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Actu-Environnement

L'IRSN et le groupe d'expert chargé d'étudier les anciennes mines d'uranium poursuivent leurs travaux

Après un premier rapport portant sur le site de Bellezane et le bassin versant du ruisseau Ritord en Limousin, le GEP et l'IRSN publient la suite de leurs travaux. Des incertitudes quant à l'hydrologie des autres sites étudiés sont mises en évidence.

Risques  |    |  F. Roussel
L'exploitation minière de l'uranium a longtemps occupé une place importante en Limousin. Le déclin de cette activité à partir des années 1980 a conduit à la fermeture progressive des mines. Mais des divergences sur la qualité de la remise en état des sites entre l'industriel AREVA NC et les associations locales et nationales de protection de l'environnement ont conduit les ministres en charge de l'environnement, de la santé et de l'industrie à mettre en place un Groupe d'Expertise Pluraliste (GEP) chargé d'évaluer et de traiter l'empreinte radiologique des anciennes mines d'uranium. Les activités d'extraction de l'uranium perturbent l'environnement et le cycle biogéochimique des radioéléments naturels. Ces perturbations peuvent perdurer après l'arrêt de l'exploitation des sites miniers et leur réaménagement ou après leur transformation en stockage de résidus de traitement même s'ils sont réalisés conformément à la réglementation. Appuyé par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), le GEP a donc été chargé de porter un regard critique sur les documents techniques fournis par l'opérateur minier et de proposer des recommandations visant à réduire les impacts des sites sur les populations.

La première étape du travail du GEP menée en 2006 a été d'examiner les données concernant le site de Bellezane et le bassin versant du Ritord. Ces deux systèmes avaient été choisis car ils représentaient deux entités classiques dans la division minière de la Crouzille. Ces travaux ont abouti à la publication d'un premier rapport en février 2007 qui faisait état d'insuffisance dans la connaissance des installations et la surveillance des sites. La deuxième phase de travail menée en 2007 a consisté à étendre l'examen à l'ensemble des sites des quatre bassins versants concernés. Le GEP a surtout poursuivi l'étude des circulations d'eaux au sein des différentes unités hydrogéologiques afin d'identifier celles pouvant présenter une radioactivité plus élevée qu'en régime avant perturbation. Suite à ces recherches, le GEP note une nouvelle fois des insuffisances dans la connaissance des sites notamment sur l'origine des eaux qui y circulent. Il recommande donc d'entreprendre de nouvelles études plus poussées visant à modéliser le comportement des réservoirs miniers sur les différentes unités hydrogéologiques. L'IRSN rappelle à ce sujet que la première voie d'amélioration des impacts des sites miniers consiste à limiter les apports à l'environnement et que la compréhension du fonctionnement hydraulique des différentes entités minières constitue un paramètre clef. Il constitue de plus, une base indispensable pour aborder la question de l'évolution à long terme des sites miniers réaménagés et notamment les stockages de résidus, explique l'IRSN.

Concernant l'analyse des eaux, le GEP note qu'il apparaît d'une façon générale que les eaux transportent bien des radioéléments dissous mais également sous des formes particulaires incertaines, lesquelles contribuent fortement à augmenter avec le temps la radioactivité de certains sédiments. Les mesures systématiques de la surveillance ont permis d'identifier des eaux et des sédiments marqués au delà des normes réglementaires et de prendre les dispositions nécessaires de remédiation, ajoute-t-il dans son rapport. Dans ses recommandations, le GEP rappelle qu'il est nécessaire d'adapter les méthodes de mesure et qu'une analyse de la fraction fine des sédiments dans chaque cas est nécessaire car on sait qu'elle est porteuse de radioéléments.

Pour ce qui concerne les données radiologiques, le GEP constate à nouveau que pour l'ensemble des sites, la difficulté majeure d'appréciation de l'impact radiologique réside dans la distinction des valeurs ajoutées par rapport au bruit de fond naturellement élevé dans la région et à ses fluctuations qui peuvent être localement importantes. Le groupe de travail recommande par conséquent de développer de nouvelles méthodes de mesures pour identifier l'origine anthropique ou non des éléments radioactifs. L'IRSN note toutefois que si les efforts ont été continus pour réduire les concentrations en radium 226 restituées à l'environnement, ils n'ont pas été aussi soutenus en ce qui concerne l'uranium. L'IRSN recommande par conséquent de poursuivre les efforts engagés en matière d'abaissement des limites de détection d'une part et d'étudier la faisabilité de réduction des apports en uranium à l'environnement d'autre part.

Les travaux du GEP et de l'IRSN doivent encore se poursuivre dans les mois à venir. Sur la base des documents de AREVA NC, de l'IRSN et d'autres analyses, le GEP poursuivra durant les deux prochaines années sa réflexion sur la gestion à moyen voire long terme de l'ensemble des sites miniers et de stockage de résidus du Limousin. Les recommandations qu'il vise de produire pourraient être étendues à d'autres sites miniers.

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