La contribution aux émissions de dioxyde de carbone des rivières intermittentes et des torrents éphémères devrait être intégrée dans les évaluations mondiales du cycle du carbone : c'est l'un des résultats du projet international collaboratif " 1.000 rivières intermittentes" (1) .
Dans le lit de rivières asséchées, d'importantes quantités de litière végétale terrestre peuvent en effet s'accumuler. Lors du remouillage, celle-ci peut subir un traitement microbien rapide et émettre du dioxyde de carbone. Pour estimer dans quelles proportions, les scientifiques ont collecté des échantillons de litière terrestre accumulée durant les phases d'assecs dans 212 rivières intermittentes de 22 pays. Ils ont ensuite simulé de courtes inondations.
Résultats ? L'émission de dioxyde de carbone lors du remouillage de la litière contribuerait à hauteur de 10% des émissions quotidiennes de CO2 des cours d'eau pérennes, en particulier dans les climats tempérés. Leur prise en compte semble impérative dans un contexte de changement climatique. "Entre 25 et 45% des cours d'eau seraient aujourd'hui intermittents en France", estimait lors d'un colloque Thibault Datry, chargé de recherche spécialisé dans l'écologie des cours d'eau temporaire, à l'institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture