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Causes de stress chez les abeilles : l'Efsa pointe les lacunes scientifiques

L'Efsa appelle à la création d'un réseau de recherche européen pour développer une approche globale en matière d'évaluation des facteurs de stress (parasites, pesticides, médicaments vétérinaires…) qui nuisent à la santé de abeilles.

Risques  |    |  R. Boughriet

L'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié le 13 mars un rapport présentant les conclusions des travaux d'évaluation des risques pour les abeilles menés dans l'Union européenne. Le but du rapport (1) , rédigé en coopération avec la Commission européenne et certains États membres, est de mettre en lumière "les lacunes" observées dans les connaissances disponibles actuellement. Il vise à développer, à l'échelle de l'UE, un "programme harmonisé" d'évaluation des risques environnementaux pour les abeilles associés aux "multiples facteurs de stress" chez l'espèce : parasites, maladies, malnutrition et effets de certains produits chimiques tels que les pesticides ou médicaments vétérinaires.

Le  groupe de travail de l'Efsa a analysé 220 projets de recherche sur la santé des abeilles en cours dans l'UE, en 2012 et 2013. Il a également étudié 33 recherches supplémentaires "traitant d'aspects généraux relatifs à l'abeille", menées par des organisations internationales.

"Notre analyse révèle que la santé des abeilles fait l'objet de nombreuses recherches en Europe, mais qu'elles ne sont pas toujours bien équilibrées entre les différentes disciplines et que des duplications existent", a indiqué le Dr Agnès Rortais, biologiste et scientifique spécialiste des abeilles à l'Efsa.

Les projets de recherche financés par la Commission européenne portant sur les traitements des ruches et sur l'exposition des abeilles aux produits chimiques "ne sont pas représentés ou sont absents", indique l'Efsa. De même, les études coordonnées par les Etats membres sur la diversité des abeilles pollinisatrices "sont rares".

L'Efsa pointe une pénurie de travaux sur les abeilles autres que les abeilles mellifères et, "même pour ces dernières, les études se concentrent uniquement sur quelques sous-espèces, alors qu'il existe une grande diversité, avec des adaptations locales en Europe", précise le Dr Rortais. Les recherches manquent aussi en ce qui concerne les problèmes de reproduction des reines et des abeilles mâles, observés par les apiculteurs.

Développer une méthodologie d'évaluation

Que ce soit au niveau de la Commission et des Etats membres, le nombre de projets portant sur l'évaluation des facteurs multiples de stress chez les abeilles est également "faible", ajoute l'Efsa. "Or, nous savons que dans leur milieu naturel, les abeilles sont confrontées à toute une série de facteurs de stress. Il nous faut donc améliorer d'urgence notre compréhension de la manière dont ces facteurs se combinent et interagissent", a prévenu le Dr Rortais en appelant à une coopération renforcée des agences de l'UE, des Etats membres et des chercheurs sur cette question.

Les projets de recherche de l'Efsa ont principalement porté sur l'évaluation des risques des pesticides sur les abeilles. "Notre analyse nous a appris que, par rapport à l'Efsa, les Etats membres et la Commission européenne se sont davantage investis dans des travaux de recherche sur les effets des facteurs de stress biologiques sur les abeilles, tandis qu'en ce qui concerne les facteurs de stress chimiques, les rôles sont inversés. Il est donc judicieux de combiner nos domaines respectifs d'expertise, car nous cherchons à développer une méthode permettant d'évaluer les effets combinés de ces facteurs de stress", préconise le Dr Rortais.

Un groupe de travail spécialisé, récemment créé par l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses), est chargé de procéder à un examen de la littérature scientifique portant sur les interactions entre ces différents facteurs de stress.

L'Efsa recommande également "la création d'une banque de données centralisée et libre d'accès, qui recenserait les informations et les méthodes pouvant être utilisées pour évaluer les risques de facteurs de stress individuels et multiples". Renforcer l'évaluation des effets chroniques des doses sublétales de pesticides "dans des conditions de terrain" est également préconisé.

En mai 2013, à l'occasion d'un colloque scientifique organisé par l'Efsa, Pascal Hendrikx de l'Anses avait souligné "les progrès" réalisés dans la mise en place d'un programme standardisé de surveillance des abeilles à l'échelle européenne grâce au laboratoire de référence de l'UE pour la santé des abeilles. Il avait annoncé qu'un protocole normalisé avait déjà été établi dans 17 Etats membres "ayant en commun les mêmes méthodes d'échantillonnage, questionnaires de visite et formation des inspecteurs apicoles".

1. En savoir plus sur le rapport de l'Efsa (anglais)
http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/3594.htm

Réactions8 réactions à cet article

Actuellement la principale cause de stress des abeilles est analogue à celle qui handicape les performances et le moral du skieur par "jour blanc".
exemple sous la pluie chez les abeilles sur le site eauseccours.com

cielnature | 18 mars 2014 à 12h21 Signaler un contenu inapproprié

Il y a urgence, et tout ce dont on parle sont des problème bureaucratiques: quels organismes font quoi. Quand plus de 50% des ruchers dans ma commune sont morts cet hiver, il faut plus. Quelles mesures sont à recommander même si on n'est pas sûr se leur efficacité? Quels sont les intérêts financiers et industriels qu'il faut combattre?

La survie de la pollinisation exige que l'on prenne des risques.

Marc Blasband | 18 mars 2014 à 16h45 Signaler un contenu inapproprié

"Quels sont les intérêts financiers et industriels qu'il faut combattre?"
Quand il ne restera que cela ce ne sera plus un problème, Airbus ou Safran sont prêts. Ce qu'il faut combattre pour l'instant c'est la pensée unique qui fait croire que supprimer les pesticides arrangerait le sort des abeilles. Actuellement le problème de la disparition globale des abeilles et des autres pollinisateurs vient d'ailleurs. Etes-vous prêt à l'entendre Marc Blasband ? Et à regarder la réalité en face ? A voir un rêve momentanément se briser ?

cielnature | 18 mars 2014 à 17h53 Signaler un contenu inapproprié

cielnature, vous avez raison. Pas de pensée unique. Mais qu'est ce qui est en cause? Vous ne proposez aucune alternative. Je vois:
- Les insecticides dont le but est de tuer des insectes or les abeilles sont des insectes.
- Le Varroa: il y a très peu à faire, que je sache.
- Les neocides qui désorientent les abeilles.
- Les ondes radios et WIFI désorienteraient aussi les abeilles, mais j'ai des doutes, sinon les abeilles des villes ne seraient pas en aussi bonne santé.
- La diminution de la biodiversité des plantes (les coquelicots et les bleuets disparaissent de nos champs).
- Les grandes monocultures présentent des fleurs que pendant un laps de temps trop court.
- la sélection des abeilles au cours des ans, mais alors les pollinisateurs sauvages devraient être en meilleure santé (ils semblent aussi souffrir).

Peut-être y a-t-il une autre cause comme des extra-terrestres. Proposez-la.

Dans chaque cas des intérêts financiers rejettent les causes sur l'autre: l'agriculture intensive sur les chimistes, les chimistes sur la communication sans fil, tous sur le varroa, qui lui n'a pas de lobby pour réagir.

Je ne crois pas qu'une seule de ces causes soit déterminante, mais toutes ensemble ont un effet cocktail. Mais ce n'est qu'une opinion. Je ne suis pas spécialiste, mais je m'énerve de voir les spécialistes proposer des protocoles de recherche et des organigrammes au lieu de s'attaquer au problème.Ils semblent avoir peur de ce qu'ils découvrent.

Marc Blsband | 18 mars 2014 à 18h27 Signaler un contenu inapproprié

Continuons à donner des subventions aux industriels céréaliers pour leur payer leurs vacances au ski, à l'étranger!!!.... C'est épuisant comme métier. 6 mois d'activité, 6 mois de repos.
S'embêtent pas à réfléchir et se casser la tête pour trouver des méthodes plus "raisonnées". On traite à la chimie.
Je vous rappelle que ce mode d'agriculture n'empêche pas le développement des mycotoxines dans les silos de stockage. Pour mémoire, ces mycotoxines sont cancérigènes.
Faites une enquête.

Le Tof | 19 mars 2014 à 09h19 Signaler un contenu inapproprié

"Vous brûlez", Marc Blasband, comme on dit dans le jeu de la recherche d'un objet caché.
J'ai donné la clé de ce qui se passe dans mon 1er message et le nom de ceux qui pourront agir dans le 2ème.
Le problème ne vient pas du sol, mais n'est quand même pas tout à fait aussi extra-terrestre que vous le suggérez en passant.
A force, je suis devenu, depuis plus de trois ans, un spécialiste international de la question. Si vous n'avez pas peur de savoir regardez mon site. Tout ce qui y est montré est prévisible et vérifiable à volonté.

cielnature | 19 mars 2014 à 10h10 Signaler un contenu inapproprié

nous avons certainement tort de penser qu'un seul facteur est en cause, et merci pour cette nouvelle ouverture…. mais je crois que nous sommes emportés par le courant, l'ensemble de l'humanité ou l'humanité dans son ensemble, vers une chute inéluctable, aussi implacable que la vie d'un individu ou d'une civilisation connait naissance, croissance, déclin et mort… que faire ?

GREENFRED | 24 mars 2014 à 14h52 Signaler un contenu inapproprié

Pourquoi les ruches sauvages ne sont elles que très peu affectées par les différents problèmes qui hypothèquent la survie des ruches classiques
réponse Parce que ces abeilles ne sont pas du bétail à miel et qu'elles ne doivent rien à l'homme
A méditer: L'abeille est sur terre depuis des millions d'années son déclin a commencé avec la découverte et l'utilisation de l'apiculture à cadres

MARCASSIN | 18 avril 2014 à 18h03 Signaler un contenu inapproprié

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