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Rénovation thermique des bâtiments publics : à quels coûts ?

Si l'Etat s'est engagé à rénover d'ici 2020 son parc immobilier, le financement des travaux dans le public reste problématique. Pour répondre aux objectifs du Grenelle, collectivités et services de l'Etat recourent à de nouveaux outils financiers.

Energie  |    |  R. Boughriet
   
Rénovation thermique des bâtiments publics : à quels coûts ?
La Conciergerie à Paris : un bâtiment public à rénover parmi d'autres
© Herreneck
   
Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, le gouvernement s'est engagé à faire preuve d'exemplarité en rénovant d'ici 2020, les bâtiments de l'Etat (environ 50 millions de m2) et les établissements publics (70 millions de m2). La loi Grenelle 1 précise en effet que tous ces bâtiments seront soumis à un audit d'ici à 2010 et devront engager une rénovation d'un tiers de leurs surfaces d'ici à 2012. L'objectif est de réduire d'au moins 40 % les consommations d'énergie et d'au moins 50 % les émissions de gaz à effet de serre de ces bâtiments dans un délai de huit ans. ''C'est une obligation pour l'Etat et une recommandation pour les collectivités territoriales'', souligne le plan bâtiment Grenelle.

Les membres du comité opérationnel du Grenelle ont estimé que le coût des rénovations énergétiques des bâtiments publics pouvait varier entre 200 et 300€ TTC/m2. Dans le cadre du Plan de relance, le volet bâtiments publics/ Etat exemplaire a été doté de 200 millions d'euros. 150 millions d'euros sont dédiés aux travaux de rénovation et d'accessibilité. 50 millions d'euros sont également destinés aux audits prévus par la Loi Grenelle.
Une première campagne expérimentale d'audits a été menée en Rhône-Alpes de 2008 à 2009 sur 60 bâtiments de l'Etat répartis sur 26 sites (Direction Régionale des Finances Publiques, rectorat, etc). Près de 300.000 m2 sont concernés, a rappelé le 31 mars Isabelle Janoyer de la Direction de l'Equipement du Rhône qui a mené cette campagne, à l'occasion d'un colloque de l'Ademe à Bagnolet (93). Cette expérimentation vise à tester la faisabilité d'un approche globale sur le parc immobilier de l'Etat et à évaluer les conditions d'atteinte des objectifs du Grenelle. Selon Mme Janoyer, les premiers résultats du Certu (Centre d'études sur les Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les constructions publiques) évaluent les économies d'énergies générées sur les 60 bâtiments à 27 millions KWh/eq.an et une réduction de GES de l'ordre de 4.000 t/eq CO2 d'ici 2018. ''Les objectifs du Grenelle sont donc techniquement atteignables'', affirme Mme Janoyer à condition de ''ne pas disperser les crédits de rénovation énergétique sur l'ensemble du patrimoine mais de rénover en priorité les bâtiments les plus énergivores''.

Le Certu chiffre le coût moyen de la rénovation énergétique et d'entretien à 270 €TTC/m² dont 160€/m2 pour les travaux liés à l'énergie. Au total, un investissement de 75 millions d'euros est nécessaire pour rénover uniquement le parc diagnostiqué en Rhône-Alpes, soit 7 millions/an alors que l'enveloppe du plan de relance est dotée de 150 millions pour l'ensemble du patrimoine de l'Etat ! D'ailleurs, d'autres audits ont été lancés en 2009, portant sur près d'une vingtaine de millions de m2 sur tout le territoire (sur les 50 millions de m2 des bâtiments de l'Etat).

Si le Ministère du développement durable a mis en place une série d'outils financiers incitatifs pour les propriétaires privés (crédits d'impôt, éco-prêt à taux zéro…), ''pour l'heure, il n'est pas prévu de mesures financières spécifiques pour le patrimoine appartenant aux collectivités locales'', selon le CGEDD, dont le patrimoine est estimé à plus de 240 millions de m2 (établissements scolaires, maisons de retraite, équipements sportifs…). L'enjeu est pourtant de taille puisque pour atteindre les objectifs du Grenelle, le budget nécessaire pour la rénovation thermique du patrimoine immobilier de l'Etat est estimé à 24 milliards d'euros d'ici à 10 ans.

Les contrats de performance énergétique, la solution ?

Pour financer ces opérations de rénovation y compris les audits, les services de l'Etat et les collectivités pourraient recourir aux certificats d'économies d'énergie (CEE). Les collectivités misent de plus en plus sur les contrats de performance énergétique (CPE) à l'instar de la région Alsace, l'une des rares désormais avec laquelle le gouvernement semble être en mesure de tester ses orientations ''grandeur nature''. Un CPE a par exemple été signé en décembre dernier entre le Conseil régional d'Alsace et GDF-Suez, via sa filiale Cofely, pour la gestion de 14 lycées de la région considérées les plus énergivores. Conclu pour vingt ans, ce contrat de partenariat public-privé effectif, depuis le 1er janvier 2010, devrait ''permettre de réduire de 35 % la consommation d'énergies de l'ensemble des bâtiments et de 65 % leurs émissions de gaz à effet de serre'', a souligné Arnaud Clemens, directeur de la construction de la région Alsace, à l'occasion du colloque de l'Ademe. Une société baptisée Ecolya a été spécifiquement créée pour gérer ce contrat. Celle-ci a prévu d'investir 30 millions d'euros en 2010 et 2011 pour financer la construction de six chaufferies biomasse, l'optimisation des installations de chauffage et de ventilation, l'installation de 5.000 m² de panneaux photovoltaïques, la généralisation et l'amélioration des régulations de chauffage et l'isolation des bâtiments. De son côté, la Région verse au prestataire un loyer annuel de 3,5 millions d'euros qui prendra en compte le remboursement de l'investissement des 30 millions d'euros d'ici à 2011. ''Ce loyer finance partiellement le montant d'économies d'énergie prévu'', a précisé M. Clemens.
La région Centre a également lancé un appel d'offres portant sur un contrat de performance énergétique sur la rénovation d'une vingtaine de lycées. On notera encore que la Ville de Paris a lancé le projet ''CPE Ecoles'' (Contrat de Performance Energétique) qui vise notamment la réduction de 30% des consommations énergétiques de 600 écoles primaires et maternelles municipales.

Les collectivités locales peuvent également s'appuyer sur le Fonds chaleur, piloté par l'Ademe, doté d'un milliard d'euros pour 2009 et 2011 pour financer notamment leur projet de réseaux de chaleur urbain à partir d'énergie renouvelable (biomasse, géothermie, solaire…) Autre solution : la location de 40 toitures photovoltaïques (PV) - soit 15.500 m2 - proposée par le Ministère de la Défense à la base aérienne d'Istres. Il s'agit d'un contrat AOT (Autorisation d'Occupation Temporaire) qui prévoit la location des toits PV au profit d'un opérateur. Ce dernier fournira les équipements contre l'exploitation de l'excédent produit pendant 20 ans. L'opérateur se rétribue ''en vendant la production excédentaire à Electricité de France (EDF), avant que le ministère de la Défense ne devienne propriétaire des installations et de l'énergie produite'', a précisé Dominique Leroy du Ministère de la Défense.

Réactions1 réaction à cet article

gestion des batiments administatifs

Faire la chasseaux fenêtrs, portes qui ferment mal.
En fin de service hebdomadaire, vérifier que toutes les fenêtres, et portes sont bien fermées, toutes les lumières éteinte. Se contenter de 19° pendant les périodes de trvail.
Avoir des installations de chauffage très bien entretenues, par de vrais professionnels que l'on respecte, et non des commerciaux qui ne pense qu'au chiffre d'affaire.
De 1990 à 1995, au Lycée Balzac à Paris, je suis passé de 700, à 400 tonnes de charbon en respectant les 20°. je m'étais attiré les foudres de la direction, au prix de ma carrière. J'ai un sens du service public, encore + maintenant avec les impôts qui augmentent.Un peu de conscience pro, et le co2 diminuera.

P V | 18 avril 2010 à 17h27 Signaler un contenu inapproprié

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