Mais dans l'état actuel du bâti antillais pris dans son ensemble, un séisme majeur serait catastrophique et entraînerait des milliers de victimes. Cette situation résulte à la fois du fait que les habitations, compte tenu de la rareté des terrains constructibles, ont été souvent construites sur des sites dangereux mais également que les logements sociaux, écoles et autres équipements publics construits à la fin des années 50 ne répondent pas toujours aux normes actuelles de construction parasismique.
C'est pourquoi le Gouvernement a décidé fin 2004 d'engager un programme national de prévention du risque sismique de grande ampleur sur les six années à venir. L'objectif premier de ce programme est de réduire la vulnérabilité de la France au risque sismique, afin d'être prêt et de limiter les dégâts.
Présenté en novembre 2005, ce plan s'applique à l'ensemble du territoire français car les risques ne sont pas nul en métropole bien que la population n'en ait pas vraiment conscience. C'est d'ailleurs pour remédier à ce manque de sensibilisation que le plan a été élaboré. Il a pour objectif de favoriser une prise de conscience des citoyens, des constructeurs et des pouvoirs publics, mais aussi de mettre en place des mesures complémentaires ayant un impact fort sur la sauvegarde des populations. Compte tenu de l'ampleur des travaux à mener, plusieurs phases seront nécessaires.
Aux Antilles les mesures de la première phase du Plan Séisme concerneront le renforcement du bâti existant. Lors du conseil des ministres d'hier la Ministre de l'écologie et du développement durable, Nelly Olin, a annoncé que les travaux prévus au titre de cette phase sont estimés à 343 M€. Un financement par l'État et ses opérateurs est prévu à hauteur d'environ 73%. Par ailleurs, l'État proposera à ses partenaires locaux de mobiliser à hauteur de 18% les fonds européens de développement régional (Feder). Ces financements seront consacrés au renforcement de plusieurs dizaines de bâtiments scolaires, de plus de 1000 logements collectifs, des infrastructures de gestion de crise, et des moyens de communication.
À cela s'ajoutent les travaux qui seront engagés dans le cadre du plan hôpital 2012, correspondant à un coût estimé à plus de 600 M€ et comprenant notamment la rénovation des deux Centres Hospitaliers Universitaires de Pointe-à-Pitre et de Fort-de-France. Ce Plan sera présenté dans les semaines à venir par le Ministre de la santé.
D'autres actions sont prévues pour améliorer les connaissances du risque sismique en France, améliorer la prise en compte de ce risque dans la construction et sensibiliser la population.