Une étude réalisée sur l'air ambiant à Paris s'est notamment intéressée aux impacts potentiels de la pollution par les particules fines et ultra-fines sur l'appareil respiratoire humain. Manifestations inflammatoires des voies respiratoires, allergies, crises d'asthme et bronchites chroniques à long terme sont autant de conséquences sanitaires déjà identifiées mais l'étude s'est particulièrement intéressée au facteur taille de ces particules. Les particules fines sont celles dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 et 1 millionièmes de mètre (PM2,5 et PM1) tandis que les particules ultrafines ne font pas plus de 0,1 millionièmes de mètre de diamètre (PM0,1). Cette étude a permis de caractériser la composition chimique pour les différentes tailles de particules présentes. Les effets de chaque fraction granulométrique ont été étudiés et les résultats confirment le rôle prépondérant des fractions les plus fines dans la réponse inflammatoire des cellules pulmonaires et donc le rôle prépondérant joué par le trafic automobile à l'origine de ces particules.
Une seconde étude s'est intéressée à l'impact d'une inhalation de pollution automobile sur les fonctions cardiaques, reproductrice et rénale. Plusieurs scénarios ont été étudiés et notamment la présence ou l'absence de pots catalytiques. Destinés à réduire les émissions de polluants, ces équipements modifient les composés rejetés en les oxydant à très haute température (entre 500 et 1.000 °C) au travers d'un réseau de micro-alvéoles. L'étude a montré que, comparées aux émissions non post-traitées, ces émissions sont de nature à induire un stress oxydant important chez le rat au niveau du poumon, du coeur, du foie et du rein. Il semblerait que le dioxyde d'azote (NO2) soit responsable d'une part importante de ces effets. Au regard de ces résultats, les stratégies de dépollution des fumées des moteurs, élaborées pour répondre à l'évolution de la réglementation « Euro », laissent entrevoir une aggravation du potentiel oxydant et des émissions de dioxyde d'azote (NO2) des moteurs Diesel. Les auteurs de l'étude estiment donc qu'il convient d'accélérer la mise au point de dispositifs d'élimination des oxydes d'azote émis par les véhicules légers afin de limiter l'exposition des Européens.
Si ces études constituent une avancée notable dans la compréhension des effets de la pollution atmosphérique sur la santé et notamment la pollution automobile, elles n'en sont pas moins difficiles à traduire en acte politique et mettent en évidence la complexité des solutions à apporter. L'existence d'un risque pour les particules ultrafines laisse supposer que leur surveillance devrait être envisagée à grande échelle afin d'évaluer l'exposition de la population et la mise en place d'une réglementation pourrait s'avérer nécessaire. À l'heure actuelle, seules les particules PM10 et PM2,5 sont mesurées mais alors que le faible diamètre des PM2,5 les rend plus dangereuses, ces particules ne bénéficient pas encore de réglementation contrairement aux PM10. Ce devrait bientôt être chose faite lorsque les instances européennes se seront mises d'accord sur les normes à appliquer.
D'autre part, la mise en évidence d'un risque accru lié à l'existence des pots catalytiques révèle également le difficile équilibre à trouver entre la réduction de certains polluants et l'apparition ou l'augmentation d'autres substances.
Cette interprétation délicate des résultats de recherche par les pouvoirs publics a été mise en évidence à travers un rapport d'évaluation du programme PRIMEQUAL. Le rapport indique une grande difficulté à transcrire les résultats en données opérationnelles pour les décideurs. La recherche et la décision publique ne fonctionnent pas sur la même échelle de temps ; il peut se passer une longue période avant que le résultat puisse être utilisé par les décideurs, précise le rapport. L'absence des collectivités territoriales est également un point faible du programme compte tenu du poids de ses dernières dans les politiques relatives à la qualité de l'air (PRQA, PDU, …). En réponse, il est prévu d'associer ces collectivités au Comité d'orientation du programme et d'accorder davantage de place aux recherches en sciences humaines et sociales. Le programme PRIMEQUAL s'engage ainsi en 2008 dans une nouvelle dynamique qui visera à associer davantage et de manière plus systématique les producteurs de connaissances et leurs utilisateurs pour une meilleure prise en charge des risques liés à la pollution atmosphérique.