D'après un bilan effectué par Météo France, l'été 2015 est le plus chaud après 2003. Dans certaines régions, il bat même des records, 41 degrés à Saint Etienne (42), record de chaleur aussi à Strasbourg (67) au mois d'août. "Les deux tiers de l'été ont affiché des températures excédentaires" par rapport "aux normales" de saison, précise Etienne Kapikian, prévisionniste chez Météo France. Or, ce n'est pas un incident climatique mais bien une tendance.
La sècheresse, elle, ne varie pas vraiment, mais associée à des épisodes de très forte chaleur, les arbres dans certaines régions se dessèchent littéralement et meurent. Parfois quelques années plus tard, certains individus ayant résisté à ces épisodes de stress hydrique vont finalement mourir d'un simple parasite, comme la chenille processionnaire, trop faible finalement pour encaisser une seconde "épreuve".
Dans le département de l'Aude, la canicule de 2003 survenue en période de sécheresse fut désastreuse. C'est surtout le sapin pectiné qui a le plus souffert. Or à Sault, il représentait 38% des essences. Il s'agit d'une catastrophe écologique et économique. En plus de cette mortalité sans précédent, les professionnels préfèrent couper les arbres restant par anticipation. En conséquence, c'est toute la filière bois qui est impactée. L'offre devient supérieure à la demande et les cours s'effondrent.
A ce jour, l'adaptation au réchauffement climatique pour la filière bois consiste à modifier les pratiques sylvicoles : mélange des essences, sylviculture à faible densité et trouver des essences de qualité plus résistantes à la sécheresse. Depuis des siècles, la forêt métropolitaine est en perpétuelle évolution pour des raisons essentiellement économiques et une fois encore, elle risque bien de changer de visage.