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Sécheresse : la vigilance s'impose à l'approche de l'été

Le BRGM signale que 54% des nappes phréatiques n'atteignent pas le niveau moyen habituel. L'heure n'est pas à l'alerte, mais à la vigilance. Les pluies à venir seront déterminantes. Parallèlement, de premiers arrêtés préfectoraux sont pris.

Eau  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°370
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°370
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La recharge des nappes phréatiques françaises est en retard, rapporte le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), ce jeudi 20 avril. La moitié d'entre elles sont en déficit. Alors que l'été arrive, "il faut être vigilent, la situation pourrait éventuellement devenir préoccupante", estime Philippe Vigouroux. Mais, à ce stade, l'hydrogéologue du BRGM ne fait pas de prévision. Il explique que la situation évoluera en fonction de la pluviométrie des deux prochains mois. S'il pleut convenablement, les végétaux seront alimentés en eau et l'éventuel surplus pourra compléter les nappes d'eau. Mais si la pluie n'est pas au rendez-vous, les besoins en eau pourraient être important, notamment pour l'agriculture. Dans ce cas, il faudra puiser précocement dans les réserves souterraines.

Verre à moitié plein

Au 1er avril, 46% des nappes phréatiques affichent un niveau moyen ou supérieur à la moyenne, les 54% restantes affichant des niveaux déficitaires. Ces niveaux relativement faibles "[montrent] qu'à peine la moitié du territoire a, pour l'instant, commencé à bénéficier de la recharge hivernale attendue pour cette période de l'année", explique le BRGM. Toutefois, l'établissement public n'est pas alarmiste. "Le verre est à moitié plein", insiste Philippe Vigouroux, qui n'évoque pas la moitié vide. Effectivement, la situation est dégradée par rapport à 2016 : il y a un an, 76% des nappes affichaient un niveau moyen ou supérieur à la moyenne. Mais la situation était bien pire en avril 2012, sans pour autant que la sécheresse sévisse durant l'été.

Cet optimisme relatif s'explique en partie par l'évolution récente des niveaux de recharge. Traditionnellement, la recharge hivernale s'achève en mars et les niveaux repartent à la baisse à partir d'avril. Cette année, le BRGM constate une bascule tardive. "Le phénomène est lent mais désormais assez marqué avec les deux tiers (66%) des points orientés à la hausse et un nombre de points stables (16%) constant par rapport au mois précédent", explique-t-il. Surtout, le nombre de points en hausse progresse par rapport à fin février 2017 (52%). L'exemple de 2012 invite aussi à la prudence. Au 1er avril 2012, "la situation était très préoccupante", rappelle Philippe Vigouroux. Seulement 11% des nappes atteignaient des niveaux moyens ou supérieurs et six zones des niveaux très inférieurs à la normale. Cependant, les fortes précipitations enregistrées entre mi-mai et mi-juin ont permis de rétablir la situation.

Bien sûr, la situation est hétérogène d'une région à l'autre. De rares secteurs présentent des niveaux autour de la moyenne, voire légèrement plus hauts, comme la Lorraine, le sud du Bassin parisien ou la majeure partie du pourtour méditerranéen, explique la BRGM. Le reste de la France présente des niveaux en déficit. Les niveaux bas sont enregistrés en Champagne-Ardenne, en Normandie, en Picardie, dans le bassin Adour-Garonne, dans la vallée du Rhône et dans les secteurs amont de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Des arrêtés pris dans huit départements

Les ressources de surface posent, elles aussi, quelques inquiétudes. Le dernier bulletin de situation hydrologique explique que décembre 2016 a été marqué par un déficit pluviométrique record et janvier 2017 a été très peu arrosé. Certes, le mois de février a marqué un retour proche de la normale sur une grande partie de la France, mais il ne compense pas le déficit de précipitation enregistré depuis septembre dernier (début de l'année hydrologique). Celui-ci "est compris entre 25 et 50% sur la quasi-totalité du pays, sauf de l'Yonne et de la Côte-d'Or au pourtour méditerranéen où la pluviométrie est proche de la normale", résume l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques qui publie le bulletin.

Météo France alerte aussi sur la sécheresse "notable" des sols. "Suite à la douceur et aux faibles précipitations de ces deux dernières semaines, cette sécheresse persiste sur l'ensemble de ces régions", explique le service météorologique national. Les zones les plus touchées sont la Bretagne, le sud de la Normandie et les régions au nord de la Seine. Les sols commencent aussi à s'assécher sur les régions plus au sud. La situation devrait perdurer jusqu'à la fin du mois, même si la baisse des températures devrait limiter l'aggravation.

En conséquence, les préfets de huit départements ont déjà pris 21 arrêtés de restriction. Parmi ceux-ci, cinq départements se distinguent puisque des arrêté de restriction ont été pris au delà du niveau de vigilance qui vise le Calvados, le Haut-Rhin et la Savoie. Ainsi, la Charente, les Côtes d'Armor et l'Ille-et-Vilaine sont partiellement ou totalement placés en état d'alerte. Dans les zones concernées, la réduction des prélèvements à des fins agricoles peut atteindre 3 jours par semaines et diverses autres mesures restrictives peuvent être prises. Quant à l'Eure et au Maine et Loire, ils font l'objet d'arrêtés d'alerte renforcée qui imposent une réduction des prélèvements agricoles supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine et des limitation des autres prélèvements.

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