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Recyclage : Federec s'inquiète et prend les devants pour assurer la survie de ses adhérents

Federec a publié fin 2015 un livre blanc en faveur du recyclage qui propose notamment d'imposer la recyclabilité des produits aux industriels. Il y a urgence, semble-t-il, tant le constat dressé par la fédération professionnelle est sombre.

Déchets  |    |  P. Collet

Fin décembre, la Fédération des entreprises de recyclage (Federec) a présenté son livre blanc "L'industrie du recyclage à l'horizon 2030 (1) ". A travers quelque 70 pages, la fédération professionnelle revient sur les points critiques du recyclage et propose des pistes afin d'assurer un avenir aux entreprises françaises du secteur.

La situation n'incite pas à l'optimisme : le secteur ne maîtrise pas les cours des matières, les volumes à recycler régressent et les produits se complexifient. Au-delà d'un accompagnement des efforts de R&D et d'investissement, la fédération demande notamment que soient imposés des critères de recyclabilité des produits dont elle assurerait la certification. Ce dispositif serait financé par les éco-organismes via, par exemple, un système de bonus-malus.

Les entreprises du recyclage à la peine

"Dans quel contexte s'inscrira la future économie du recyclage ?", s'interroge Federec. La réponse est délicate, tant le secteur subit son environnement. Situées en bout de chaîne, les entreprises de recyclage "ne peuvent agir directement ni sur la nature, ni sur le volume [du] gisement", regrette la fédération qui déplore aussi qu'elles soient tributaires des prix des matières premières.

De plus, pour des raisons d'optimisation des produits, le gisement de matières à recycler va évoluer : plus de plastique, de produits technologiques, notamment de batteries, ou encore d'alliages complexes. Les entreprises du recyclage "[devraient] hériter en 2030 des conséquences de cet effet de substitution des matériaux traditionnels par d'autres matériaux plus techniques". Le constat est sans appel, "il sera impossible de ne pas prendre en compte cette complexité accrue du gisement qui modifiera en profondeur le travail des entreprises de recyclage".

Côté volume, la situation n'incite pas à l'optimisme. "Les outils de prospective dont nous disposons ne nous permettent pas de chiffrer précisément les volumes de déchets ménagers et industriels qui seront générés à l'horizon 2030", note la fédération, constatant "une tendance baissière ces dernières années qui devrait se prolonger à l'avenir". La réduction à la source des déchets constitue, selon les professionnels, une tendance de fond. Cela affecte aussi bien les déchets des entreprises, compte tenu des stratégies industrielles de réduction et de consommation interne des déchets, que ceux des particuliers, dont le volume baisse au "rythme annuel de -1,1% entre 2000 et 2011". Bien sûr, l'arrivée de nouveaux flux dans les centres de tri pourrait atténuer cette tendance, mais "la qualité de ces nouveaux gisements destinés au recyclage sera, quoiqu'il arrive, moindre".

Reste, néanmoins une note d'espoir, Federec observe une "lame de fond" qui va "bouleverser" l'activité des recycleurs et "est certainement bien plus porteuse d'opportunités que de menaces". Les maître-mots de cette vague sont : transition énergétique, révolution numérique, sobriété carbone, réduction de l'impact environnemental du transport, impression 3D, économie collaborative, du partage, de la fonctionnalité…

Imposer la recyclabilité des produits

L'industrie du recyclage doit "se transformer de manière assez radicale" face à un modèle économique "durablement bouleversé". Pour y parvenir, Federec soumet huit propositions.

Les entreprises du recyclage souhaitent tout d'abord être accompagnées dans leur effort pour mieux connaître le gisement afin d'améliorer le recyclage des gisements existants et futurs. Elles proposent de "flécher une partie des financements publics dédiés au développement de l'économie circulaire vers des dispositifs destinés à soutenir la R&D dans le secteur", via, notamment, "un centre d'expertise du recyclage" qui mettrait en rapport les parties prenantes.

La fédération suggère ensuite d'évaluer et certifier la recyclabilité réelle des produits en se basant "sur l'expertise des professionnels du recyclage". Cette certification pourrait s'appuyer sur une norme ou un cahier des charges et servir de base à "un système de « bonus/malus » réellement impactant". Cette mesure pourrait être mise en œuvre sans fonds publics. Dans le cadre des filières REP, le cahier des charges des éco-organismes pourrait "contraindre les contributeurs à faire évaluer la recyclabilité de leurs produits par des professionnels du recyclage", explique Federec, qui envisage qu'"une quote-part de leur contribution [soit] reversée aux entreprises de recyclage ou à leurs organisations représentatives afin de couvrir les coûts de leur prestation d'expertise".

Troisième mesure forte, Federec propose de favoriser des investissements dans des capacités de recyclage. La fédération souhaite "réfléchir avec les pouvoirs publics à la mise en place d'orientations de politique industrielle durable pour favoriser l'investissement dans le secteur". Il conviendrait, entre autres, de stabiliser le cadre fiscal et réglementaire et de travailler sur le cadre et la durée des mécanismes de contractualisation avec les partenaires des recycleurs, en particulier pour les filières sur lesquelles interviennent des éco-organismes opérationnels. Par ailleurs, "la propriété de la matière doit contractuellement revenir aux entreprises de recyclage", estime Federec qui s'oppose aux systèmes de mise aux enchères.

Parmi les cinq autres propositions figurent l'amélioration du tri à la source, l'intégration systématique de modules "éco-conception / recyclage" à la formation des ingénieurs, ou encore la récompense des bénéfices environnementaux du recyclage pour rendre les matières recyclées plus compétitives.

1. Télécharger le livre blanc
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-26008-industrie-recyclage-horizon-2030.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Je me réjouis vivement de constater que Fedérec n'utilsie plus le terme "matières premières secondaires". Hélas pour l'image et la profession le président de FEDEREC de l'époque n'a que très brièvement utilisé publiquement le terme valorisant "matière première substituable" que je lui avais soufflé comme professionnel.

Il y a longtemps que FEDEREC aurait dû "maigrir" si nos élus et nos gouvernants avaient été à la hauteur, "avec la reconnaissance éternelle de la nation"

NB. Beaucoup de choses évoluent insuffisamment vite faute de soucis d'utiliser le juste mot pour la juste chose. Un bon exemple : impression 3D est totalement incohérent.

Sagecol | 11 janvier 2016 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié

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