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Hydrogène : la filière doit bénéficier d'un soutien politique et d'aides à la structuration

Il faut soutenir la filière hydrogène et l'aider à se structurer, si la France ne veut pas être décrochée à l'horizon 2025-2030. Certes, ce vecteur énergétique reste un pari sur l'avenir, mais la hiérarchie des technologies pourrait évoluer.

Energie  |    |  P. Collet
Hydrogène : la filière doit bénéficier d'un soutien politique et d'aides à la structuration
Environnement & Technique N°359
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°359
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Les pouvoirs publics doivent soutenir politiquement et aider la structuration de la filière hydrogène. "L'hydrogène-énergie devrait se développer à l'horizon 2025-2030", explique un rapport des ministères de l'Environnement et de l'Economie, estimant qu'il faut "éviter un décrochage de nos industries" par rapport à leurs concurrentes étrangères. Compte tenu des innovations, la filière connaît actuellement une accélération à l'international. Le secteur de la mobilité est jugé prioritaire.

Telles sont les principales conclusions d'un rapport (1) publié le 4 mai par le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) du ministère de l'Environnement et le Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET) du ministère de l'Economie.

Rester dans la course

Même si l'hydrogène "est un pari sur l'avenir", le rapport considère que "les enjeux pour l'industrie française sont très importants" puisque la filière n'est plus perçue comme "une technologie « d'après demain »". Les innovations et les progrès "[peuvent] bousculer notablement l'agenda des technologies" pour la transition énergétique, estime le rapport. Ainsi, à l'horizon 2025-2030, des véhicules tout hydrogène pourraient cohabiter avec différentes technologies de voitures thermiques et électriques. Si cela devait arriver, le marché français de la mobilité hydrogène pourrait représenter un milliard d'euros en 2030. Dans ces conditions, "les enjeux pour l'industrie française sont trop importants pour que cette filière puisse être négligée". "Au total ce sont des dizaines de milliers d'emplois industriels directs qui sont ainsi en jeu, sans parler de l'image des constructeurs de véhicules : innovants ou en retard", concluent les rapporteurs. L'enjeu est d'autant plus grand qu'actuellement la France n'est pas décrochée par les chefs de file que sont le Japon, les Etats-Unis, l'Allemagne et la Corée du sud. La France doit donc se maintenir en course.

La France possède des compétences en matière de production de gaz, d'électrolyse, de pile à combustible de petite taille (prolongateur d'autonomie de véhicules électriques), de stockage, voire d'intégration des systèmes. "Il existe apparemment les éléments d'une filière complète", mêlant petites entreprises, grands groupes et organismes de recherche. Aujourd'hui il s'agit surtout de réaliser "un travail d'industrialisation" pour fiabiliser les produits, augmenter leur durée de vie et réduire les coûts. Or, actuellement, les infrastructures développées en France "restent modestes". Pour renforcer les acteurs français, le rapport propose donc d'encadrer et d'accompagner la montée en puissance des acteurs français de l'hydrogène.

Des appels à projets ciblés sur les technologies françaises

Pour y parvenir, le CGEDD et le CGEIET recommandent d'établir une feuille de route précise, de la suivre régulièrement et de proposer une gouvernance adaptée. La mise à jour de cette feuille de route par les services de l'Etat (DGE, Direction générale de l'énergie et du climat et Direction générale de la recherche et de l'innovation) doit notamment s'appuyer sur l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), l'Agence nationale de la recherche (ANR) et l'Agence nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (Ancre), les acteurs privés et publics et les collectivités territoriales intéressées. Cette stratégie doit aussi s'articuler avec le plan d'action Nouvelle France Industrielle et être dotée d'un tableau de bord planifiant l'effort financier public et privé en matière de recherche et développement. Son objectif est de favoriser l'émergence d'acteurs industriels à valeur ajoutée basés en France et intervenant sur les principaux créneaux. Un pôle de compétitivité chef de file pour l'hydrogène-énergie pourrait aussi être désigné via un appel à candidatures.

Concrètement, le troisième programme des investissements d'avenir (PIA3) est l'un des principaux soutiens privilégiés. Le rapport suggère qu'il lance un appel à projets pour expérimenter, à l'échelle régionale, la contribution du vecteur hydrogène énergie au lissage par stockage des surplus de production, via le Power to Gas ou Power to Power. Un autre appel à projets pourrait être lancé pour développer, à l'échelle d'une grande agglomération, une économie de l'hydrogène portant sur différentes utilisations. Les utilisations visées sont la mobilité, le stockage, la logistique, les niches industrielles, ou encore la cogénération. Ces appels à projets doivent être "centrés sur les technologies françaises disponibles".

Priorité aux prescriptions applicables aux stations hydrogène

Les autres soutiens publics pourraient prendre la forme d'une exonération du tarif d'usage des réseaux publics d'électricité (Turpe) pour les installations de stockage d'électricité et d'une exonération de la charge de service public de l'électricité (CSPE) pour l'électricité utilisée pour l'électrolyse. Un fonds unique interministériel, doté de "quelques millions d'Euros", pourrait lui aussi lancer des appels à projets. Enfin, des subventions de l'Etat et des collectivités dédiées à la mobilité pourraient être proposées "le moment venu", c'est-à-dire dès qu'une offre française de véhicules à hydrogène apparaîtra. Elles bénéficieront aux véhicules et aux stations de recharge d'hydrogène accessibles au public.

Au niveau administratif et règlementaire, le rapport recommande de réduire les obstacles. Le document plaide pour "une rapide mise en place de réglementations permettant d'alimenter une économie de l'hydrogène en zone agglomérée, l'introduction d'incitations fiscales, et une action en matière de normalisation". La réglementation des installations classées devrait être adaptée pour donner, aux administrations chargées des autorisations, un cadre sûr et stable et permettre des contrôles des installations de production et de stockage d'hydrogène. La Direction générale de la prévention des risques (DGPR) devrait aussi travailler sur les stations d'alimentation et finaliser en priorité l'arrêté fixant les prescriptions applicables.

1. Consulter le document.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-26748-rapport-cgedd-cgeiet-hydrogene.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Hydrogène non naturel non merci !

Fabriqué à 95 % à partir de produits fossiles et tous ses dérivées. Le rendement pour sa création à partir de l'électricité est excessivement mauvais. Il faut développer nos réseaux électriques beaucoup plus simple moins onéreux et plus sécurisant. De plus il appartient aux citoyens. Nos transports se feront avec batteries électriques intégrées ou autres transfères électriques mais pas de l'hydrogène. Ce n'est qu'un moyen de stockage énergétique dangereux et extrêmement énergivore, souvent grand émetteur de CO2.

ActiVE | 09 mai 2016 à 11h26 Signaler un contenu inapproprié

Le futur automobile est (pas sera) électrique. (50 % du pétrole est consommé par les transports).
Pas Hybride, pas hydrogène non plus, tous ces 2 concept c'est du fossile pétrolier.
Le 100 % électrique avec une consommation imbattable comprise entre 10 et 20 Kwh/100. Le futur c'est déjà aujourd'hui !

ActiVE | 09 mai 2016 à 16h06 Signaler un contenu inapproprié

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