D'après Robin des Bois et le CEDRE (Centre de Documentation, de Recherches et d'Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux), ces déversements dans les sources, les ruisseaux, les rivières, les fleuves, les plans d'eau et les canaux représentent environ 50% des pollutions aquatiques accidentelles.
L'autre moitié est due à des substances diverses provenant du secteur agricole (effluents d'élevage, résidus phytosanitaires et de traitement de récolte), des transports, de l'industrie ou du dysfonctionnement des réseaux de collecte et d'assainissement des eaux pluviales et usées.
Selon l'association, ces mini-marées noires relèvent de la négligence : fuites de citernes vétustes ou abandonnées, de stations-service, de distributeurs de fuel mais aussi dégazages de péniches et de bateaux de loisirs. Robin des Bois dénonce également des actes de malveillance, de vandalisme et des synergies de je-m'en-foutisme et d'ignorance, responsables de ces pollutions.
Depuis 2004, un tiers de ces marées noires soit 188 - est déclaré d'origine inconnue, souligne-t-elle.
L'industrie est également responsable avec 72 cas recensés, devant le transport routier (58), les particuliers (55), la distribution et la livraison de produits polluants (44), les réseaux d'eaux pluviales et usées (40), la navigation (35), le vol et la malveillance (23), l'agriculture (17).
En termes de répartition géographique, Robin des Bois a recensé depuis 2004, 167 marées noires dans le Bassin Loire-Bretagne, 108 dans le Bassin Rhône-Méditerranée, 100 dans le Bassin Seine-Normandie, 63 dans le Bassin Adour-Garonne et 44 dans le Bassin Artois-Picardie, 79 dans le Bassin Rhin-Meuse. Dans ce dernier par exemple, le cumul des déversements supérieurs à 100 litres est estimé à 15 tonnes. Si toutes sortes de déchets atterrissent au fond des cours d'eau - comme les voitures hors d'usage - l'association identifie également diverses institutions.
Face au manque de centralisation et d'interprétation statistique des pollutions des eaux intérieures, l'association dénonce que les origines, les causes, les conséquences sanitaires et environnementales des pollutions accidentelles des eaux intérieures sont mal identifiées, méconnues et sous-estimées et estime que les pollueurs situés en amont doivent être localisés, responsabilisés et sollicités pour réduire ou réparer les dommages sanitaires et environnementaux infligés à l'aval.
Pour Robin des bois, cette ''absence'' de mémorisation des pollutions dispense les pouvoirs publics, les collectivités et les services de police et de gestion de l'eau d'entreprendre les indispensables mesures de prévention, d'information, de pédagogie, d'investigation et si nécessaire de répression.