Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

COP 21: 10 à 19 milliards de tonnes de CO2 peuvent être économisées d'ici 2020

La convention-cadre sur les changements climatiques estime qu'il est possible de réduire de 10 à 19 GtCO2eq les émissions de GES d'ici 2020 grâce à des politiques éprouvées. Une manière de pousser les Etats à relever l'ambition de leur contribution.

Gouvernance  |    |  P. Collet
COP 21: 10 à 19 milliards de tonnes de CO2 peuvent être économisées d'ici 2020

Mercredi 18 novembre, le secrétariat général de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) a rendu public un rapport pour inciter les Etats à renforcer leur politique en faveur du climat avant 2020. Il s'agit de favoriser "une ambition de plus grande envergure avant 2020, lorsque le nouvel accord de Paris entrera en vigueur", explique la Ccnucc. Le renforcement de l'ambition pour la période précédant 2020 est censé être débattu dans le cadre des négociations officielles. Mais le sujet n'a guère progressé depuis l'adoption en décembre 2012 à Doha (Qatar) d'une deuxième période d'engagement (2013-2020) sous le protocole de Kyoto limitée à un nombre plus restreint de pays.

Intitulé Climate Action Now (1) , le document illustre de quelle façon les pays peuvent déployer une large gamme d'initiatives et de politiques éprouvées pour limiter la hausse des températures à 2°C. Il "souligne à la fois les mesures de coopération nationales et internationales tout en rappelant le rôle essentiel des acteurs non étatiques tels que les entreprises, les villes, les régions et les provinces". Concrètement, l'application des politiques recommandées par la convention-cadre permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 10 à 19 milliards de tonnes d'équivalent CO2 (GtCO2eq) d'ici 2020. Les émissions mondiales, tous secteurs et tous gaz confondus, étaient de l'ordre de 49 GtCO2eq, selon le rapport.

A noter que l'exemplarité revendiquée par la France n'a, semble-t-il, pas convaincu les rapporteurs. Une seul initiative française a été retenue : les services de vélo en partage, et plus particulièrement le service parisien Vélib' et ses 20.000 deux-roues. "Un cinquième des abonnés de longue date disent avoir réduit leur utilisation de la voiture", indique le rapport.

Renforcer l'ambition des INDC

Parmi les éléments mis en avant par la convention-cadre, figure en particulier l'idée que ces bonnes pratiques permettent aux Etats de relever rapidement le niveau de leur contribution intentionnelle déterminée au niveau national (INDC), pour Intended Nationally Determined Contribution). Ces dernières sont jugées insuffisantes par la Ccnucc, tout comme par le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue). Ces plans d'action nationaux "ont le potentiel démesuré d'aller plus loin et plus vite, d'aider les nations à dépasser les objectifs de leurs engagements", explique la Ccnucc. L'objectif poursuivi est "d'emmener l'accord de Paris au niveau supérieur de l'ambition à long terme".

Pour favoriser cette démarche, le rapport présente les résultats obtenus par des politiques jugées exemplaires dans six "thématiques prioritaires" : les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, les transports, la capture et le stockage du carbone (CSC), les gaz à effet de serre autres que le CO2, et l'utilisation des sols.

Néanmoins, quatre domaines "freinent la prise de mesures climatiques d'envergure", souligne le document. Tout d'abord, la tarification du carbone que seules 40 juridictions nationales et une vingtaine d'infranationales appliquent ou envisagent d'appliquer. Les subventions accordées aux énergies fossiles qui "[vont] à l'encontre d'investissements dans les carburants sobres en carbone et l'énergie propre", constituent un deuxième frein. Le troisième domaine problématique est la faiblesse du soutien financier accordé aux pays du Sud. Or, "des investissements supplémentaires d'une moyenne d'un billion de dollars par an seront nécessaires dans le secteur de l'énergie jusqu'en 2050, afin de rester en dessous du seuil de 2°C", explique la Ccnucc. Enfin, les institutions chargées de la mise en œuvre ou du contrôle de l'action climatique ne disposent pas de ressources et de mandats adéquats. Les gouvernements doivent renforcer leur stratégie, leur règlementation et l'implication de la société civile et des entreprises.

Agriculture et forêts en première ligne

Le secteur dans lequel les progrès les plus importants peuvent être rapidement effectués est l'utilisation des terres, qui représente une part significative des 10 à 19 GtCO2eq de réduction potentielles d'ici 2020. "Le potentiel direct de réduction des émissions se situe dans la fourchette de 1,1 à 4,3 GtCO2eq en agriculture et de 1,3 à 4,2 GtCO2eq en foresterie d'ici 2020, soit les deux tiers des émissions actuelles provenant de ces secteurs", explique la Ccnucc. Le rapport met notamment en avant les stratégies permettant d'accroître le stockage du CO2 dans la biomasse.

Trois secteurs suivent ensuite avec des potentiels similaires de réduction à l'horizon 2020 : les énergies renouvelables, avec un potentiel de 1 à 3 GtCO2eq, la réduction des émissions de GES autres que le CO2 (2,7 GtCO2eq) et les transports (1,7 à 2,5 GtCO2eq). Bien que la part des renouvelables (hors hydroélectricité) soit passée de 1,8% à un peu plus de 9% de la production mondiale d'électricité entre 2004 et 2014, "les promesses de réduction des émissions restent significatives", explique le rapport. Quant aux transports, les priorités concernent les transports terrestres, notamment le développement de transports publics, et aériens, en particulier s'agissant du fret. La réduction des GES autres que le CO2 concerne, par exemple, certains gaz remplaçant les substances appauvrissant la couche d'ozone interdites par le protocole de Montréal, tels que les hydrofluorocarbures (HFC).

Quant à l'efficacité énergétique, un renforcement des politiques permettrait une réduction de 2 GtCO2eq. L'exemple du mécanisme national d'obligations d'efficacité énergétique danois, qui permet de répercuter les coûts sur les utilisateurs, figure parmi les exemples retenus. Enfin, le CSC présente un gain anecdotique comparativement aux autres domaines évoqués (0,2 à 0,4 GtCO2eq). Seuls 12 projets sont en exploitation et 10 autres en construction au niveau mondial.

1. Consulter le document.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25692-unfccc-climate-action-now.pdf

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question au journaliste Philippe Collet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

BWT OPTIVAP, l'optimisation du traitement d'eau des chaudières vapeur BWT France
Votre conseil en droit des problématiques Énergies-Climat Huglo Lepage Avocats