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Actu-Environnement

Eolien offshore : le résultat du deuxième appel d'offres attaqué en référé

WPD conteste devant la justice administrative l'évaluation de la Commission de régulation de l'énergie à la base du choix du lauréat du deuxième appel d'offres. L'image d'unité de la filière éolienne offshore, chère à Ségolène Royale, est écornée.

Energie  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°337
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°337
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La belle image d'unité de la filière éolienne offshore française mise en avant par la ministre de l'Ecologie n'aura pas tenu bien longtemps. Neuf jours après la présentation du résultat favorable au consortium mené par GDF Suez, WPD Offshore France, membre du consortium perdant mené par EDF Energies Nouvelles, conteste l'attribution d'un des deux parcs éoliens.

L'entreprise d'origine allemande a déposé ce vendredi un référé précontractuel devant la justice administrative. "WPD conteste le résultat du projet des deux îles au large de la Vendée et lance une procédure de référé sur l'évaluation de la Commission de régulation de l'énergie (CRE)", explique l'entreprise, précisant que "sans remettre en cause l'attribution de la totalité de l'appel d'offres, WPD s'interroge sur les conditions d'attribution du lot n° 2 des îles d'Yeu et de Noirmoutier et conteste la fiabilité technique et économique du consortium concurrent".

Le choix technique de GDF contesté

WPD "souhaite comprendre la notation de la CRE", explique le communiqué de presse, expliquant que l'entreprise a réalisé "un investissement significatif en études techniques et environnementales". L'entreprise entend "s'assurer, sous l'autorité indépendante du juge, que l'analyse des dossiers a bien été strictement appréciée au vu des critères du cahier des charges". Neuf des 16 critères de l'appel d'offres feraient l'objet "de fragilités importantes [d]'évaluation".

L'entreprise cite en particulier le choix des fondations d'éoliennes, un élément "déterminant dans l'élaboration d'un projet éolien en mer, non seulement pour son coût puisqu'il représente 30% de l'investissement, mais également pour son impact environnemental et la durée de chantier". Mettant en avant que le consortium mené par EDF Energie nouvelles est le seul à avoir effectué des forages géotechniques sur le site, WPD avance que le "choix de fondation ancrée (contrairement à notre choix de fondation posée) est incompatible avec le site et entraîne une sous-évaluation très significative du coût global du projet, ce qui fausse donc la notation de plusieurs critères de l'appel d'offres".

L'unité de la filière française mise à mal

Les deux offres pour le parc entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier étaient très proches, avait expliqué la ministre, évoquant un choix "très serré". Elle avait suivi l'avis de la CRE pour "éviter tout contentieux". Aujourd'hui, cet avis est directement attaqué.

Par ailleurs, lors de la présentation du résultat, Jérôme Pécresse, président d'Alstom Renewable Power, membre du consortium perdant, avait ironisé sur la capacité d'Areva à produire les éoliennes de 8 mégawatts (MW) qui doivent équiper les deux sites remportés par GDF. Il s'agit d'un pari "audacieux" qu'"il faudra concrétiser", avait-il lancé à son homologue d'Areva.

Le représentant d'Alstom avait aussi critiqué, à mots à peine voilés, le Gouvernement qui, selon lui, ne soutient pas le groupe français qui réalise des investissements importants dans l'éolien en mer en France. Un message qui est loin d'être anodin au moment où Alstom veut céder son secteur énergétique à General Electric, contre l'avis du ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, qui souhaiterait marier le groupe français à son homologue allemand Siemens.

L'image, chère à Ségolène Royal, d'une "répartition équitable" des parcs entre EDF Energies Nouvelles et GDF Suez, EDF ayant déjà remporté trois sites lors du premier appel d'offres. La "compétition saine" vantée par Ségolène Royal ne semble plus d'actualité.

Réactions7 réactions à cet article

encore un énième contentieux qui vient ralentir la réalisation des objectifs de la PPI en matière d'EnR. D'ailleurs quelle en est l'utilité sachant qu'EDF ne pourra pas être pas réaliser 1 des 3 parcs qui lui ont été attribués lors du précédent appel d'offres ...... e

Eole | 17 mai 2014 à 19h15 Signaler un contenu inapproprié

Je pense que le principe même d'un appel d'offre pour l'éolien en mer est un non sens
Le principe de notation est arbitraire et minimise la dimension "polluante" de l'implantation d'une centrale électrique en mer posée sur le littoral, rien à voir avec l'offshore qui veut dire au large si possible hors de vue. Pour les amoureux des espaces côtiers infinis et la dimension spirituelle qu'il peuvent représenter peut engendrer une nouvelle guerre de "religion".
Le niveau de prix bien qu'encadré encadré par la CRE(cet organisme est-il compétent dans le domaine industriel?) est beaucoup trop élevé, ce qui autorise un prix déraisonnable pour le rachat de l'électricité (environ 4 fois le prix moyen du marché)
Compte tenu de la taille des projets (80 à 100 machines), seuls quelques grands groupes peuvent postuler et sur cet appel d'offre. Il n'y a eu que deux candidats: insuffisant voir infructueux si le principe est de faire jouer la concurrence.
Pour chacun de lauréats possibles, il y a des constantes :
Situation financière précaire des entreprises
Proposition technique insuffisante les machines ne sont pas encore produites, les fondations non éprouvées.
La précipitation pourrait aboutir à des catastrophes. Comme pour l'EPR (tient on retrouve Areva) des délais et des surcoûts notoires qui viendront grossir la taxation des consommateurs
Il n'y a aucune justification à aller trop vite sachant qu'en France la production d'électricité par les énergies fossiles n'est que de 8% environ.

ITC78 | 17 mai 2014 à 22h19 Signaler un contenu inapproprié

dommage que la contestation soit uniquement sur l'île d'yeu ...car le désastre écologique et paysager sera sur les 5 zones offshores .

carl | 19 mai 2014 à 08h58 Signaler un contenu inapproprié

S'il en sont à se battre entres eux, c'est bien la preuve que la soupe doit être bonne...

Tireman | 19 mai 2014 à 11h45 Signaler un contenu inapproprié

On peut tout de même se poser la question :
Quel est l'intérêt de GDF-Suez dans l'éolien ?
- Se donner une image d'entreprise verte, le greenwashing par excellence.
- S'assurer un complément de revenu sur le dos des citoyens (tarif de rachat prohibitif garanti par l'Etat).
- L'éolien étant intermittent, les recours aux centrales thermiques, principalement au gaz, vont augmenter, tout bénéfice pour GDF-Suez !
- L'éolien ouvre droit au marché du carbone, "les droits à polluer" seront ventilés dans les activités polluantes de GDF-Suez.
C'est la logique du pollueur gagnant. La double peine revient pour les citoyens, les payeurs de la politique de Greenwashing de GDF-Suez.
- Amuser les politiques de tout bord, et avoir la paix avec les "écolos" et autres ONG dites environnementales.

Juste pour rire :
Ces 2 zones d'une puissance installée de 1.000 MW ne produiront que l'équivalent d'une petite centrale thermique de 300 MW ou 19% d'un EPR, mais, rassurez-vous, pour le coût d'un EPR !

Tireman | 19 mai 2014 à 18h53 Signaler un contenu inapproprié

Bataille de requins .

Louise | 19 mai 2014 à 22h52 Signaler un contenu inapproprié

Je ne comprends pas pourquoi avec un appel d'offre, le prix n'est pas fixé lors de la prise de marché.
Les surcoûts "omis ou oubliés" par les entreprises doivent être à leur charge, il y a un truc qui m'échappe.
Et c'est quoi ce délire de répondre à l'appel sans qu'il y ait eu de forage géotechnique préalable. Pour poser un cailloux dans une rivière on fait des études géotechniques préalables, et on en ferait pas pour des éoliennes offshore, c'est du délire.

Quent1

quent1 | 20 mai 2014 à 08h23 Signaler un contenu inapproprié

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