C'est pourquoi elle entretient la paranoïa sans aucun fondement scientifique.

Laurent Berthod | 10 mai 2012 à 23h09 Signaler un contenu inapproprié

Toutes les avancées sur le point de la santé sont faites par des scientifiques indépendants. Ceux payés par l'industrie ne travaillent que pour les profits de l'industrie qui les payent. Ils oublient qu'ils ont des enfants...

Claudine | 11 mai 2012 à 09h54 Signaler un contenu inapproprié

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