Selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE), les rejets de métaux lourds issus des grandes industries (1) européennes ont diminué entre 2010 et 2016. Les nouvelles données du Registre européen des rejets et transferts de polluants (E-PRTR) indiquent en effet que les émissions de huit métaux lourds – arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc – auraient diminué de 39% dans les airs et de 34% dans les eaux. Le E-PRTR couvre 65 activités économiques et environ 33.000 installations en Europe.
L'AEE rappelle que les métaux lourds peuvent causer des effets sur les cycles des nutriments dans les plantes et provoquer des troubles du développement et de la reproduction chez les animaux et les humains.
Concernant les rejets dans les airs, 18 des 978 installations industrielles étaient responsables de plus de la moitié des émissions de métaux lourds en 2016. La majeure partie de celle-ci (58%) étant causée par la production et le traitement des métaux, et notamment la combustion des gaz relâchés dans l'air lors de la chauffe du métal. Les centrales thermiques sont quant à elles responsables de 23% des émissions de métaux lourds.
Pour les rejets dans l'eau, les mines et l'aquaculture intensive produisent respectivement 19% et 14% des pressions sur le milieu. En aquaculture intensive, les cages des poissons libèrent en effet du cuivre et du zinc dans la mer.
Pour produire son analyse, l'AEE a combiné les données sur les quantités d'émissions du E-PRTR avec le modèle UEStox qui produit des informations sur la toxicité des substances. "Cela permet de fournir une indication des dommages environnementaux relatifs causés par les rejets des substances de chaque installation", indique l'agence. Les petites activités et les sources de pollution diffuses, comme celles des transports, n'ont pas été prises en compte dans l'analyse.