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Actu-Environnement

Gares de triage : des pistes pour réduire les risques liés aux matières dangereuses

Fin 2013, le transport de marchandises dangereuses a provoqué plusieurs collisions. Dans un rapport destiné au ministre des Transports, le CGEDD formule des recommandations permettant de diminuer le risque d'accidents.

Transport  |    |  A. Luchez

La commission du développement durable de l'Assemblée nationale a organisé, mardi 9 juin, l'audition des auteurs du rapport relatif au triage des wagons de marchandises dangereuses (MD). Actu-Environnement a pu se procurer le rapport, finalisé le 30 septembre dernier, et qui n'est pas encore public.

Il n'existe "aucune victime liée directement au transport ferroviaire de marchandises dangereuses en France depuis 30 ans", déclare le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Certes. Mais sept incidents sont intervenus entre décembre 2013 et janvier 2014, sur les trois principaux centres de triage du pays (Le Bourget en Seine-Saint-Denis, Woippy en Moselle et Sibelin dans le département du Rhône). Ce qui a conduit le ministère des Transports à commander un rapport au CGEDD. L'objectif ? Rechercher les causes pouvant expliquer cette accumulation d'incidents et définir des mesures permettant de réduire le risque de survenance d'accidents.

Mieux distinguer les alertes

Aujourd'hui, lorsqu'un incident se produit, les agents sur place procèdent à un recueil d'informations utiles. Soit l'événement est géré en interne par les acteurs ferroviaires et leurs sous-traitants, soit il nécessite le concours des services de secours publics et l'information du préfet. Or, le déraillement d'un wagon de MD enclenche nécessairement, selon un arrêté ministériel de 2008 (1) , la deuxième procédure.

Le CGEDD considère cette classification trop binaire, imposant à l'exploitant d'alerter les pompiers dès qu'un wagon de MD a déraillé. Et ce, "même si l'on sait immédiatement qu'il n'y a aucun risque !". Une classification plus fine, assortie de procédures de "levée de doute" serait donc à prévoir. Sous peine, précise le rapport, "de banaliser les alertes et de compliquer encore les relations avec les riverains". Les auteurs du rapport en appellent donc à l'évolution de la typologie des alertes, et donc de l'arrêté ministériel du 12 août 2008 (2) .

Echanger davantage autour des PUI et des PPI

En cas d'accident, le plan d'urgence interne (PUI) définit l'organisation interne ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour protéger le personnel sur place. Quant au plan particulier d'intervention (PPI), il définit les moyens et l'organisation nécessaires pour protéger les populations et apporter à l'exploitant l'appui des moyens d'intervention extérieurs. Les deux se complètent.

La rédaction de ces plans doit être l'occasion d'échanges approfondis "permettant de comprendre les procédures et les attentes des divers acteurs en cas de crise", avance le CGEDD. Le PUI doit bien définir les procédures du site lui-même, rappelle le rapport, ainsi que les modalités concrètes d'interface avec les services d'intervention lors de la crise.

Le CGEDD recommande le renforcement des procédures progressives de levée de doute "tant au sein des exploitants que des pompiers", à travers une concertation. L'idée ? Se comprendre mutuellement et se compléter, explique le Conseil, notamment lors de la mise à jour du PUI ou du PPI.

Rétablir la confiance entre élus et population

Les rédacteurs encouragent à renforcer la communication auprès des élus et du public. Et ce, tant de façon préventive, que lors d'un événement. La mise en ligne d'un site internet pour chacun des principaux centres de triage permettrait, par exemple, "un accès ouvert à l'information sur l'activité, les risques et les événements de sécurité".

Selon le rapport, un effort a déjà été accompli sous l'égide des préfets "avec le comité d'information et d'échange à Drancy, Le Bourget et le comité de pilotage à Woippy". Cet effort mérite d'être amplifié dans la transparence, estime le Conseil, "afin de promouvoir l'appropriation des sites de triage par les acteurs locaux et de rétablir la confiance".

Améliorer le fonctionnement du triage

En cours de transport, des chocs violents peuvent avoir lieu. Ils correspondent, selon le CGEDD, à une vitesse de 10 km/h et plus. Ces derniers peuvent être dus à des pannes de capteurs, des coupes (3) longues, des wagons mauvais rouleurs, ou encore des erreurs de plan de tri. Le rapport préconise d'assurer un retour d'expérience approfondi sur les chocs violents des dix dernières années. Sans oublier l'identification et l'analyse "très en détail" de "toute collision à plus de 10 km/h" au sein du système de gestion de la sécurité.

Le Conseil recommande encore de renforcer les échanges d'information entre les triages afin de "mutualiser l'expertise", et également entre métiers à l'intérieur des centres "pour renforcer la cohérence d'ensemble de l'exploitation".

Les pistes de progrès dévoilées, principalement rédigées pour RFF et la SNCF, tendent à sécuriser les manœuvres, renforcer les échanges d'information et enfin diminuer le nombre de fausses alertes "improductives à tous égards". Mais elles n'enlèvent rien à l'idée, défendue par le CGEDD, selon laquelle "l'activité de triage est une activité sûre, avec un niveau de risques très bas".

1. Consulter l'arrêté ministériel
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000019382457
2. Consulter l'arrêté ministériel
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000019382457
3. correspond à un groupe de wagons restant attelés lors du tri

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