En France, le renouvellement moyen d'un téléphone portable s'effectue tous les 18 mois, alors que leur durée de vie est trois fois plus élevée. La moyenne de renouvellement est différente selon les classes d'âges. Les jeunes générations gardant bien moins longtemps leurs téléphones que les anciennes. En 2009, il y avait 61,5 millions de clients mobile selon la Fédération Française des Télécoms, ce qui donne un aperçu de la quantité de mobiles en circulation.
Mais une fois remplacés, la plupart des téléphones sont remisés dans les placards. D'après une étude de TNS Sofres pour l'Association française des opérateurs mobiles (AFOM) sur ''les Français et le téléphone mobile'' parue en 2008, si 42% des portables usagés restent dans un tiroir, seuls 9 % des utilisateurs les recyclent tandis que 27% les donnent à un proche et 6% les jettent.
Première alternative : la récup'
Les opérateurs, sous l'égide de la Fédération Française des Télécoms récemment fusionnée avec l'Association Française des Opérateurs Mobiles, avaient signé une charte d'engagement volontaire pour le développement durable (maîtrise des consommations d'énergie, recyclage et affichage environnemental) avec le gouvernement en juillet 2010. Aussi dans le cadre de cette charte, les trois grands opérateurs français notamment (Orange, Bouygues, SFR), ont développé des systèmes incitatifs de collecte des portables auprès de leurs clients, avec contrepartie financière et ont mis en place des partenariats avec des associations.
À l'occasion de la semaine du développement durable, l'opérateur Orange a ainsi lancé pour la seconde édition, trois jours de collecte de téléphones, chargeurs et batteries, du 31 mars au 2 avril. L'an dernier, il avait collecté 300.000 téléphones. En moyenne, 20% sont reconditionnés et revendus d'occasion la plupart du temps dans les pays en voie de développement, 80% sont inutilisables donc recyclés. WWF a renouvelé son partenariat avec l'opérateur qui incite ses clients à ne pas changer de portable lorsqu'ils changent de forfaits, en leur offrant un chèque de quarante euros et pour chaque client, 5 euros sont versés à l'association.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises se sont multipliées ces dernières années sur Internet, comme Fonebak, Mister Recycle, etc, spécialisées dans la récupération de portables, qu'elles rachètent aux particuliers à un prix variable.
Une solution plus complexe se développe : le recyclage
Un téléphone mobile est constitué de différents composants, la majorité étant du plastique. Le reste se compose de métaux rares/précieux, comme l'or, l'argent et le tantale mais aussi de métaux plus ordinaires comme le cuivre ou les métaux ferreux. Si le recyclage du plastique est assez développé, celui des autres composés est moins évident. Les composants peuvent être nombreux, en quantités variables et donc difficilement séparables. Aussi pour l'Ademe travailler sur l'éco-conception pourrait faciliter le travail.
Surtout que le recyclage semble être une voie intéressante alors que les ressources naturelles sont épuisables. En effet, dans une étude du potentiel de recyclage de certains métaux rares, publiée en juillet 2010, l'Ademe soulignait que les centres de stockage des déchets au Japon contiendraient 6.800 tonnes d'or (soit près de 16 % de l'ensemble des réserves exploitables dans le monde), 60.000 tonnes d'argent et 1.700 tonnes d'iridium, constituant ainsi des "mines urbaines" considérables pouvant ainsi diminuer la dépendance envers les mines naturelles.
La problématique des métaux rares
L'exploitation des mines naturelles n'est d'ailleurs pas exempte d'impacts environnementaux et sociaux. En effet, cette activité extrêmement lucrative attire les convoitises. Aussi les pays concernés sont soumis à des tensions engendrées par les combats pour le contrôle des mines. C'est particulièrement le cas en République Démocratique du Congo qui exploite de nombreuses mines de coltane pour la fabrication du tantale mais également des mines de cobalt, d'or, d'argent et de cuivre. D'ailleurs la signature d'un contrat minier, "le contrat du siècle", entre la Chine et la RDC a relancé le feu aux poudres. Ce contrat autorise les entreprises chinoises à exploiter des mines de cuivre, de cobalt, d'or et de coltane, en échange de la construction de routes, de voies ferrées, de logements sociaux, des infrastructures dont l'ex-Zaïre est si dramatiquement dépourvu.