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L'OCDE appelle à recentrer les politiques de soutien sur les objectifs environnementaux

Tout en reconnaissant que les gouvernements ont fait davantage d'efforts pour améliorer les performances environnementales de l'agriculture, un rapport de l'OCDE souligne que les aides demeurent pour beaucoup liées à la production.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
   
L'OCDE appelle à recentrer les politiques de soutien sur les objectifs environnementaux
© Tartopom
   
Dans un nouveau rapport baptisé « La performance environnementale de l'agriculture dans les pays de l'OCDE depuis 1990 », l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE) analyse les politiques agricoles menées au sein de ses pays membres. À partir de nombreux indicateurs environnementaux, l'organisation fait le point sur l'impact de leur politique agricole sur les sols, l'eau, l'air, la biodiversité, etc.
L'OCDE signale ainsi que de nombreux cours d'eau, lacs et aquifères affichent des niveaux de pollution supérieurs aux valeurs limites recommandées pour l'eau potable. Le rapport montre en effet que des concentrations excessives de nitrates, de phosphore ou de pesticides ont été relevées sur plus d'un site de surveillance sur dix dans 13 pays membres de l'organisation. La situation est jugée préoccupante notamment en France. L'OCDE rappelle qu'en 2002, 80 % des échantillons d'eaux de surface et 57 % des échantillons d'eaux souterraines contenaient des pesticides, 40 % des eaux de surface et 21 % des eaux souterraines avaient des niveaux nécessitant une décontamination pour un usage d'eau potable, et presque 7 % de l'eau contenaient un niveau de pesticides empêchant une utilisation comme eau potable. D'ailleurs cette contamination est coûteuse pour la fabrication d'eau potable. Au Royaume-Uni, par exemple, l'OCDE estime à quelques 345 millions d'euro par an, le coût imposé par la pollution de l'eau d'origine agricole.

L'organisation note pourtant que dans l'ensemble la consommation de pesticides a diminué dans les pays de l'OCDE depuis 1990 même si la persistance des anciens produits plus dommageables pour l'environnement et désormais interdits, continue à poser problème.
D'autres faits encourageants sont également à noter. L'OCDE remarque que de plus en plus d'exploitants se tournent vers des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. Les surfaces consacrées à l'agriculture biologique sont ainsi en forte progression depuis le début des années 90. Elles représentent encore moins de 2 % de la superficie agricole totale à l'échelle de l'OCDE mais plus de 6 % dans certains pays d'Europe. D'autre part, l'évolution des pratiques de gestion des exploitations agricoles a entraîné certaines améliorations des performances environnementales, notamment un ralentissement de l'érosion des sols et une diminution de la pollution de l'air.

Mais des progrès restent à faire. Pour cela, l'OCDE plébiscite le recentrage des politiques de soutien sur les objectifs environnementaux et non plus sur la production. L'organisation note ainsi un certain nombre d'aides qui, actuellement, vont à l'encontre des objectifs environnementaux. Le rapport montre que dans un tiers des pays de l'OCDE, plus de 30% de l'eau prélevée dans les nappes phréatiques est destinée à l'agriculture. Dans certaines régions d'Australie, des Etats-Unis, de Grèce, d'Italie et du Mexique, la recharge des nappes n'arrive pas à suivre le rythme des prélèvements, note l'organisation. En France, la superficie des terres irriguées a augmenté d'environ 480.000 hectares entre les périodes 1990-1992 et 2001-2003, passant de 5 % à 9 % de la superficie agricole totale. L'agriculture représente ainsi environ 14 % de la consommation totale d'eau en 2003 et sa part dans l'utilisation des eaux souterraines a augmenté, passant d'environ 10 % au milieu des années 80 à 17 % au milieu des années 90. Pour l'OCDE, il est donc clair que les aides publiques à l'irrigation aujourd'hui très répandues peuvent constituer un frein à une utilisation rationnelle de l'eau.
Dans son rapport, l'organisation note également que les subventions aux carburants à usage agricole sont un obstacle à l'efficacité énergétique. Chaque année, les mesures d'allégement de la fiscalité des carburants en faveur de l'agriculture représentent un manque à gagner pour l'Etat d'environ 950 millions d'euros en France et 2,3 milliards de dollar aux Etats-Unis, explique-t-elle.

Pour l'OCDE, la solution consiste donc à maintenir le recentrage sur les politiques de soutien non liées à la production par un ensemble de mesures ciblées à savoir, rémunérer par des paiements directs la production d'avantages environnementaux (conservation d'espèces sauvages, par exemple) et faire appliquer la loi et les taxes adéquates pour prévenir la pollution. Il conviendrait aussi d'améliorer l'information des exploitants et d'étudier des solutions fondées sur les mécanismes du marché. L'organisation cite en exemple l'utilisation de quotas et de permis négociables pour lutter contre la pollution par les nutriments et les émissions de gaz à effet de serre.

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