En 2007, le parc des téléviseurs est estimé à près de 45 millions d'appareils, soit un équipement de 1,7 appareil par ménage. Les trois-quarts des téléviseurs constituant le parc français sont des CRT (téléviseur à tube cathodique) mais LCD et plasma connaissent une montée en puissance ces dernières années. Les écrans plats constituaient une vente sur deux en 2006, trois ventes sur quatre en 2007 et 100 % des ventes attendues en 2008…
Si les vieux téléviseurs ne tombent pas tous en disgrâce et servent pour une utilisation secondaire (autre pièce, résidence secondaire, don…), le SIMAVELEC (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques) estime à plus de 5 millions le nombre de téléviseurs arrivant en fin de vie chaque année. En 2007, seuls 20 % d'entre eux ont fait l'objet d'un retraitement dans des filières de recyclage. Les 80 % restant échouent dans des filières non adaptées.
Pourtant la directive européenne sur les DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) mise en application en France en novembre 2006 fixe pour les téléviseurs un taux de recyclage de 65 % et un taux de valorisation de 75 % du poids. Un objectif que les industriels espèrent atteindre seulement en 2013.
Des technologies de traitement au point
Depuis novembre 2006, trois éco organismes se partagent le recyclage des téléviseurs : Ecologic, Ecosystème et ERP. Aujourd'hui, tous estiment disposer de technologies de traitement appropriées qui garantissent une absence totale d'émissions des polluants dans l'environnement et atteignent des taux de valorisation déjà supérieurs aux objectifs réglementaires. Mais certains défis se posent encore pour atteindre des taux de valorisations optimaux.
Les écrans à tubes cathodiques constituent la plus grande part des téléviseurs arrivant en fin de vie. 97 % des téléviseurs collectés en 2007 étaient à tube cathodique. Une proportion qui ne devrait être inférieure à 50 % qu'après 2015 selon le SIMAVELEC.
Le tube cathodique représente 50 à 70 % du poids d'un téléviseur CRT. Le recyclage de cette masse de verres est donc la priorité : verre au baryum pour la dalle et verre au plomb pour le cône. Jusqu'à présent, les verres dépollués trouvaient leur débouché en boucle fermée : ils étaient utilisés pour la production de nouveaux tubes cathodiques au Brésil ou en Asie. Aujourd'hui, avec l'avènement des écrans plats, cette ''harmonie'' est brisée. Il est essentiel de développer de nouveaux débouchés en boucle ouverte. La pyrométallurgie ou la construction de routes sont des voies étudiées pour valoriser cette matière.
Du côté des écrans plats, le taux de recyclage d'un téléviseur plasma avoisine quant à lui les 92 %. L'une des voies d'amélioration réside dans la récupération de l'indium, matériau rare. Aujourd'hui, celui-ci est éliminé dans des incinérateurs spécialisés. La recherche tend donc à évaluer le coût et l'impact écologique d'une récupération de ce matériau.
Les technologies de démantèlement des écrans LCD atteignent des taux de valorisation supérieurs à l'objectif règlementaire de 75 %. Comme pour les tubes cathodiques, la question de la valorisation de la dalle en verre, constituant plus de 40 % du poids du téléviseur, est primordiale aujourd'hui.
Améliorer la collecte des téléviseurs
Si les taux de valorisation obtenus par les filières de recyclage sont satisfaisants, les taux de collecte le sont beaucoup moins. C'est là que réside la marge de progrès la plus importante selon les industriels. En 2007, seuls 20 % des téléviseurs arrivant en fin de vie ont été collectés par les filières spécialisées !
Alors que le réflexe de restitution des appareils électroménagers lourds (réfrigérateur, lave-linge) est le plus acquis chez les consommateurs, il ne l'est pas forcément pour les téléviseurs même si la mise en place de l'éco participation, allant de 4 à 8 €, qui sert à financer les filières DEEE, aurait néanmoins eu un impact positif sur le comportement des consommateurs.
Pour atteindre l'objectif fixé de 70 % d'appareils collectés à l'horizon 2013, les professionnels misent sur une intensification des réseaux de collecte et sur une plus grande communication. 10.000 points de collecte sélective ont d'ores et déjà été mis en place sur tout le territoire. Aujourd'hui, 45 % des appareils collectés le sont chez les distributeurs, 55 % dans les collectes sélectives des collectivités locales.
En 2008, 30 millions d'euros devraient être consacrés à la collecte (50 %) et au traitement des téléviseurs en fin de vie (50 %), contre 15 millions en 2007. A terme, cette dépense pourrait être portée à 100 millions d'euros. Un coût financé essentiellement par l'éco-participation demandée lors de l'achat des équipements.