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L'InVS publie les résultats définitifs de son étude sur le lien entre incinérateurs et cancers

Après quatre ans de travaux statistiques, l'InVS confirme l'existence d'une relation significative entre la pollution des incinérateurs dans les années 70-80 et l'apparition de cancers dans les populations à proximité dans les années 90-99.

Risques  |    |  F. Roussel
   
L'InVS publie les résultats définitifs de son étude sur le lien entre incinérateurs et cancers
   
Dans le cadre du Plan Cancer, l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) a lancé en 2003 une étude nationale chargée d'évaluer le risque de cancer lié à l'exposition dans le passé aux incinérateurs d'ordures ménagères. L'étude a porté sur 135.567 cas de cancer apparus entre 1990 et 1999 dans quatre départements (l'Isère, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et le Tarn) où 16 incinérateurs étaient en fonctionnement entre 1972 et 1985. Après quatre ans de travaux l'institut publie ses résultats définitifs qui confirment les premiers éléments transmis en novembre 2006.

Ainsi, l'étude démontre qu'il existe une relation statistique significative entre l'exposition aux panaches d'incinérateurs et l'incidence de certains cancers chez l'homme et la femme. Bien qu'il reconnaisse que ces résultats sont cohérents avec ceux d'autres travaux publiés dans la littérature scientifique, l'InVS se veut prudent et précise que cette étude ne permet pas d'établir la causalité des relations observées mais apporte des éléments convaincants au faisceau d'arguments épidémiologiques qui mettent en évidence un impact des émissions des incinérateurs sur la santé. Il concède toutefois que plusieurs arguments plaident en faveur d'une telle relation et recommande la mise en œuvre d'une étude étiologique, avec mesure de l'exposition et contrôle des facteurs de risque à l'échelon individuel.

Face à la gravité de ces résultats, l'InVS semble vouloir rassurer en précisant que ces derniers ne peuvent pas être transposés à la période actuelle puisqu'ils portent sur une situation passée. Il est vrai que les normes d'émissions ont été réduites depuis les années 90 et plus récemment en décembre 2005. Même s'il n'exclut pas que les expositions passées puissent encore aujourd'hui favoriser la survenue de cancers, l'InVS s'attend à une diminution du risque de cancer chez les populations exposées aux niveaux actuels d'émission.

Rappelons que la France possède le parc d'usines d'incinération d'ordures ménagères (UIOM) le plus important d'Europe. Les émissions atmosphériques de ces installations industrielles sont constituées de mélanges complexes associant des oxydes d'azote et de soufre, des particules, des substances dangereuses initialement présentes dans les déchets tels que les métaux lourds et, notamment lorsque les processus de combustion sont incomplets, des composés chimiques de type dioxines, furanes et des hydrocarbures aromatiques polycycliques.

Si aucun moratoire sur la construction de nouvel incinérateur n'a été acté à l'occasion du Grenelle, les débats ont conclu à plusieurs grands objectifs destinés à privilégier la prévention de la production de déchets, le recyclage des matériaux et la valorisation organique afin de diminuer les quantités incinérées et stockées. Il a donc été décidé de réduire chaque année la production d'ordures ménagères de 5 kg par habitant et par an sur 5 ans et de relancer le recyclage matière et organique des déchets ménagers et assimilés afin de passer de 24 % en 2004 à 35 % en 2012 et 45 % en 2015. En parallèle, la part des emballages ménagers recyclés devra atteindre 75 % en 2012 contre 60 % en 2006 pour qu'au final la quantité de déchets destinés à l'enfouissement ou à l'incinération diminue de 15 % à l'horizon 2012.

Réactions8 réactions à cet article

Incinérateurs et cancers

Le plus dramatique dans tous ça, c'est que l'on savait AVANT de faire une étude. Mon ami est mort à l'age de 54 ans, (comme beaucoup d'autres à Albertville) d'un cancer qui a commencé à la vessie. Il travaillait dans l'entreprise jouxtant l'incinérateur de Gilly sur Isère. J'ai moi même vu, pendant les années précédent les jeux olympiques d'Albertville de 92, de grandes flammes sortir de la cheminée de l'incinérateur pendant la nuit...On supprimait les filtres pour brûler plus vite...ainsi, on gagnait plus ! Le jour, ça se calmait un peu. En effet, la colossale activité économique sur la période 87-92, antérieure aux jeux, a généré une quantité de déchets hautement toxiques faramineux, (plastique, chute de cable électriques et télécom, colles en tout genre, mastics, joints, polystyrène, polyester, nylon), tout y passait, l'heure était à la fête ! L'inconscience était à son comble !... Mais, la fête passée, les investisseurs se sont retirés avec leur pactole, les herbages étaient pollués à la dioxine, le lait devait être mélangé à d'autres laits pour faire baisser la teneur en dioxine... Aujourd'hui, seules restent les tombes silencieuses, des "morts pour les jeux" et les amis survivants et veuves des défunts. J'ai les noms ! La jeune et exemplaire juge Hélène Lastéra aussi !
Aujourd'hui, je préviens les populations par mon site internet ; il ne faut ni travailler ni habiter dans les zones équipées d'un incinérateur. Il ne faut consommer que des produits dont on connaît la provenance géographique, acheter dans les AMAP, du bio si possible... trier ses déchets, installer un composteur dans son jardin... Il y a tellement à faire ! ...et pas de fleurs en plastique sur les tombes, ... elles repartiraient dans l'incinérateur après ....
Denis.

randophoto.com | 03 avril 2008 à 09h28 Signaler un contenu inapproprié
Re:Incinérateurs et cancers

Bonjour
Journaliste, je travaille sur ce sujet. J'aimerais beaucoup vous contacter si vous êtes d'accord.
Mon numéro: 06 61 65 84 81
Très cordialement,
Marie

pekish | 03 avril 2008 à 14h46 Signaler un contenu inapproprié
il ne faut plus en construire

C'est bien étrange que l'on veuille minorer les résultats de cette étude en disant que cela ne peut être rapporté aux incinérateurs actuels. Alors pourquoi l'aurait-on faite?

Malgré les affirmations sur les progrès de la filtration des fumées, il y a régulièrement constats de dépassements des normes ou d' « accidents », comme il y a 3 ans à Gien pour un incinérateur récent , ou encore l'explosion de celui de Plouharnel survenu en octobre dernier.
De plus, les volumes de fumées dégagés sont supérieurs à ceux des structures plus anciennes et si les toxiques par mètre-cube de fumées sont réduits (et non- pas supprimés), il en reste que la quantité totale n'est que faiblement diminuée.

Dans le texte développé de l'étude de l'INVS, il y a aveu des rédacteurs que la période limitée de 5 à 10 ans pour la latence de pathologies cancéreuses induites est probablement trop brève et minore les résultats qui sont pourtant déjà fort inquiétants.(notamment pour le cancer du sein)

Il faut donc à tout prix arrêter toute nouvelle construction de ce type de structure.
Dans le Marais Poitevin, la population s'est insurgée en 2005, contre ce type de projet prévu par la Communauté d'agglomération de Niort. Une lutte citoyenne où ont participé les habitants, les associations environnementales et les médecins de l'agglomération a permis de faire abandonner cette décision délétère et de mettre en place une politique de réduction de déchets (et donc de notre gaspillage)

Personnellement, je ne sors ma poubelle que 2 à 3 fois l'année. Mais voilà comme ce qui est écrit par cet habitant de Gilly, il faut acheter différemment et MOINS, pour ne plus avoir à jeter, mais « cela ne serait pas politiquement correcte », car n'irait pas dans le sens de cette croissance que certains voudraient exponentielle. N'oublions pas toutefois que notre univers matériel terreste est limité et à tout brûler, en plus de nous empoisonner, il ne nous restera plus beaucoup de matières premières.

à tout bon entendeur sensible à l'Evolution durable et à l'avenir de nos enfants

un médecin habitant du Marais Poitevin

Philippe | 03 avril 2008 à 23h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Incinérateurs et cancers

Bonjour,
Afin d'étoffer votre dossier, je vous informe qu'en Corse actuellement un projet est en cours pour construire un incinérateur surdimensionné au centre de l'île. Malgré certaines déclarations qui se veulent rassurantes, tendant à l'abandon du projet, l'incinérateur est toujours le seul mode de traitement prévu au plan d'élimination des déchets, qui est la loi en la matière.
Le Collectif corse est à votre disposition pour tout renseignements complémentaires
Cordialement

Colette | 06 avril 2008 à 09h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:il ne faut plus en construire

Autant l'incinération des déchets a émis des polluants dans l'air et les sols dans les années 70-80, et dans une moindre mesure jusqu'en 2000, autant les dernières générations d'usines d'incinération sont dotées de procédés de traitement des fumées beaucoup plus performants. Les concentrations en dioxines dans les fumées sont passées de 5-100 ng/Nm3 pour les anciennes usines, à 0,01 ng/Nm3 pour les usines actuelles, soit une division par 500-10 000 des concentrations. Suite à l'échéance de décembre 2005 pour la mise aux normes des usines, l'ensemble des émissions des UIOM a été en 2006 inférieur aux sources domestiques (feux de bois, feux de fonds de jardin).
Les usines actuelles réalisent des mesures dans l'air mais aussi dans l'environnement proche, qui montrent l'absence de retombées en dioxine aux alentours, contrairement aux anciennes générations d'usine.

A noter que les normes s'appliquant aux UIOM sont beaucoup plus strictes que pour les autres secteurs industriels.

Aujourd'hui, comme en témoignent les dernières affaires de contamination de produits agricoles, les problèmes de pollution à la dioxine et au PCB sont surtout à rechercher du côté d'incendies accidentels de bâtiments, de brûlages sauvages ou d'industries non contrôlées.

Malheureusement, ce n'est pas le genre d'informations qui intéresse la plupart des journalistes, prompts à jouer sur les peurs des gens et à brocarder un hypothétique complot.

Les toxicologues, qui s'étaient mobilisés pour faire évoluer les normes sanitaires (et non les médecins, qui vont rarement consulter les flux de polluants), reconnaissent aujourd'hui que le combat est ailleurs.

Sincèrement vôtre.

équilibre | 10 avril 2008 à 16h04 Signaler un contenu inapproprié
toujours le même discours

C'est là encore étrange, quand on parle de changement de type de société, de réduction de déchets (complètement possible car réalisée par des collectivités vertueuses sur le territoire), on nous répond que réductions des normes de certains polluants au mètre cube (avec cette même comparaison rabachée depuis des années et invérifiable sur les feux de bois), sans vouloir prendre en compte l'argumentaire sociétal sur le gapillage des matières premières.
De plus comme je l'ai exposé précédemment, la réduction de certains toxiques/au mètre cube de fumées (si elle est réèllement effective) seraient rapidement minorée par l'augmentation des volumes et des structures que tous ces pro-incinérateurs voudraient nous faire construire. N'oublions pas également que des laboratoires de toxicologie peuvent avoir un intérêt à voir développer ces structures, car cela augmente leur marché d'analyses à effectuer....Voyez-vous dans cette histoire beaucoup y trouve de l'intérêt au grand mépris de notre planète. Haute Finance et Environnement ne peuvent réèllement cohabiter.

philippe | 11 avril 2008 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:il ne faut plus en construire

Le rapport final de l’Étude nationale sur l’Incidence des cancers à proximité des usines d’incinération d’ordures ménagères] entre 1990 et 1999 confirme sur quatre département des excès de cancer significatifs dans les zones impactées. Comme l'a dit le monde : 6 % pour l'ensemble des cancers chez la femme, 9 % pour le cancer du sein, 12 % pour des cancers du système lymphatique (lymphomes malins non hodgkiniens) 18 % concernant les lymphomes malins non hodgkiniens chez la femme, 23 % pour les myélomes multiples (forme de cancer du sang) chez l'homme. Pourtant l'étude prend seulement 10 ans de latence ! Ca peut empirer.

Aujourd’hui, les tonnages (12 tonnes pour Athanor à Grenoble) de poussières sont toujours les mêmes ainsi que les métaux lourds et les autres polluants chimiques rejetés par les fumées. La dioxine émise a été réduite de 40 fois en 2007 sur les demandes européennes. Elle reste 10 fois au dessus des taux américains .

toto | 18 avril 2008 à 23h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Incinérateurs et cancers

Colette, bonjour.
Je vis a l'Ile Maurice ou il y a un projet de mise en place d'un incinerateur qui va avoir tous les effetes desastreux que l'on connait!
Ici, on dit que ceux qui se mobilisent sont jaloux que ce soit d'autres qui vont gagner de l'argent...
Merci de nous aider a combattre ce projet de facon efficace (liens internet, conseils, adresses de specialistes).

Merci d'avance,

Dev

DEV | 27 avril 2009 à 17h21 Signaler un contenu inapproprié

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