© Connie Lemperle
Le déclin de cette espèce est aussi visible au niveau mondial puisque la population de tigres à l'état sauvage a atteint un niveau historiquement bas avec 3.200 individus alors qu'elle était estimée à 6.000 en 1998. En cause : la disparition de ses proies, de son habitat et le braconnage illégal. ''Le rapport établit clairement que les deux causes de cette extinction de l'espèce sont à chercher d'une part du côté de la demande croissante de certaines parties de l'animal pour la médecine chinoise traditionnelle et d'autre part, du côté de la fragmentation des habitats du fait du développement non durable d'infrastructures'', explique le WWF.
L'association appelle donc les pays de la région à accroître leurs efforts afin de doubler le nombre de tigres à l'état sauvage d'ici 2022. ''La région du Grand Mékong dispose d'un potentiel important permettant d'augmenter le nombre des tigres, à condition de coordonner les efforts sur une échelle sans précédent'', explique Nick Cox, Cordinateur du Programme Tigre du Grand Mékong au WWF. En effet, la région comprend les plus grands habitats juxtaposés du tigre au monde. Des espaces forestiers s'étendent sur une aire de 540.000 km², équivalente à la taille de la France et constituent actuellement la zone prioritaire en terme d'initiative de conservation des tigres. ''Il y a là une opportunité sans précédent pour inverser la tendance quant au nombre de tigres mais pour cela il va falloir faire preuve de courage politique en mettant un terme au braconnage et au commerce illégal de produits dérivés de l'espèce et surtout sanctuariser l'habitat du tigre'', prévient Mike Baltzer, Responsable de l'Initiative Globale du Tigre au WWF.
La publication de ce rapport est donc un moyen de mettre la pression sur les chefs des Etats dits « du Tigre » (Bangladesh, Bhutan, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Népal, Russie, Thaïlande et Vietnam) qui assistent à la première Conférence Ministérielle Asiatique sur la préservation du tigre du 27 au 30 janvier à Hua Hin en Thaïlande.
Un prochain Sommet du Tigre est également prévu à Vladivostok, en Russie, en septembre sous la houlette de Vladimir Poutine, Premier Ministre russe et co-présidé par le Président de la Banque Mondiale Robert Zoellick.
Article publié le 27 janvier 2010