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Actu-Environnement

Sauvegarde des requins : le Parlement européen renforce l'interdiction du finning

Biodiversité  |    |  G. Dode

Le finning, cette pratique de gaspillage visant à découper les nageoires d'un requin et à rejeter sa carcasse en mer, a été totalement interdit par un vote du Parlement européen jeudi 22 novembre 2012. Cette résolution a été adoptée par 566 voix pour, 47 voix contre et 16 abstentions. Le retrait des nageoires de requins à bord des navires est donc définitivement prohibé.

Cette pratique avait déjà été interdite en 2003 dans l'Union Européenne, mais elle faisait encore l'objet de dérogations, notamment en faveur de l'Espagne et du Portugal. Elle profitait ainsi aux pays asiatiques, grands consommateurs d'ailerons de requins, dont l'Europe est l'un des principaux fournisseurs. Désormais, plus aucun permis spécial ne sera délivré, la découpe des ailerons de requins en mer faisant l'objet d'une interdiction absolue.

Ce qui a changé ? Auparavant, les pêcheurs disposant de permis spéciaux devaient garder les carcasses à bord, mais ils pouvaient débarquer les nageoires et les corps de requins dans des ports différents, ce qui compliquait la comptabilisation nageoires/carcasses et rendait le rejet des corps en mer plus difficile à détecter. Dorénavant, les requins devront être débarqués avec leurs nageoires "naturellement attachées au corps", sans exception. Cette résolution est l'aboutissement d'un long combat des associations de protection de l'environnement.

Une interdiction plus que nécessaire

Ces dernières années, certains stocks de requins avaient fait l'objet d'une surpêche et sont désormais menacés en raison d'une forte augmentation de la demande de produits issus de cet animal, en particulier des nageoires. Le finning est considéré comme la cause principale de déclin des requins dans le monde.

D'après Robert Calcagno, directeur de l'Institut océanographique de Monaco, "ces super-prédateurs sont un maillon vital, la clé de voûte, de la chaîne alimentaire des océans et s'ils venaient à disparaître ou à se raréfier, tout l'écosystème s'en trouverait perturbé, jusqu'à menacer l'existence même de nombreuses autres espèces". Ainsi, l'industrie de pêche pâtirait aussi de leur disparition.

Pour Sandrine Bélier, députée européenne EELV, membre de la Commission Environnement, "il était grand temps que l'UE s'engage à mettre un terme, clairement et sans dérogation possible, à cette pratique barbare". Mais, "si ce vote est encourageant, l'UE doit encore passer du stade de mauvais élève à celui de leader en plaidant pour que cette pratique soit proscrite au niveau international".

Pour son collègue, Jean-Paul Besset, député européen EEFV, membre de la Commission Pêche, cette interdiction est "un signal fort aux yeux de l'Europe et demain aux yeux du monde entier".

Réactions1 réaction à cet article

et l'interdiction totale de la pêche des requins, ce ne serait pas plus simple?

Marine | 23 novembre 2012 à 13h50 Signaler un contenu inapproprié

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