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“Avec le biométhane porté, on s'affranchit de la proximité au réseau de gaz naturel”

Pour développer la méthanisation en milieu agricole, plusieurs projets de biométhane porté sont en train de se monter en France. Détails avec Simon Clodic, directeur commercial chez Cryo Pur, spécialiste de la liquéfaction.

Interview  |  Energie  |    |  F. Roussel
   
“Avec le biométhane porté, on s'affranchit de la proximité au réseau de gaz naturel”
Simon Clodic
Directeur commercial chez Cryo Pur, spécialiste de la liquéfaction
   

Actu-Environnement : Plusieurs projets de biogaz porté sont en train de se monter en France. A quelles préoccupations répondent-ils ?

Simon Clodic : En France, la valorisation du biogaz de méthanisation en biométhane injecté sur le réseau est économiquement plus intéressante que de l'utiliser pour produire de l'électricité. La méthanisation est un procédé industriel relativement complexe. Le rendement de transformation du biogaz en électricité est de 30% en moyenne. Il peut être amélioré si on valorise la chaleur fatale mais dans tous les cas l'électricité produite revient plus chère que l'électricité éolienne ou solaire.

La France a mis en place un tarif d'achat pour l'injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel qui permet de rentabiliser les projets. Mais la majorité des gisements méthanisables sont dans des territoires agricoles. Or, ces zones sont moins bien desservies par le réseau de gaz. C'est un vrai paradoxe. Les gestionnaires de réseau de distribution comme GRDF sont prêts à l'étendre. Un arrêté paru en juin 2016 autorise désormais le gestionnaire à raccorder de nouvelles communes. Mais la création d'1 km de canalisation coûte environ 90.000 euros, sans compter les passages de rivières ou de routes. Ces frais sont à la charge des porteurs de projets. Le raccordement est envisageable sur quelques kilomètres mais pas plus. L'idée du portage de biogaz ou de biométhane a donc vu le jour.

AE : De quoi s'agit-il exactement ?

SC : Il s'agit de liquéfier ou compresser le biométhane puis de le transporter par camion vers un point d'injection. Avec la liquéfaction, on réduit le volume du gaz par 600. Il devient ainsi stockable et transportable. Plusieurs projets sont en train de voir le jour sous différents modèles de transport. Certains transporteront le biométhane sous forme liquide d'une unité de méthanisation centralisée vers un point du réseau. D'autres visent à collecter le biométhane, voire le biogaz comprimé, de plusieurs unités de méthanisation agricole et injecteront le tout en un seul point.

L'objectif est de pouvoir bénéficier du tarif d'achat injection tout en ayant plus de souplesse pour l'installation de l'unité de méthanisation. Car pour choisir le site d'un nouveau projet, plusieurs critères doivent être pris en compte : l'aire d'alimentation en matières méthanisables, la proximité avec les habitations et la proximité au réseau de gaz. Avec le biométhane porté, on s'affranchit des contraintes d'acceptation et on injecte là où le réseau le permet.

AE : Malgré les étapes supplémentaires de compression/liquéfaction et transport, le modèle économique se tient-il ?

SC : Le transport de biométhane comprimé ou liquéfié n'est pas sans contrainte car nous entrons dans la législation du transport des matières dangereuses (règlementation ADR). Les étapes supplémentaires de traitement ont également un coût mais au final le bilan économique est pertinent notamment pour des productions supérieures à 100 à 150 m3/h de biométhane. Lors de l'épuration du biogaz en biométhane liquide, il est possible de récupérer aussi du CO2 liquéfié, un gaz utilisé dans plusieurs secteurs industriels. C'est une source de revenu supplémentaire.

Dans un avenir proche, le biométhane liquide, ou bioGNL, sera aussi valorisé en carburant. Il alimentera des stations-service qui distribuent déjà du gaz naturel véhicule (GNV) sous forme comprimée (GNC) ou liquide (GNL). L'ensemble de la filière discute à l'heure actuelle avec le ministère de l'Environnement pour élargir le tarif d'achat injection pour une utilisation directe du biométhane en carburant. Certains pays comme le Royaume-Uni, l'Italie et la Suède ont mis en place un soutien au biométhane carburant. En le faisant également, la France va pouvoir réellement stimuler les filières biométhane et bioGNV.

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