Ces résultats s'inscrivent dans le cadre du volet périnatal du programme national de biosurveillance prévu dans le second Plan national santé environnement (PNSE2) visant à surveiller la présence dans l'organisme de substances chimiques issues de notre environnement ou de leurs produits de dégradation.
Des prélèvements biologiques (sang, urine, cheveux) ont été réalisés afin de mesurer le taux d'imprégnation des mères, ayant accouché en France métropolitaine en 2011. Elles font partie de la cohorte Elfe, lancée en mars 2011, qui s'est fixée pour objectif de suivre 20.000 enfants nés en 2011, de la naissance à l'âge adulte.
L'analyse des facteurs pouvant expliquer les niveaux d'imprégnation (alimentation, expositions professionnelles et environnementales, mode de vie) sera disponible en 2015. De nouveaux résultats concernant l'exposition des femmes enceintes aux phtalates, aux pesticides et aux composés polybromés et perfluorés seront publiés d'ici fin 2014.
Plomb : des concentrations réduites de moitié
La concentration moyenne de plomb a été mesurée à 8,30 microgrammes (µg) par litre (L) de sang, selon les prélèvements réalisés dans le sang de cordon chez 1.968 mères au moment de l'accouchement, indique l'InVS. Cela représente la moitié des niveaux de concentration observés en 2006 lors d'une précédente étude, ont précisé les chercheurs à l'AFP. L'InVS souligne la diminution des plombémies, constatée en France et en Europe "depuis les années 1990, suite notamment à l'interdiction de l'essence plombée". Ces niveaux sont largement inférieurs à la valeur limite d'exposition fixée actuellement à 100 µg/L de sang pour le saturnisme infantile en France. Fin août dernier, le Haut Conseil de la santé publique a préconisé d'abaisser de moitié ce seuil soit 50 μg/L, "compte tenu des effets nocifs sur la santé démontrés chez les enfants et les femmes enceintes" par plusieurs études scientifiques récentes.
Mercure : des niveaux stables
L'
L'exposition au BPA divisée par trois
Sur les 1.764 mères admises en maternité prélevées, plus de 90% d'entre elles présentaient des concentrations détectables de BPA dans les urines, avec une moyenne de 0,70 µg/L, contre 2,5 µg/L relevés dans deux études en France réalisées entre 2003 et 2007. Ces résultats sont "inférieurs à ceux mesurés dans les précédentes études réalisées en France et à l'étranger. La substitution progressive du BPA dans les matières plastiques et les résines en contact avec les denrées alimentaires constitue une explication potentielle de ces résultats", souligne l'InVS. La France a suspendu en juillet 2010 la commercialisation des biberons contenant du BPA. Cette interdiction a été étendue à toute l'Union européenne en juin 2011. La France a également interdit en 2013 le bisphénol A dans les contenants alimentaires pour ceux destinés aux bébés et début 2015 pour les autres.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a fixé en 2006 une dose journalière tolérable (DJT) de 50 µg/kg de poids corporel par jour, correspondant à la quantité de BPA pouvant être ingérée sans entraîner de risque pour la santé humaine. Dans un projet d'avis, l'Efsa a proposé en janvier 2014, à titre provisoire, de diviser par 10 ce seuil (soit 5 µg/kg pc/jour).
L'étude de biosurveillance ne s'est pas penchée sur l'exposition aux substituts du BPA. Or, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a alerté en avril 2013 des risques sanitaires de trois bisphénols alternatifs (BPS, BPF et BPAP) utilisés par les industriels aux mêmes "propriétés oestrogéniques potentiellement toxiques pour le consommateur".