Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Comment optimiser les travaux de rénovation énergétique des logements équipés de chauffage collectif ?

Une étude du cabinet Cardonnel Ingénierie, demandée par la Fedene, souligne l'efficacité du pilotage et de la maintenance des installations thermiques quelles que soient les actions de rénovation énergétique des immeubles avec chauffage collectif.

Energie  |    |  R. Boughriet

Un rapport du bureau d'études Cardonnel Ingénierie, commandé par la Fédération des services énergie environnement (Fedene) propose "des solutions" pour conduire "efficacement" les travaux de rénovation énergétique dans les logements équipés de chauffage collectif.

L'étude (1) vise à répondre aux objectifs gouvernementaux : l'Etat mise en effet sur des solutions d'efficacité énergétique passive (équipements de chauffage, isolation et ventilation), via son plan de rénovation thermique de 500.000 logements par an d'ici 2017. Les copropriétés, équipées d'une installation de chauffage collectif, ont l'obligation de réaliser un audit énergétique ou un diagnostic de performance énergétique (DPE) avant fin 2016. "Nous proposons des solutions pragmatiques adaptées aux différents types de bâtiments et aux contraintes financières des décideurs", a indiqué Jean-Claude Boncorps, président de la Fedene.

L'étude analyse en effet trois types de bâtiments collectifs (entre 20 et 27 logements) de périodes de construction distinctes : des immeubles construits avant 1948 de type Haussmannien (soit 53% des copropriétés en France et 6 % des résidences principales à Paris), ceux construits entre 1948 et 1975, datant des trente Glorieuses (20 à 25% des copropriétés et 50 à 60% des logements HLM en France) et enfin, des immeubles des années 80 répondant aux "premières exigences" de réglementations thermiques (16% des copropriétés et 14% des logements HLM). Leurs surfaces sont "homogènes" et vont de 1.400 à 2.300 m2.

L'étude tient également compte des disparités géographiques et climatiques. Elle a analysé trois villes de référence par zone : Nancy (climat rude : zone H1b), La Rochelle (climat tempéré : zone H2b) et Nice (fortes chaleurs en été : zone H3).

Une stratégie de rénovation "adaptée à chaque cas" et à chaque typologie est "nécessaire", estime l'étude. Pour chaque typologie de bâti, un "package" de propositions d'outils pour la rénovation énergétique est présenté. Ils incluent des actions sur les équipements et/ou l'enveloppe et le pilotage et la maintenance des installations.

Immeubles des 30 Glorieuses les plus perditifs

Pour ce faire, des simulations ont été réalisées pour les 3 bâtiments, par zone climatique, basées sur un logiciel de calcul des gains en énergie par rapport à la RT existante.

Ainsi, pour les bâtiments d'avant 1948, les actions sur les équipements thermiques (changement de chaudière, isolation des réseaux en volume non chauffé, mise en place de robinets thermostatiques et équilibrage des réseaux hydrauliques) et une isolation du plancher bas "sont plus adaptés", d'après les simulations.

Pour les bâtiments des 30 Glorieuses, les stratégies de rénovation les plus adéquates consistent "à agir sur l'enveloppe" - avec un effort financier "conséquent" toutefois - ou à combiner des opérations sur les équipements thermiques telles que changer de chaudière alors que le crédit d'impôt développement durable 2014 a été durci sur ce type d'équipement (chaudière gaz condensation…). Ce type de bâtiment est le "plus perditif" comparé aux deux autres mais "offre le plus de possibilités en matière de réduction de consommations".

S'agissant des bâtiments construits dans les années 80, il est possible de réduire la consommation énergétique "en combinant plusieurs actions sur l'enveloppe ou en agissant uniquement sur les équipements thermiques", relève l'étude. Ce type de bâtiment est celui qui offre "les meilleures performances à la base et qui donc présente le moins de réduction potentielle en énergie pure".

Pilotage et maintenance des équipements : "gage d'efficacité"

"Pour catégoriser les solutions, on retrouve bien évidemment les bouquets complets de rénovations en tant que solutions les plus performantes", conclut l'étude. Un taux de 25% du crédit d'impôt développement durable est réservé aux bouquets de travaux notamment. Les solutions de changement de système de production de chaleur présentent également "un intérêt certain". A l'inverse, les variantes d'isolation "sur un seul poste représentent un faible gain énergétique", ajoute le rapport.

Des 3 zones climatiques étudiées, la zone "la plus défavorable" est la zone continentale avec un climat rude (zone H1b.) Les consommations des bâtiments "sont donc plus élevées" dans les simulations de cette zone. (Voir tableau)

BâtimentHaussmannien30 GlorieusesAnnées 80

Combinaison d'actions
sur les équipements thermiques

Coût : 2700€/logement
Economie d'énergie : 34%
TRB* : 6 ans

Coût : 3000€/logement
Economie d'énergie : 40%
TRB* : 5 ans
Coût : 2400€/logement
Economie d'énergie : 26%
TRB* : 10 ans

Combinaison d'actions
sur l'enveloppe


Coût : 14150€/logement
Economie d'énergie : 45%
TRB* : 24 ans

Coût : 16000€/logement
Economie d'énergie : 40%
TRB* : 27 ans
Coût : 12900€/logement
Economie d'énergie : 50%
TRB* : 28 ans

Rénovation globale
(équipements + enveloppe)

Coût : 16800€/logement
Economie d'énergie : 69%
TRB* : 19 ans
Coût : 19000€/logement
Economie d'énergie : 73%
TRB* : 18 ans
Coût : 15300€/logement
Economie d'énergie : 64%
TRB* : 25 ans

* Temps de Retour Brut

L'étude souligne "la rentabilité financière et énergétique" du pilotage et de la maintenance des équipements (2) quelles que soient les actions de rénovation choisies : maintien du rendement du brûleur, réglage de la température d'eau chaude, équilibrage du réseau de distribution, télégestion, système d'alertes…

Ainsi, sur des installations existantes non rénovées, ces prestations peuvent générer des économies d'énergie "allant au-delà de 20% sur une durée d'exploitation de 10 ans", chiffre l'étude. Le surcoût lié à ces services se voit donc "très rapidement amorti."

Dans tous les cas, "il est nécessaire de faire appel à un bureau d'étude compétent pour réaliser un diagnostic permettant de choisir le meilleur bouquet de travaux de rénovation", prévient l'étude.

La Fedene recommande d'inscrire dans le projet de loi relatif à la transition énergétique "la garantie de performance énergétique réelle" du bâtiment réhabilité. En complément de mesures d'incitation financière, "des obligations raisonnées de rénovation à l'occasion de travaux sur un bâtiment" seront discutées dans le cadre de cette loi, avait indiqué en mars dernier l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot.

1. Télécharger le rapport sur la rénovation
http://www.fedene.fr/sites/default/files/actualites/RAPPORT%20CARDONNEL%20INGENIERIE%20%E2%80%93%20RENOVATION.pdf
2. Télécharger le rapport sur le pilotage et la maintenance des équipements
http://www.fedene.fr/sites/default/files/actualites/RAPPORT-CARDONNEL-INGENIERIE%E2%80%93PILOTAGE-ET-MAINTENANCE.pdf

Réactions5 réactions à cet article

J'ajouterai juste que la sobriété doit également être approfndie.
Ben que l'on parle de chauffage, il y a quelques marges de manouvre. On voit encore trop souvent les fenêtres ouvertes quand un coup de chaud passe (comme cette année) en particulier quand le chauffage est collectif.
Un effort de pédagogie est alors nécessaire, la techno ne faisant pas tout.

Il y a aussi le cas des passoires énergétiques (pire que le bâtiment moyen construit dans les 30 glorieuse) où des solutions sont à apporter d'urgence, tant pour l'usager (souvent précaire) que du point de vue environnemental (carbone, ressource, ...) alors que les moyens financiers sont quasi nuls mais les possibilités d'amélioration énorme.

Enfin une remarque sur les travaux proposés et leur priorisation :
le remplacement d'une chaudière sur un bâtiment qui devra (de toutes façons) être rénové est une erreur (à mon sens, sauf si l'on n'envisage de faire les travaux quand la nouvelle chaudière sera e nouveau à changer). En effet la nouvelle chaudière, dimensionée pour les besoins actuels du bâtiment, ne sera performante qu'autour de sa puissance nominale. Un gain futur sur l'enveloppe dégageant une économie d'énergie (de l'ordre de 20 à 50 % si j'ai bien suivi) va donc également générer une baisse de rendement (parfois importante, selon les technologies).
A cela s'ajoute un risque d'augmentation significative des émissions polluantes (avec la baisse de rendement)...

Donc à éviter.

Tombour | 08 avril 2014 à 14h57 Signaler un contenu inapproprié

C'est quand même pas banal que la Fedene finance une étude pour promouvoir son business de manière aussi grossière, et qu'on arrive à présenter ce genre de point de vue sans contre point de vue...
(Cardonnel nous avait habitué à mieux)

Comme le dit Tombour, changer une chaudière AVANT de travailler l'enveloppe est quelque chose d'absurde (sauf cas où le changement devient urgent pour cause de panne ou autre).
Les copropriétaires utiliseront bien mieux leur argent en améliorant leur enveloppe dès maintenant, la chaufferie par la suite n'en sera que plus petite et donc moins coûteuse, et surtout elle ne sera pas surdimensionnée et donc beaucoup plus efficace.

Rascar | 11 avril 2014 à 10h37 Signaler un contenu inapproprié

Article très pertinent de même que les commentaires de Tombour. J'ajouterais une précision, dans des pays comme l'Angleterre il est obligatoire de procéder à un état de son réseau de chauffage (désembouage, équilibrage, mise en place de thermostats, de système de dégazage et de captage des boues et particules métalliques etc) lorsque l'on remplace son unité de chauffage. En France peu de chauffagistes le font et encore moins de particuliers. Pourtant les pertes induites sont de 10 à 15% / an pour le seul désembouage et bien plus avec l'ensemble des aspects du réseau à contrôler, ce qui se fait tous les 10 à 15 ans mais apporte un bien meilleur rendement, confort et durabilité (unité de chauffe, échangeurs, pompes etc). Pourquoi ne pas prévoir cette obligation à chaque remplacement et qui est amortie généralement en 4 ans environ pour une durée moyenne de plus de 10 à 15 ans ? En outre beaucoup de particuliers ont encore le réseau d'eau potable non déconnecté entièrement du réseau de chauffage ce qui se fait aisément avec un flexible que l'on remet pour un remplissage et qui est durablement plus efficient que les disconnecteurs qui lâchent en quelques années. Cà évite les gros risques de contaminations pour les particuliers et le réseau et çà peut coûter très cher voire plus !

Energie+ | 12 avril 2014 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

Je suis d'accord avec vous, dans le meilleur des mondes on commence par l'enveloppe et ensuite on change la chaudière et la régulation, tout en gardant les émetteurs surdimensionnés pour les utiliser en basse température.
Le problème c'est que d'une part il est très difficile d'avoir le budget global.
D'autre part si votre régulation est mauvaise ou que vous ne changez pas les paramètres, il n'y a pas d'économie d'énergie ! juste une augmentation du "confort" ou des ouvertures de fenêtres.
99% des gens ne se plaignent pas d'avoir chaud et se gardent bien de le dire si le bâtiment est surchauffé !
Quand on ne peut pas tout faire dans la foulée, le plus pertinent a mon avis est de rénover la régulation et d'installer un traitement de l'eau, puis une fois le circuit "clair", remplacement du générateur.
Ensuite refaire l'isolation.
a noter que l'isolation des combles peut être bon marché, en tout cas comparé a l'isolation des murs ou eu changement des menuiseries.
Bien sur chaque cas est différent et l'isolation reste indispensable, mais les chaufferies sont souvent dans des états calamiteux ...

chocard | 16 avril 2014 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié

Tout à fait d'accord avec Chocard.
Energie+, je ne pense pas qu'il faille (encore) légiférer. Il est temps que les syndics de copropriété fassent le job pour lequel ils sont payés !
Et pour les syndics bénévoles et autres cas où il n'y a pas de "compétences" en interne, les EIE, ALE, CAUE... existent. Si on peut parfois remarquer un manque de communication de certaines stuctures, il y a aussi (à mon sens) un manque d'intérêt de la part des principaux concernés !

Les outils existent (presques tous), il faut s'en servir.

Tombour | 12 mai 2014 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Rachida Boughriet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires