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Un programme ambitieux pour développer le recyclage des emballages métalliques

L'aluminium est le moins valorisé des produits recyclables. Le Celaa, Eco-Emballages et l'AMF souhaitent inverser la tendance en mettant en place une filière rentable de recyclage.

Déchets  |    |  L. Radisson
Environnement & Technique N°334
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°334
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Le Club de l'emballage léger en aluminium et en acier (Celaa), Eco-Emballages et l'Association des maires de France (AMF) ont signé ce mercredi 12 février un partenariat national de trois ans visant à développer le recyclage des emballages métalliques.

Le Celaa

Le Club de l'emballage léger en aluminium et en acier (Celaa) a été créé en mai 2009. Ses membres sont Alfyma, Ball Packaging, BCME France, France Aluminium Recyclage, Nespresso, Sita, SNFBM et Veolia Propreté.

Le Celaa est co-présidé par Gérard Miquel, sénateur et président du Conseil général du Lot, président du Conseil national des déchets, et Philippe Vitel, député et conseiller général du Var.
Il faut dire que la marge de progression est importante en la matière. Le taux de recyclage de l'aluminium en France ne s'élevait qu'à 32% seulement en 2012. L'explication ? Les petits emballages métalliques tels que canettes de petites tailles, barquettes, couvercles, bouchons, opercules, dosettes de café, papier aluminium ne sont pas recyclés et partent en usines d'incinération ou en centres de stockage. Les centres de tri ne sont en effet pas équipés pour trier ces emballages de petite taille. "Cette situation est d'autant plus insatisfaisante que la filière industrielle de recyclage d'aluminium en France manque de matière à recycler", souligne le Celaa.

Pourtant, l'aluminium présente de nombreux avantages : il est recyclable à 100% et à l'infini. De plus, rappelle Jacques Pélissard, président de l'AMF, "la seconde fusion ne consomme que 5% de l'énergie nécessaire pour la production initiale de l'aluminium et ne génère que 5% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à la production".

Expérimentation réussie dans quatre centres de tri

Comment les partenaires de ce programme baptisé "projet métal" entendent faire bouger les choses ? Tout d'abord en s'appuyant sur une expérimentation lancée en 2009. Dans ce cadre, quatre centres de tri pilotes ont été équipés d'une machine à courant de Foucault permettant de trier les refus et les fines (petits déchets non triables). Ces centres de tri se situent dans les Alpes-Maritimes (Sivades/IHOL à Cannes-la-Brocca), dans le Var (Pizzorno au Muy), dans le Lot (Syded à Catus) et dans les Hauts-de-Seine (Syctom de Paris/Genesis à Nanterre). Les petits emballages métalliques ainsi triés sont ensuite orientés vers une unité de pyrolyse en Allemagne. "L'objectif serait d'en créer une en France", indique le sénateur Gérard Miquel, co-président du Celaa.

Cette expérimentation a permis "d'établir la faisabilité technique, l'intérêt économique et la pertinence environnementale de l'optimisation du tri des emballages en aluminium et en acier", s'enorgueillit le Celaa. "Les volumes triés ont augmenté de 10 à 200%", précise Marc Teyssier d'Orfeuil, son délégué général. L'investissement pour les centres de tri est de l'ordre de 100.000 à 150.000 euros. Mais il peut être facilement amorti sur cinq ans à en croire le représentant de la société Pizzorno, gestionnaire du centre de tri du Muy. Comment ? Grâce à la valeur marchande de l'aluminium recyclé, aux économies liées à l'enfouissement évité et aux soutiens versés par Eco-Emballages.

Soutien financier pour chaque tonne triée et recyclée

L'éco-organisme s'engage en effet, dans le cadre du "projet métal", à accompagner les collectivités sélectionnées sur candidature et à leur verser un soutien financier pour chaque tonne triée et recyclée. Un argument supplémentaire peut aider à convaincre les collectivités candidates : la société Nespresso lance un fond de soutien complémentaire qui financera ces dernières à hauteur de 300 euros la tonne triée, quelles que soient sa qualité et sa teneur en aluminium. "Nous avons mis en place notre propre système de collecte des dosettes, mais nous ne pouvons atteindre un taux de 100% de recyclage sans un travail collectif, d'où notre rapprochement avec Eco-Emballages", explique Arnaud Deschamps, directeur général de Nespresso France, qui précise que les deux filières vont cohabiter pendant les années qui viennent.

"Le pré-requis est une massification des tonnages pour que le projet soit rentable", indique Eric Brac de la Perrière, directeur général d'Eco-Emballages, citant le chiffre nécessaire de 60 tonnes produites par centre de tri et par an. L'objectif au terme des trois années du projet est d'atteindre la participation de 25 centres de tri sur les 241 que compte l'hexagone. L'amortissement des équipements se révèle "particulièrement intéressant dans les centres de plus grande taille et peu performants dans le tri de l'aluminium et de l'acier", précise le Celaa.

Les collectivités concernées devront entreprendre des actions de communication sur des consignes de tri mobilisant les habitants sur le recyclage des petits emballages et objets métalliques. L'AMF s'engage, dans le cadre de ce partenariat, à encourager ses membres à envoyer leur candidature à Eco-Emballages et à soutenir le renforcement des consignes de tri.

Réactions10 réactions à cet article

Bonjour ,
je voudrai bien savoir si des opportunités comme celle là peuvent nous profiter aussi en Afrique moi je suis camerounais et je trouve cela super interagissant Et aussi pour le moment nous avons un problème de recyclage d'emballages des bouteilles plastiques comment faire je suis prêt à répondre à toute éventuelle question merci

nsimijust | 13 février 2014 à 09h46 Signaler un contenu inapproprié

Ou retirer le dossier de candidature ?

henri esparon | 13 février 2014 à 10h45 Signaler un contenu inapproprié

Si l'expérience est concluante il faudra qu'Eco-Emballage est la volonté de ses ambitions et oblige tous les centres de tri à adopter le système.
Quitte à le financer d'elle même.
241 centres ça fait 36M d'€... il y a pas de quoi fouetter un chat.

On pourrait imaginer une commande globale d'EE (faisant baisser la facture au passage) et la distribution de ces outils aux centre de tri. En contre partie de cette aide en nature la tonne triée d'alu ne serait plus aidée.

Le fin mot de ma pensée est le suivant : pourquoi continuer à verser des subventions financières ? Si on veut des résultats le mieux serait de verser des subventions en nature..

Mis bon attendons déjà de voir les résultats de cette expérimentation. Clairement il y aura comme toujours un gros travail d'éducation à faire auprès des citoyens.
Je fais confiance à M Pelissard qui a un bel exemple de tri sur son territoire.

Terra | 13 février 2014 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

@ henri esparon
Le Celaa a justement ouvert un site sur le sujet :
http://www.celaa.fr/

Cordialement

La rédaction | 14 février 2014 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié

Je ne comprends pas que le tri des objet métallique et alu ne soit pas fait depuis longtemps en France. Je vie en Belgique ou il existe depuis + de 20 ans la collecte dite "PMC" ( Papier Métaux Carton) dans un sac Bleu qui fonctionne super bien... alors on attends quoi en France ?

ecojulo | 14 février 2014 à 13h27 Signaler un contenu inapproprié

Pour ecojulo,

Le tri des objets métalliques existe. Tous les centres de tri sont équipés d’électroaimants pour les métaux ferreux et souvent également d'un courant de Foucault pour récupérer les objets en aluminium.
Cependant, beaucoup de petits objets tels que certaines canettes (vous savez les format mini vendu par les fabricants "canette pour enfant"), le papier aluminium ou des barquettes ne sont pas triées car n'arrivant pas en bout de chaine (ou la où se trouve le courant de Foucault).
Ils sont éliminés en première étape (certainement par le tromel) et se retrouvent en refus de tri. Autrement dit ils sont éliminés avant même d'entrer sur la chaine de tri proprement dit.
Si je comprends bien l'article le but de ce programme est de promouvoir le tri sur les refus de tri afin de récupérer ces petits objets en métal.

En somme il s'agit d'optimiser et de densifier les appareils de tri.

Terra | 14 février 2014 à 15h57 Signaler un contenu inapproprié

Et on va maintenant assister à un grandiose exercice de greenwashing: l'étiquette environnementale qui va promouovoir le caractère vertueux des dosettes de George Clooney pour donner bonne conscience aux bobos écolos! 4g de café dans 15g d'aluminium coloré, c'est vrai que c'est vachement écolo!
Merci le Commissariat Général au Développement Durable et ses ânes bâtés qui font la promotion de cette tartufferie.

Albatros | 14 février 2014 à 19h20 Signaler un contenu inapproprié

Je ne suis pas sur que le CGDD fasse la promotion de ces capsules. ...

Ce que dit le CGDD c'est qu'on se retrouve en centre de tri avec des déchets qui, de fait, ne sont pas trié.
Les capsules et les mini canettes ne sont pas une invention du CGDD mais des industriels.

S'il y a greenwashing c'est de la part des industriels eux même.
Je vous rejoints à 100 % sur l'hérésie de ces capsules consommé uniquement par les bobos.

Terra | 17 février 2014 à 11h47 Signaler un contenu inapproprié

Le CGDD fait la promotion du calcul d'empreinte environnementale basé sur des données que l'ADEME achète à des margoulins, à grands frais avec l'argent public.
Le résultat est que ces données sont utilisées par les greenwashers dont les pratiques sont encouragées par les ânes du CGDD. Lisez donc les rapports sur ce sujet rédigés par quelques-uns des représentants de cette "élite" de fonctionnaires qui détournent une pratique tout à fait respectable (l'ACV) vers des usages marketing à la noix.
Pour votre édification, je vous invite à participer à quelques réunions de la "plateforme ADEME-AFNOR" sur l'affichage environnemental: si vous arrivez à tenir plus de 10 minutes en apnée dans cet océan de c*****, je vous offre votre volume en champagne...

Albatros | 18 février 2014 à 15h27 Signaler un contenu inapproprié

L'aluminium utilisé en cuisine, sous forme de feuille ou barquette constitue une part du gaspillage de ce métal.
Etant donné les soupçons qui pèsent sur celui-ci comme facteur de risque sur le maladie d'Alzheimer, ne serait-il pas plus raisonnable d'arrêter cette utilisation ?
Il me semble que l'aluminium sous forme de feuille, n'est d'ailleurs recyclable.

julie | 21 juillet 2014 à 14h34 Signaler un contenu inapproprié

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